Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Raï et Hariri appellent à la formation rapide d'un gouvernement

Beirut Madinati appelle, de son côté, à la démission de tous les hauts-responsables des différents organismes sécuritaires "qui sont directement responsables des incidents" de samedi.


Une jeune femme escaladant, samedi, une barrière érigée par les forces de sécurité, dans le centre-ville de Beyrouth. AFP / ANWAR AMRO

Au lendemain des violents affrontements, dans le centre-ville de Beyrouth, entre manifestants et forces de l'ordre, des responsables libanais, politiques ou communautaires, ont appelé à la formation rapide d'un nouveau cabinet, alors que Beirut Madinati appelait, pour sa part, à la démission de tous les hauts-responsables des différents organismes sécuritaires "qui sont directement responsables des incidents" de samedi.

Dimanche soir, le Premier ministre désigné, Hassane Diab, s'est rendu à Baabda, ce que certains ont analysé, dans un premier temps, comme le signe d'une annonce imminente du nouveau cabinet. Il est toutefois ressorti de sa réunion avec le président Aoun sans faire de déclarations signe que les tractations n'auraient pas encore abouti. M. Diab s'est ensuite rendu chez Nabih Berry.


"Vous, qui entravez la formation du gouvernement que réclament le peuple et le Premier ministre désigné, Hassane Diab, vous portez la responsabilité du fait que la révolte des jeunes, qui est civilisée, doit faire face à des révolutionnaires armés de bâtons et de pierres", a déclaré le patriarche Raï lors de la messe dominicale à Bkerké. "Vous assumez la responsabilité de ce qu'il s'est passé mercredi soir à Hamra et samedi soir à Beyrouth, a-t-il souligné. Nous condamnons fermement ces incidents parce qu'ils ne correspondent pas aux valeurs et habitudes libanaises", a ajouté le patriarche, qui a appelé les dirigeants à "ne pas mépriser la révolution", et les forces de l'ordre et l'armée à "empêcher tout affrontement entre citoyens".


Samedi, alors que les manifestations avaient commencé dans le calme avec plusieurs marches prévues dans la capitale libanaise, la situation a totalement dérapé, en fin d'après-midi dans le centre-ville, où des heurts violents ont fait près de 400 blessés. Toute la soirée, les rues du centre se sont transformées en champ de bataille où manifestants et forces de l'ordre échangeaient jets de pierres, feux d'artifice et tirs de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.


(Dents cassées, lèvre ouverte : à Beyrouth, les balles en caoutchouc des forces de l'ordre ont fait des ravages)


Le Premier ministre libanais sortant, Saad Hariri, a, lui aussi, affirmé dimanche que pour "calmer la tempête populaire" les responsables politiques doivent "arrêter de perdre leur temps et former un gouvernement", alors que de violents affrontements ont opposé la veille au soir les forces de l'ordre aux manifestants qui réclament un cabinet indépendant des formations politiques.

"Nous avons eu peur pour Beyrouth, mais comme d'habitude elle a pansé les blessures de ses habitants, qu'ils appartiennent aux forces de sécurité ou soient des manifestants et elle a balayé toutes les traces de la colère, des émeutes et de la fumée des incendies", a écrit M. Hariri sur son compte Twitter. "Il existe un moyen d'apaiser la tempête populaire : Arrêtez de perdre votre temps, formez un cabinet et ouvrez la porte à des solutions politiques et économiques", a-t-il ajouté, s'adressant aux parties en charge de la formation du gouvernement. "Le face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre n'apportera pas de solution", a encore écrit le Premier ministre démissionnaire.

Samedi soir, M. Hariri avait averti que "Beyrouth ne sera pas une arène pour les mercenaires et les politiques délibérées visant à briser le caractère pacifique des mouvements populaires".


Il s'est par ailleurs adressé aux habitants de Tripoli, au Liban-Nord, alors que certains médias ont accusé hier des jeunes tripolitains d'avoir été impliqués dans des actes de vandalisme à Beyrouth. "Je sais que vous avez à coeur de défendre le caractère pacifique des manifestations populaires", a-t-il indiqué.


En trois mois de contestation, la colère n'a fait que grandir chez les manifestants qui fustigent l'inertie des dirigeants: la crise économique s'aggrave avec licenciements en masse, restrictions bancaires drastiques et une forte dépréciation de la livre libanaise face au dollar.


"Nous ne paierons pas le prix de votre échec"

Du côté de la contestation, le parti issu de la société civile Beirut Madinati a réclamé dimanche la démission de tous les hauts-responsables des différents organismes sécuritaires "qui sont directement responsables des incidents" de samedi.

Dans un communiqué publié dans la soirée de samedi sur sa page Facebook, Beirut Madinati a réclamé que "tous les révolutionnaires arrêtés soient libérés", appelant à l'ouverture d'enquêtes portant sur les attaques contre les manifestants. "Nous réclamons la démission des hauts responsables des organes sécuritaires qui sont directement responsables des incidents" du centre-ville de Beyrouth, "alors qu'ils continuent de défendre les voleurs et les corrompus", ajoute le texte.

Le groupe a encore estimé que "les autorités criminelles ne comprennent pas que les tentatives de museler les révolutionnaires et toutes les pratiques violentes ne font qu'attiser la révolution et la colère des gens". "Ils ne comprennent pas que l'injustice, la douleur et la faim fédèrent les Libanais et les Libanaises et leur explosent maintenant à la figure, affirme le groupe. Ils ne comprennent pas qu'il n'y aura plus de retour en arrière et qu'un gouvernement de quote-parts politiques ne passera pas".

"Nous ne paierons pas le prix de votre échec à poursuivre vos tractations douteuses et vos partages du gâteau et nous ne nous laisserons pas décourager par vos pratiques miliciennes", a ajouté l'organisation de la société civile. "Nous continuerons à avoir recours à tous les moyens d'escalade légitimes jusqu'à ce que les autorités respectent nos demandes", souligne encore Beirut Madinati.


Le général Aoun salue le "professionnalisme" des FSI

Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, s'est, pour sa part, rendu dimanche à la caserne Hélou des Forces de sécurité intérieure, dans le sud de Beyrouth, où il a salué "le professionnalisme" des FSI et les sacrifices consentis par les agents pour "préserver la sécurité des citoyens et la stabilité" du pays. Le général Aoun était accompagné, au cours de sa tournée dans les différentes salles d'opérations de la caserne, du directeur général des FSI, le général Imad Osman.Lequel général osman avait, cette semaine, dû présenter ses excuses aux médias alors que des journalistes qui couvraient un rassemblement de protestataires devant la caserne Hélou, avaient été battus par ses hommes.

Par ailleurs, les FSI ont commenté une vidéo largement partagée samedi sur les réseaux sociaux montrant des personnes arrêtées se faire battre à leur arrivée à la caserne Hélou. "Le directeur général des FSI, le général Imad Osman a immédiatement ordonné l'ouverture d'une enquête et l'agent qui s'en est pris au détenu sera arrêté", a écrit la police sur son compte Twitter.



Au lendemain des violents affrontements, dans le centre-ville de Beyrouth, entre manifestants et forces de l'ordre, des responsables libanais, politiques ou communautaires, ont appelé à la formation rapide d'un nouveau cabinet, alors que Beirut Madinati appelait, pour sa part, à la démission de tous les hauts-responsables des différents organismes sécuritaires "qui sont directement...

commentaires (4)

L,ALEXANDRE TANT ATTENDU POUR COUPER LE NOEUD GORDIEN... OU EST-IL ?

LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET

13 h 46, le 20 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • L,ALEXANDRE TANT ATTENDU POUR COUPER LE NOEUD GORDIEN... OU EST-IL ?

    LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET

    13 h 46, le 20 janvier 2020

  • J'espère qu'il n'y aura pas de morts comme en Iran

    Eleni Caridopoulou

    19 h 07, le 19 janvier 2020

  • Je trouve pourtant que le patriarche Raï maronite ne devrait pas prendre position dans des sujets politiques. je dirais qu'a priori la formation d'un gouvernement n'est pas une affaire religieuse. Mais cela c'est un peu une illusion dans cet orient ou les muftis, les patriarches, les cheik druze akls et autres cheiks et autres religieux (ayatollahs, imams etc.) font de la politique, c'est un 'fact of life' ...

    Stes David

    18 h 00, le 19 janvier 2020

  • Le journal Annahar a rapporté une phrase que le Patriarche avait prononcée dans ladite messe: "si les responsables avaient un atome d'humanité, surtout ceux qui entravent de la formation...." "Un atome de d'humanité" waoooh, c'est énorme !

    Shou fi

    17 h 51, le 19 janvier 2020

Retour en haut