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Politique - Justice

Fahmi transfère le dossier de la collecte des déchets de Beyrouth au procureur financier

Photo d’archives de la manifestation, en juillet dernier, contre l’installation d’un incinérateur de déchets à Beyrouth. Photo Matthieu Karam

Dans une mesure significative, le ministre de l’Intérieur Mohammad Fahmi a transféré hier le dossier du contrat de collecte et de balayage, signé entre la municipalité de Beyrouth et un entrepreneur privé en 2017, au procureur financier, le juge Ali Ibrahim.

Dans les détails, et selon une source proche de la municipalité, ce contrat a été signé entre la municipalité et le consortium privé Ramco-Atlas en août 2017, après un appel d’offres qui a été répété deux fois (plusieurs autres consortiums s’étaient retirés de la course la seconde fois, ce qui avait réduit la concurrence à néant), pour un budget de 71 millions de dollars sur cinq ans. Or selon cette source, « il y a eu depuis des irrégularités à plusieurs niveaux ». Ainsi, l’entrepreneur aurait dû, selon le contrat, nettoyer les plages et l’ensemble des espaces publics (jardins et autres), placer dans les rues des bennes de différentes couleurs pour le recyclage (organiques, recyclables et verre) et, enfin, collecter séparément les déchets organiques des restaurants et hôtels. Or aucune de ces conditions n’a apparemment été remplie, ce qui explique la démarche du ministre, que nous n’avons pu joindre hier.

De manière générale, les appels d’offres à la municipalité de Beyrouth sont effectués sous la supervision du comité des adjudications, qui est conduit par le président du conseil municipal lui-même, dans ce cas Jamal Itani. Suite à l’adoption du cahier des charges, ce comité confie à un bureau de consultants le soin d’étudier l’offre technique, qui permet de départager les compagnies (critère le plus important à part le budget). Or il semble, dans ce cas, que l’offre technique ne soit pas en phase avec le cahier des charges.Ce sont donc toutes ces questions que devra poser le juge Ibrahim aux différents responsables de cet épineux dossier en ce qui concerne la capitale en particulier.


L’incinérateur qui divise
Suite à la crise des déchets de 2015-2016, le conseil municipal de Beyrouth, convaincu de son incapacité à convaincre d’autres régions d’accepter les déchets de la capitale, avait décidé de faire cavalier seul et d’opter pour son propre plan de gestion des déchets, indépendamment des solutions proposées par le gouvernement. C’est ainsi qu’est née l’idée (controversée) de l’importation d’un incinérateur pour la capitale. Fervent défenseur de cette option, Jamal Itani a placé plusieurs fois le débat autour du cahier des charges à l’ordre du jour des réunions du conseil. Mais celui-ci n’est pas passé et le débat a été « ajourné » lors d’une célèbre réunion en juillet dernier, qui avait été accompagnée de manifestations dans les rues. L’incinérateur de Beyrouth a toutefois refait surface par la voie du Conseil des ministres, dans le cadre de la feuille de route préparée par le ministère de l’Environnement et approuvée par le gouvernement.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Selon certaines informations, l’opposition à l’incinérateur, qui a toujours existé au sein du conseil municipal, s’est encore accrue. Plusieurs membres refusent de participer aux réunions tant que l’annulation pure et simple de l’incinérateur n’aura pas été décrétée et annoncée.


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Dans une mesure significative, le ministre de l’Intérieur Mohammad Fahmi a transféré hier le dossier du contrat de collecte et de balayage, signé entre la municipalité de Beyrouth et un entrepreneur privé en 2017, au procureur financier, le juge Ali Ibrahim. Dans les détails, et selon une source proche de la municipalité, ce contrat a été signé entre la municipalité et le consortium...
commentaires (5)

Tant que toute cette racaille tient le pouvoir il n’y a pas d’issue. Le peuple et la justice sont victime de leur frilosité et pour un pays qui est réputé pour sa fierté et son sang chaud ça devient inquiétant.

Sissi zayyat

11 h 42, le 11 mars 2020

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Commentaires (5)

  • Tant que toute cette racaille tient le pouvoir il n’y a pas d’issue. Le peuple et la justice sont victime de leur frilosité et pour un pays qui est réputé pour sa fierté et son sang chaud ça devient inquiétant.

    Sissi zayyat

    11 h 42, le 11 mars 2020

  • UN DOSSIER PARMI TANT D,AUTRES BEAUCOUP PLUS IMPORTANTS OU DU MOINS DE LA MEME IMPORTANCE.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    09 h 26, le 11 mars 2020

  • On ne veut pas d'incinérateurs à Beyrouth, on ne contrôle pas les sociétés chargées de la collecte des déchets etc., des millions de dollars s'évaporent dans les poches des responsables, et notre belle capitale de la corruption est de plus en plus sale... Mais c'est le dernier des soucis de nos super-irresponsables de ce domaine, du moment que leurs comptes en banque personnels bien fournis ne sont pas touchés ! Notre Liban est devenu le phare brillant de toutes les catastrophes imaginables causées par la négligence de nos "responsables" ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 05, le 11 mars 2020

  • C'est effectivement un des dossiers que l'on suppose aisément entaché de corruption, mais pourquoi ne pas s'occuper du plus flagrant, à savoir celui des bateaux-centrales turcs?

    Yves Prevost

    07 h 43, le 11 mars 2020

  • Ca pue la magouille partout…

    Fadi Chami

    07 h 23, le 11 mars 2020

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