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Économie - Banques

Les agences bancaires fermées jusqu’au 29, au grand dam de Wazni

Des clients dans une agence bancaire au Liban. Photo P.H.B./L’OLJ archives

L’Association des banques du Liban (ABL) a annoncé hier que les agences du pays allaient finalement fermer leurs portes jusqu’au 29 mars, au lendemain de la « mobilisation générale » proclamée dimanche par le gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus. Une décision qui n’a pas plu au ministre des Finances Ghazi Wazni, qui s’était prononcé contre cette solution plus tôt dans la journée.

Dans un communiqué publié en soirée, l’ABL a expliqué souhaiter « répondre positivement à la demande de la Fédération des syndicats des employés de banque (...) afin de préserver la santé des employés et de leurs familles ». Deux heures environ avant la publication de la décision de l’ABL, la Fédération avait elle-même diffusé un communiqué dans lequel elle avait plaidé en faveur d’une fermeture des agences jusqu’au 29 mars, proposant en outre que seules les opérations gérées depuis les sièges administratifs des établissements (transferts, services informatiques, comptabilités) continuent d’être assurées.


(Lire aussi : Haircut sur les dépôts : les trois alternatives envisagées par le gouvernement)


Crainte du virus et des réactions des clients

Selon plusieurs sources bancaires concordantes contactées par L’Orient-Le Jour, beaucoup de salariés du secteur étaient réticents à se rendre sur leur lieu de travail, non seulement en raison du risque de contamination, mais également parce qu’ils craignaient les réactions de leur clientèle face aux mesures de précaution pouvant être adoptées par les directions des agences. « Il y a déjà eu des clients qui se sont énervés parce que nous leur demandions d’attendre leur tour à l’extérieur de l’agence pour limiter le nombre de personnes à l’intérieur », témoigne l’une d’elles.

L’ABL a toutefois précisé que les banques continueront d’assurer plusieurs services bancaires de base. Les distributeurs automatiques de billets continueront par exemple d’être approvisionnés en livres libanaises, les cartes bancaires continueront de fonctionner dans les limites des plafonds habituels (que ce soit au Liban ou pour celles qui fonctionnent encore à l’étranger) et les virements des salaires « en livres » seront traités.

Les banques assureront également le traitement des « opérations commerciales urgentes » des entreprises, notamment celles investies dans les secteurs stratégiques alimentaire, médical et toute autre filière bénéficiant de mécanismes spécifiques mis en place par la Banque du Liban. Les relations avec les banques correspondantes ne seront pas non plus interrompues. L’ABL n’a toutefois pas explicitement précisé si les centres d’appels des banques seraient opérationnels, mais cela devrait être normalement le cas.

Il reste que la décision de l’ABL a rapidement fait réagir le ministre des Finances, qui a jugé qu’elle allait à l’encontre des directives du gouvernement dans le cadre de l’ordre de mobilisation lancé dimanche. L’exécutif avait en effet prévu que la Banque du Liban et les banques dérogent à l’ordre de fermeture des différentes administrations et entreprises. Dans une brève déclaration, le ministre a appelé le parquet à intervenir. L’ABL a réagi à son tour aux propos du ministre dans un second communiqué en assurant que les mesures prises tenaient compte aussi bien de la nécessité d’assurer les services bancaires de base aux citoyens qu’à celle de garantir la sécurité des « 27 000 employés » du secteur et de leurs familles.


(Lire aussi : Restrictions bancaires : le projet de loi attribué au ministère des Finances loin d’être encore au point)



Avant l’annonce du gouvernement dimanche, des informations contradictoires relayées dans la soirée avaient laissé entendre que les banques allaient ouvrir leurs agences, mais avec un personnel restreint, tandis que d’autres ont suggéré que les banques allaient fermer leurs agences tout en maintenant des « centres » ouverts dans chaque caza pour répondre à certaines demandes. Les agences ont finalement fermé leurs portes hier, tandis que la BDL a prévu de fermer les samedis et de rationaliser au maximum ses activités au sein de son siège comme dans ses antennes régionales pour limiter les contacts entre les membres de son personnel.

Pour rappel, la majorité des établissements bancaires du pays avaient fermé leurs portes pendant une vingtaine de jours (en discontinu) après le début des manifestations lancées contre le pouvoir le 17 octobre dernier. Les déposants des banques libanaises subissent en outre depuis plusieurs mois d’importantes restrictions bancaires adoptées de façon informelle alors que le pays traverse la plus grave crise économique et financière de son histoire.


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commentaires (3)

En Europe, on ne se déplace presque jamais à son agence sauf pour des formalités très particulières telles que prêt bancaire ... tout peut se faire en ligne ou à travers les ATM. Au Liban’, les banques ont presque toutes leur site et même leurs applications, mais au mieux on peut juste consulter ses comptes sans pouvoir effectuer quelque opération bancaire courante sur ses sites ou applications.

Lecteur excédé par la censure

10 h 06, le 17 mars 2020

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Commentaires (3)

  • En Europe, on ne se déplace presque jamais à son agence sauf pour des formalités très particulières telles que prêt bancaire ... tout peut se faire en ligne ou à travers les ATM. Au Liban’, les banques ont presque toutes leur site et même leurs applications, mais au mieux on peut juste consulter ses comptes sans pouvoir effectuer quelque opération bancaire courante sur ses sites ou applications.

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 06, le 17 mars 2020

  • LES HYPOCRITES ! NULLE PART AU MONDE LES BANQUES N,ONT FERME LEURS GUICHETS... LSSSSOUSSSS ! LSSSSOUSSSS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 00, le 17 mars 2020

  • Terroristes, hurluberlus, gargarismes, Vercingetorix de carnaval, phénomènes, traîtres, Arlequins, cataplasmes, projectiles guidés, diplodocus, technocrates, je dirais même plus: coronocrates!

    Gros Gnon

    00 h 35, le 17 mars 2020

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