Rechercher
Rechercher

À La Une - crise

En Syrie, l'achat de produits de base subventionnés par le gouvernement plafonné

"Concernant le riz, ce n'est pas suffisant pour une famille de cinq ou six personnes", se plaint Ibrahim, un employé de 51 ans.

Une rue animée du souk d’al-Hamidiya, dans la vieille ville de Damas, début décembre 2019. Photo d'archives AFP

Les autorités syriennes ont imposé samedi un plafond pour les achats de certains produits de base subventionnés, comme le riz ou le sucre, au moment où le pays en guerre traverse une grave crise économique. La mesure intervient dans un pays où la précarité a progressé en raison du conflit, et qui connaît une forte inflation, y compris des prix de produits alimentaires de base, en raison d'une récente dépréciation de la livre syrienne.

Les autorités ont instauré samedi un nouveau système de carte puce, utilisable dans les magasins gérés par le gouvernement où sont vendus les produits subventionnés. Cette carte introduit de nouvelles restrictions sur les quantités achetées. Les quantités dépendent de la taille de la famille, mais dans tous les cas, un plafond maximal mensuel a été fixé: 3 kg de riz, 4 kg de sucre et un kilo de thé, selon les instructions publiées par le ministère du Commerce intérieur sur sa page Facebook. Samedi, jusqu'à la mi-journée, 6.841 familles ont utilisé leur carte pour des achats, a annoncé le ministère. Les autorités justifient l'instauration du système en assurant qu'il permet d'assurer "l'équité des subventions" et une meilleure distribution.

Les subventions sont cruciales dans un pays où 83% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, selon l'ONU.



(Lire aussi : En Syrie, contrer par tous les moyens la chute folle de la monnaie nationaleà



"C'est toujours le citoyen qui paie le prix"
"Concernant le riz, ce n'est pas suffisant pour une famille de cinq ou six personnes", se plaint Ibrahim, un employé de 51 ans qui travaille dans le secteur agro-alimentaire. "On entend toujours dire qu'on est en guerre et que la situation est difficile, mais c'est toujours le citoyen qui paye le prix", déplore cet habitant de la banlieue de Damas au revenu limité.

L'introduction de la carte a fait craindre l'apparition de files d'attente, comme l'hiver dernier, devant les stations essence, ou pour les bonbonnes de gaz. Un même système de carte puce est utilisé pour réguler les quantités de carburant qui peuvent être achetées à des prix subventionnés, alors que le pays avait connu de graves pénuries.

La guerre meurtrière qui ravage la Syrie depuis 2011 a détruit les infrastructures. Les autorités sont la cible de sanctions occidentales.

"Le gouvernement tente de garantir des subventions pour certaines denrées alimentaires, mais ce soutien n'est pas significatif pour le citoyen", déplore l'économiste Ammar Youssef. Il reconnaît toutefois "des difficultés indéniables" concernant "l'obtention de devises étrangères pour les importations" ou encore "les sanctions américaines et européennes qui touchent le gouvernement" et "impactent directement le citoyen".

La livre syrienne est récemment tombée à un plus bas historique sur le marché noir, se négociant face au dollar à un taux pratiquement trois fois plus élevé que le taux officiel de la Banque centrale.



Lire aussi
Face à la crise économique, Damas brandit le bâton

Comment la crise de liquidités au Liban affecte l’économie syrienne

Les autorités syriennes ont imposé samedi un plafond pour les achats de certains produits de base subventionnés, comme le riz ou le sucre, au moment où le pays en guerre traverse une grave crise économique. La mesure intervient dans un pays où la précarité a progressé en raison du conflit, et qui connaît une forte inflation, y compris des prix de produits alimentaires de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut