C’est ce dimanche que le premier lot de Libanais installés à l’étranger devrait être rapatrié, suivant un mécanisme établi par la commission ministérielle ad hoc et entériné hier en Conseil des ministres. Ce alors que de nombreux Libanais s’affolent à l’idée même d’une réouverture des frontières aériennes, qui risque selon eux de relancer l’épidémie que les autorités ont réussi jusque-là à contenir, grâce à des mesures très strictes de confinement qu’elles ont imposées à la population. Se voulant rassurant, le chef du gouvernement Hassane Diab a insisté hier sur le fait qu’il n’est pas question pour le Liban de « se lancer dans une aventure risquée et mal conçue, pouvant compromettre les efforts déployés jusqu’à présent pour contenir la propagation du virus ». « Nous devons éviter tout faux pas », a-t-il martelé, en soulignant qu’aucune « des forces politiques en présence ne peut supporter d’avoir sur la conscience la propagation de l’épidémie dans le pays et l’effondrement de son système de santé ».
Jeudi, la commission ad hoc que préside la ministre de la Défense, Zeina Acra, doit tenir une ultime réunion afin de mettre la dernière main au plan de rapatriement, alors qu’au Liban, on commence à constater un relâchement au niveau des mesures de confinement. Que ce soit à Beyrouth, dans ses banlieues ou dans les régions, la circulation reprenait hier des airs de normalité en journée. Selon des témoins, des commerces ont même ouvert leurs portes à Mar Élias et Mazraa, alors que de longues files d’attente se formaient un peu partout devant les distributeurs de billets pour cette fin de mois, les banques étant toujours fermées.
(Lire aussi : Le retour des Libanais de l’étranger, entre surenchère politique et souci humanitaire, le décryptage de Scarlett HADDAD)
Ce relâchement pourrait s’expliquer peut-être par le fait que le nombre de contaminations par le coronavirus reste, jusqu’à présent du moins, gérable au Liban. Selon le rapport quotidien du ministère de la Santé, hier, 17 nouveaux cas avérés ont été détectés, ce qui fait grimper à 463 le nombre de contaminations. Au total, trente-cinq personnes ont guéri et douze sont décédées du coronavirus, alors que 8 autres restent dans un état critique. Hier, une nonagénaire a succombé à la maladie.
Si depuis le 29 mars, le nombre de personnes atteintes par le virus va décroissant, le Liban n’en est pas du tout à un point qui pourrait justifier un relâchement des mesures de confinement, comme l’a signalé Hassane Diab dans son intervention en Conseil des ministres. Le chef du gouvernement, qui a appelé à une application très stricte de ces mesures, a fait état de « rapports alarmants ces deux derniers jours partout au Liban ». « Plusieurs personnes se comportent comme si de rien n’était dans le pays », a-t-il déploré, mettant en garde contre toute bienveillance de la part des services chargés de veiller au respect des mesures de confinement à l’égard des contrevenants.
Parce qu’un grand nombre de personnes refusent de se conformer aux décisions du gouvernement, pour des raisons sociales, il a été décidé, dans le cadre du plan d’intervention d’urgence mis en place par le ministère des Affaires sociales, de débloquer une aide de 400 000 LL pour les familles dans le besoin, notamment celles dont des membres ont perdu leur emploi en raison de la crise économique, que la propagation du coronavirus a aggravée. Les fonds seront distribués à qui de droit par l’armée, sur base des listes établies par le ministère des Affaires sociales.
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Éviter le faux pas...ah bon!? Parce qu'il y a eu de vrais pas? Avec une dizaine de chefs d'orchestre et des musiciens médiocres on risque bien de louper tout les pas!
14 h 56, le 01 avril 2020