Un homme a tiré mardi à l'intérieur du commissariat d'Ouzaï, au sud de Beyrouth, tuant le chef du poste, l'officier Jalal Chreif, et blessant deux adjudants-chef, Ziad el-Attar et Ali Amhaz, ont annoncé les Forces de sécurité intérieure sur leur site. Le capitaine Chreif a été promu à titre posthume au grade de commandant.
Des sources militaires ont confié à notre correspondante Hoda Chedid que l'officier Chreif est le fils du général Ali Chreif, le bras droit du chef des renseignements militaires. Ces sources ont démenti que l'officier Chreif ait été victime d'une crise cardiaque après avoir appris le décès de son fils.
Selon les informations de la chaîne LBCI, qui cite des sources de sécurité anonymes, le tireur, le Libanais Hassan Hussein, dont l'identité a été confirmée par les FSI, s'est rendu au commissariat pour voir son frère qui y est détenu. Une dispute verbale a alors éclaté entre les deux frères, poussant le capitaine Jalal Chreif à intervenir. Le suspect lui a alors subtilisé son arme avant d'ouvrir le feu contre lui, le tuant sur le champ. Il a ensuite blessé deux adjudants-chefs, avant de retourner l'arme contre lui-même et de se donner la mort. La LBCI indique que suite à cet incident, 28 prisonniers ont réussi à s'évader. Quinze d'entre eux ont été de nouveau arrêtés par les renseignements de l'armée, dont le frère du tireur.
Condamnations en série
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Peter Germanos, s'est rendu sur les lieux de l'incident. "Ce qui s'est passé est douloureux et est le résultat de la surpopulation carcérale. Nous devons régler ce problème sans tarder car nous craignons que ce qui s'est passé aujourd'hui ne se reproduise", a-t-il confié à la chaîne LBCI.
Le directeur général des FSI, le général Imad Osman, s'est lui aussi rendu sur place, dénonçant à son tour la surpopulation carcérale. "Par cet incident, les FSI paient le prix d'une surpopulation carcérale inacceptable. Nous devons nous épauler pour résoudre cette crise difficile", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Hassane Diab a condamné une attaque visant "le prestige de l'Etat", présentant ses condoléances aux familles des victimes. "La sécurité est une ligne rouge et nous n'accepterons pas que le prestige de l'Etat soit bafoué", a-t-il ajouté. Et de conclure : "Il faut se rassembler autour de l'Etat et protéger ses institutions qui protègent le pays".
Le ministre de l'Intérieur Mohammad Fahmi a quant à lui affirmé que "si les Forces de sécurité intérieure devaient offrir plus de martyrs, elles le feront". "Paix à l'âme du capitaine Jalal Chreif à qui nous disons : La dignité des martyrs relève de la dignité de l’État. Nous souhaitons également un prompt rétablissement aux adjudants-chef Ziad el-Attar et Ali Amhaz".
Pour sa part, la ministre de la Défense, Zeina Acar, a dit avoir appris avec "une douleur profonde le grave incident qui a touché les forces de sécurité intérieure au commissariat d'Ouzaï". "Tous les efforts se concentrent en ce moment sur la capture des hors-la-loi, qu'ils se trouvent dans le caza de Hermel, ou à Beyrouth", sachant que dimanche, trois militaires ont été tués par des repris de justice lors d'une course-poursuite dans le Hermel. "Mes respects aux martyrs, aux blessés et à leurs familles. Nous sommes tous avec les forces armées (...)", a-t-elle conclu.
Le courant du Futur de Saad Hariri a de son côté "condamné à tous les niveaux ce crime abject", appelant à "être intransigeant avec toute forme d'actes illégaux".
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commentaires (10)
Rien de surprenant dans un pays où on tape sur les honnêtes gens et on s'incline devant les voyous. Hémiha haramiha. Entre-temps, des militaires et des forces de l'ordre tombent sous les balles de ces mêmes voyous. Paix à leur âme.
Sissi zayyat
17 h 45, le 12 février 2020