Le gouvernement syrien a pris une ordonnance obligeant les acquéreurs de voitures et de biens immobiliers à recourir au système bancaire, une mesure qui vise selon des experts à le dynamiser et enrayer l'évasion fiscale. La décision du Premier ministre Imad Khamis, qui entre en vigueur dimanche, oblige de fait vendeurs et acheteurs à ouvrir un compte en banque, dans un pays en guerre confronté à une crise économique et encore largement habitué aux transactions en liquide.
Les notaires et les organismes publics tenant "les registres des biens immobiliers et d'immatriculation des véhicules" sont invités à "ne pas enregistrer les contrats de vente" sans documents prouvant "que la somme ou une partie de la somme a été réglée à travers le compte en banque du propriétaire", selon l'ordonnance.
Pour le journaliste économique Ali Al-Agha, les autorités veulent encourager "les transactions électroniques" et "restreindre l'utilisation des billets de banque". "La décision vise deux secteurs importants eu égard à la masse monétaire qui y circule", souligne M. Agha, estimant que c'est aussi une manière de "limiter l'évasion fiscale".
(Lire aussi : En Syrie, l'achat de produits de base subventionnés par le gouvernement plafonné)
En fin de semaine, la Banque centrale a accepté de relever le plafond des crédits immobiliers pour l'acquisition - qui passe de cinq à 15 millions de livres syriennes - et celui des crédits souscrits en cas de travaux de rénovation.
Des destructions massives ont touché les villes et les infrastructures de Syrie en raison de la guerre qui déchire le pays depuis 2011.
Cité par des médias locaux, le directeur exécutif du Crédit foncier syrien Madine Ali a salué la décision "très importante" de la Banque centrale, qui va "permettre à un large segment" de la population d'acheter ou de rénover. Il a assuré que les plafonds des crédits pourraient encore être revus à la hausse, selon la demande du marché.
La livre syrienne est récemment tombée à un plus bas historique sur le marché noir, se négociant face au dollar à un taux pratiquement trois fois plus élevé que le taux officiel de la Banque centrale.
La guerre a entraîné des destructions estimées par l'ONU en 2018 à près de 400 milliards de dollars.
Les sanctions occidentales, qui ont ciblé des responsables du pouvoir mais aussi des hommes d'affaires et les secteurs bancaire ou pétrolier, ont largement fragilisé l'économie du pays.
Lire aussi
En Syrie, contrer par tous les moyens la chute folle de la monnaie nationale
« En Syrie, on a l’impression que les gens regardent nos souffrances comme une série télévisée »
Face à la crise économique, Damas brandit le bâton
commentaires (2)
AVEC LES ALLIES QU,ILS SE SONT FAIT L,AURORE NE POINTERA POINT SUR LA SYRIE OU CE QU,IL EN RESTE.
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 59, le 16 février 2020