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À La Une - Épidémie

Virus : Pékin promet la transparence, évacuation imminente des étrangers

L'épidémie pourrait atteindre son pic "dans une semaine ou 10 jours" avant de refluer, a estimé Zhong Nanshan, un des meilleurs spécialistes chinois des maladies respiratoires, cité par la presse d'Etat.

Une infirmière prend la température d'une femme dans la zone d'accueil du First People's Hospital à Yueyang, dans la province du Hunan, en Chine, le 28 janvier 2020. Photo REUTERS/Thomas Peter

La Chine a promis mardi la "transparence" face au "démon" de l'épidémie de pneumonie virale qui y a déjà fait plus de 100 morts, tandis que Japon et Etats-Unis s'apprêtaient à évacuer leurs ressortissants piégés à Wuhan, le berceau du nouveau coronavirus. "Nous ne permettrons pas au démon de se cacher", a martelé le président Xi Jinping, parlant du nouveau coronavirus qui a déjà contaminé plus de 4.500 personnes, dont une soixantaine dans une quinzaine de pays hors de Chine.

Quelques heures plus tard, les Etats-Unis ont cependant appelé la Chine à "plus de coopération et de transparence", "les mesures les plus importantes à prendre pour une réponse plus efficace".

Signe alarmant, le Japon a fait état mardi de l'apparition du coronavirus chez un sexagénaire nippon qui ne s'était jamais rendu en Chine mais avait véhiculé des touristes en provenance de Wuhan - ce qui en fait le premier cas de transmission entre humains dans l'archipel. Presque simultanément, les autorités sanitaires bavaroises annonçaient que le premier malade confirmé en Allemagne avait été contaminé par une autre personne sur le sol allemand même.

Dans le même temps, plusieurs pays accéléraient leurs préparatifs pour secourir une partie de leurs ressortissants piégés dans la métropole de Wuhan (centre de la Chine), où est apparu en décembre le nouveau coronavirus. Cette ville et la quasi-totalité de la province du Hubei sont coupées du monde depuis jeudi par les autorités dans l'espoir d'endiguer l'épidémie, un cordon sanitaire concernant 56 millions d'habitants et quelques milliers d'étrangers.

Le Japon a annoncé avoir envoyé un premier avion vers Wuhan, afin de rapatrier mercredi matin quelque 200 de ses citoyens. Les Etats-Unis prévoient également de faire partir mercredi le personnel de leur consulat à Wuhan et d'autres ressortissants américains. De son côté, un avion envoyé par Paris atterrira jeudi dans cette agglomération, afin de ramener les premiers rapatriés français "probablement vendredi", a annoncé la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn. Ces personnes seront soumises à une quarantaine de 14 jours à leur retour.

La Commission européenne a pour sa part précisé que ce premier avion partirait de France mercredi matin, tandis qu'un deuxième décollerait "plus tard dans la semaine", pour au total rapatrier au moins 350 Européens, dont 250 Français. Mais "seuls des citoyens sains ou asymptomatiques seront autorisés à voyager", a-t-elle insisté.



Bientôt un vaccin ?
Pour autant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "ne recommande pas" de telles évacuations d'étrangers, a réagi le même jour son directeur général Tedros Adhanom Gebreyesus en visite à Pékin, selon un communiqué de la diplomatie chinoise. L'OMS a dit ne pouvoir "clarifier" ces propos dans l'immédiat.

L'angoisse restait vive chez de nombreux expatriés de Wuhan n'ayant aucune assurance de partir : "C'est extrêmement stressant. La principale peur, c'est que cela dure des mois", confie à l'AFP Joseph Pacey, un enseignant britannique de 31 ans.

En Chine même, le dernier bilan officiel fait état de 106 morts, pour plus de 4.500 personnes contaminées, principalement autour de Wuhan. L'épidémie pourrait atteindre son pic "dans une semaine ou 10 jours" avant de refluer, a estimé Zhong Nanshan, un des meilleurs spécialistes chinois des maladies respiratoires.

Les chercheurs des Instituts nationaux de santé américains (NIH) ont de leur côté lancé la mise au point d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, un travail qui prendra plusieurs mois, a annoncé mardi Anthony Fauci, le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses. "Nous envisageons le pire des scénarios", celui d'"une plus grande épidémie", a-t-il ajouté.

"Depuis le début, le gouvernement chinois a fait preuve d'ouverture, de transparence et de responsabilité", a encore déclaré Xi Jinping en recevant le docteur Tedros. En 2002, le régime chinois avait été accusé d'avoir dissimulé l'apparition d'un précédent coronavirus meurtrier, le Sras.

Soucieuse d'endiguer l'épidémie, la Chine a recommandé à ses citoyens de "reporter" leurs voyages "sans nécessité" hors de ses frontières, après avoir déjà suspendu les voyages en groupe.

A l'étranger, de nombreux pays ou territoires renforcent les mesures de précaution : Hong Kong a annoncé réduire de moitié les vols en provenance de Chine continentale, tout en fermant six des 14 points de passage frontaliers. L'Allemagne et les Etats-Unis ont par ailleurs été lundi les premiers Etats à déconseiller tout voyage en Chine et plus seulement dans le seul Hubei.





Ville morte
Dans l'ensemble de la Chine, au moins 2.000 trains inter-provinciaux ont été annulés depuis vendredi, les liaisons ferroviaires concernées étant souvent suspendues jusqu'au 8 ou 9 février.

Et la panique montait dans les métropoles, où les habitants restaient calfeutrés chez eux, désertant centres commerciaux, cinémas et restaurants.
"Beaucoup sont très inquiets. Regardez, il n'y a pas grand-monde dans ces rues (...) qui sont d'habitude noires de monde", déclare à l'AFP, dans le centre de Shanghai, David, un habitant de Wuhan bloqué loin de chez lui. "Chaque famille reste à la maison au lieu de sortir".

Être exposé à un éternuement ou à la toux d'une personne contaminée reste "le principal mode de contagion", ont rappelé mardi devant la presse des experts chinois.

Pékin a décidé de prolonger de trois jours, jusqu'au 2 février, les longs congés du Nouvel an (sept jours fériés), afin de retarder les retours massifs vers les villes de centaines de millions de travailleurs migrants et réduire les risques d'extension de l'épidémie. De même, le début du semestre de printemps dans les écoles, collèges, lycées et universités a été reporté.

Alors que la crise fait craindre une fragilisation supplémentaire de l'économie chinoise, les Bourses mondiales tentaient mardi de se reprendre après leur net décrochage de la veille.


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