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À La Une - Liban

Le chef des FSI présente ses excuses aux journalistes pour les violences exercées contre eux

"Vous voulez que nous nous délestions de notre rôle de préserver la sécurité ?, interroge néanmoins également le général Osman, dénonçant la présence d'infiltrés parmi les manifestants.

Le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Imad Osman, dans le centre-ville de Beyrouth. Photo d'archives Marwan Assaf

Le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Imad Osman, a donné jeudi une rare conférence de presse pour répondre aux critiques adressées à son service de sécurité et ses agents, au moment où des dizaines de personnes demeuraient toujours en état d'arrestation après des violences nocturnes à Beyrouth. 

Le général Osman a débuté sa conférence de presse en s'excusant auprès des journalistes pour les violences dont ils ont été victimes mercredi, lors de leur couverture des heurts dans Beyrouth.  "Je présente mes excuse aux médias, aux journalistes et aux photographes, qui couvraient ce qui s'est passé devant la caserne Hélou. Je considère que les médias sont le quatrième pouvoir. Hier j'ai su qu'un photographe a été blessé et qu'il a été hospitalisé. Je suis entré en contact avec lui", a déclaré le général Osman. des journalistes et photographes ont été blessés mercredi soir, lors de la répression des manifestations devant la caserne Hélou mercredi soir. Des proches des détenus et des contestataires ont manifesté mercredi contre la détention de manifestants dans cette caserne, depuis mardi soir.

Quelques heures plus tôt, la ministre de l'Intérieur, Raya el-Hassan, était également revenue sur les violences des forces de l'ordre contre les journalistes. "Ce qui s'est passé hier avec les journalistes est inacceptable. J'en assume la responsabilité car je suis en haut de la pyramide", a déclaré Mme el-Hassan lors d'une déclaration au milieu des journalistes rassemblés mercredi matin, assurant qu'elle n'avait pas donné l'ordre aux forces de l'ordre d'agir avec violence. "Les Forces de sécurité intérieure sont fatiguées et comptent plus de 100 blessés dans leurs rangs, mais ceci n'excuse pas ce qui s'est passé", a-t-elle ajouté.


"Des éléments infiltrés"

"Nous faisons face à des éléments infiltrés. Toute personne fait des erreurs. Ce que nous avons fait ces dernières heures, c'était offrir notre sang pour le pays, pour le préserver", a également déclaré, mercredi le général Osman. "Nous, les institutions sécuritaires au Liban, avons protégé le pays, combattu le terrorisme et remis le Liban sur pied", a-t-il ajouté. "Les agents des FSI font leur travail sérieusement et ne veulent agresser personne (...). Je mets au défi quiconque de me dire que j'ai agressé quelqu'un avant qu'il ne m'agresse", a martelé le général Osman. 

Selon lui, depuis le 17 octobre, date du début du mouvement de contestation populaire contre la classe politique, 483 agents de police ont été blessés, dont environ 100 ces dernières 48 heures. "Sachant que la force anti-émeute est formée de 1.500 hommes", a-t-il précisé. Selon lui, "du côté des civils, 453 personnes ont été blessées". Il a poursuivi ensuite son bilan en annonçant que 70 véhicules militaires, 298 banques, 490 biens publics et privés ont été endommagés. Et 353 civils ont été arrêtés. 

"Nous jouons notre rôle en toute honnêteté et fierté", a noté le général Osman.

Revenant sur ce qui s'est passé mercredi devant la caserne Hélou, le général Osman à indiqué qu'à "18h40, environ 300 personnes se trouvaient sur place. A 20h il y en avait 1000. Certaines ont commencé à lancer des pierres et des pétards. A 21h, nous comptions 26 blessés dans nos rangs, et nous n'avions encore rien fait", a-t-il dénoncé. "Vous voulez que nous nous délaissions de notre rôle de préserver la sécurité ?" a encore interrogé le directeur des FSI. "Est-ce qu'il est demandé que nous regardions les crimes sans réagir, au moment où certains disent que c'est une révolution ? Est-ce que la révolution est vandalisme, violence, et tentative d'assassinat ?".

"Je vous demande de vous tenir à nos côtés pour arrêter ces infiltrés. C'est à nous de les arrêter et c'est à la justice de faire le reste. Comprenez notre douleur, celle des FSI. Notre rôle sera toujours national", a conclu le général Osman. 

Le général Osman s'est ensuite rendu chez le Premier ministre sortant, Saad Hariri. A des journalistes lui lui demandaient s'il était possible que le chef des FSI soit démis de ses fonctions, M. Hariri a répondu : Qu'ils essaient ! J'ai encore mon mot à dire !".


Au moins cent manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre au cours des dernières 48 heures au Liban, en proie à un mouvement de contestation sans précédent depuis trois mois.

Beyrouth a été le théâtre d'incidents nocturnes particulièrement violents mardi et mercredi, marqués par des actes de vandalisme contre plusieurs banques à Beyrouth. Ces incidents ont eu lieu dans un contexte de restrictions draconiennes imposées depuis des semaines par les banques sur les retraits ayant suscité la colère de nombreux Libanais.

Mardi, "59 personnes soupçonnées d'actes de vandalisme et d'agressions" ont été arrêtées, ont indiqué les forces de l'ordre qui ont également procédé à des arrestations mercredi -- dont le nombre n'a pas été communiqué -- parmi une foule venant réclamer la libération des détenus de la veille. Mais selon une liste de noms communiquée par le "comité des avocats pour la défense des manifestants", dont l'AFP a obtenu une copie, 101 personnes sont détenues, dont 56 avaient été arrêtées mercredi soir, y compris cinq mineurs.

En matinée, quelques détenus ont ainsi été relâchés, mais leur nombre n'a pas été communiqué ni par les forces de l'ordre ni par les avocats proches du dossier.


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commentaires (3)

Ok ... on va lui taper sur les doigts avec une cuillère en bois et le mettre au coin ! Non mais ça ne va pas ??? On a vu dans plusieurs vidéo que les soldats/policiers ont reçu CLAIREMENT l’ordre par leur supérieur sur le terrain d’attaquer !!! نحن مش هبل !!! لازم يتحاسب!! في ناس معطوبين من وراكم !!!

T Myriam

15 h 45, le 17 janvier 2020

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Commentaires (3)

  • Ok ... on va lui taper sur les doigts avec une cuillère en bois et le mettre au coin ! Non mais ça ne va pas ??? On a vu dans plusieurs vidéo que les soldats/policiers ont reçu CLAIREMENT l’ordre par leur supérieur sur le terrain d’attaquer !!! نحن مش هبل !!! لازم يتحاسب!! في ناس معطوبين من وراكم !!!

    T Myriam

    15 h 45, le 17 janvier 2020

  • Le Liban n'est pas une exception à la règle. Les forces de l'ordre ont le devoir de retenue car le rapport de force n'est pas le même. Lancée de pierre n'est pas comparable au fusil. Mais, c'est l'ordre politique qui décide de la mesure de la réaction. Et c'est là le problème probablement. Respect aux forces de l'ordre qui font leur devoir. Cela dit, ces manifestants ne sont pas des voyoux. Il y a des infiltrés bien sûr mais cela n'est pas une excuse. Il y a l'obligation de discernement malgré tout. la situation est exceptionnelle et il faut en tenir compte. Comme en France, il faut accepter certains dépassements car toute erreur est en défaveur des forces de l'ordre. Et le gendarme ou policier est un citoyen qui est concerné par le problème. Alors ne pas lui demander plus que son cœur ne peut donner. Sinon, il y a débordement et c'est toujours l'abus de force qui est la faute.

    PPZZ58

    22 h 04, le 16 janvier 2020

  • IL FAUT CONTROLER ET ARRETER LES VOYOUS DES HEZBO-AMALO-CPLIENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 07, le 16 janvier 2020

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