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Société - Reportage

Les marchés populaires reprennent vie dans la Békaa

En raison de la crise économique, nombreux sont les commerces qui ferment leurs portes.

Le marché rassemble des vendeurs de différents produits: légumes, fruits, vêtements, chaussures, produits ménagers et parfums. Photo S. A.

Le souk populaire de Taalabaya, organisé tous les mardis, était tombé en désuétude ces dernières années. Mais avec la crise économique qui a fortement réduit le pouvoir d’achat des habitants de la Békaa, à l’instar du reste des Libanais, il a recommencé à attirer les acheteurs, venus trouver des produits à prix bradés.

« Le souk attire beaucoup de gens en raison de la crise économique », déclare à L’Orient-Le Jour Abdel Rahman Chehaïmi, propriétaire du terrain sur lequel ce marché hebdomadaire est organisé. Pour une modique somme ne dépassant pas 25 000 livres, les marchands de légumes, de fruits, de vêtements, de chaussures, de produits ménagers ou de parfums peuvent installer leur étal pour une journée. « Les prix des produits vendus sont très bas et les gens peuvent trouver des vêtements pour 1 000 ou 2 000 livres », explique M. Chehaïmi, qui a recours à des jeunes pour organiser la circulation et faire respecter l’ordre dans le souk.

Certains installent leurs marchandises sur de simples tables, en plein air. Les matelas côtoient les jouets en plastique, les robes bon marché et les légumes. Devant l’un des étals, Rabab, qui achète des légumes, affirme venir tous les mardis pour faire son marché. « Ici, j’achète tout à moitié prix. Le prix du kilo de tomates est de 1 500 livres, contre 3 000 à l’extérieur », explique cette mère de famille.

Elham, une autre cliente, indique qu’elle peut faire son marché hebdomadaire dans le souk de Taalabaya pour 40 000 livres tout au plus, alors qu’elle aurait payé le double au supermarché.

Devant son étal de vêtements, un commerçant qui requiert l’anonymat indique que la plupart de ses clients sont syriens, très nombreux dans la Békaa. « Les Syriens ont une somme mensuelle de l’ONU, qui leur permet d’acheter, alors que les Libanais sont de plus en plus démunis », explique-t-il. Plusieurs Syriens se promènent parmi les étals. Un petit garçon de cinq ans demande avec insistance à son père de lui acheter un jouet, et l’homme finit par lui choisir un jouet à 5 000 livres.

Le souk de Taalabaya n’est pas le seul de la Békaa. Jeb Jennine, Marj ou Rachaya ont également leurs marchés hebdomadaires.

Comme les autres régions libanaises, la plaine de la Békaa est durement touchée par la crise économique. Interrogée par L’Orient-Le Jour, la municipalité de Zahlé a indiqué que que vingt boutiques ont fermé leurs portes à Hoch el-Oumara depuis le mois d’octobre, et 18 autres sur le boulevard de Zahlé, les principales artères commerçantes de la ville. Quant aux commerces restants, seuls 10 % fonctionnent bien, alors que 90 % des établissements commerciaux se plaignent que les affaires marchent mal.

Dans un magasin de chaussures, qui a inscrit sur la devanture « Révolution contre les prix, toutes les chaussures à 10 000 livres », un vendeur avoue que « les clients sont quasi inexistants », et indique que le magasin a décidé cette baisse drastique des prix pour pouvoir continuer à fonctionner et payer le loyer. Dans un autre magasin, un marchand s’en prend à la révolution, l’accusant d’être responsable de la paralysie économique et de la chute des ventes.

Quant aux restaurants, rares sont ceux qui marchent bien à Zahlé, alors que 5 % affirment ne plus recevoir de clients du tout. Dans une salle de restaurant décorée en rouge à l’occasion de la Saint-Valentin, on ne trouve que quelques clients. La plupart se contentent de commander du café, du jus et un narguilé, mais pas de repas.

Le souk populaire de Taalabaya, organisé tous les mardis, était tombé en désuétude ces dernières années. Mais avec la crise économique qui a fortement réduit le pouvoir d’achat des habitants de la Békaa, à l’instar du reste des Libanais, il a recommencé à attirer les acheteurs, venus trouver des produits à prix bradés. « Le souk attire beaucoup de gens en raison de la...

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