Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a annoncé vendredi soir que le Liban avait perdu son droit de vote à l'Assemblée générale pour ne pas avoir payé sa contribution minimale pour les deux années complètes écoulées, 2018 et 2019, soit la somme de 459.008 dollars américains. Ce n’est pas la première fois que le Liban se trouve dans cette situation. En 2002 et 2003, le pays du Cèdre n’avait pas payé sa quote-part pour les deux années complètes écoulées, soit un paiement minimal de 1.113.100 dollars américains.
"Depuis le 9 janvier, dix pays membres des Nations unies, dont le Liban, en retard dans le paiement de leur contribution depuis deux ans, sont sous le coup des dispositions de l’article 19, ce qui signifie qu'ils perdent leur droit de vote à l’Assemblée générale de l’ONU", a déclaré M. Dujarric lors d'un point presse. Seuls sont exemptés les pays pouvant démontrer que l'incapacité de paiement est due à des conditions indépendantes de leur volonté.
Outre le Liban, les pays concernés par cette suspension du droit de vote sont la République centrafricaine, les Tonga, le Venezuela, le Yémen, la Gambie, et le Lesotho. En octobre dernier, dans sa résolution, l'Assemblée générale avait décidé que les trois autres Etats membres - les Comores, Sao Tomé - et - Principe et la Somalie - seraient autorisés à voter à l'Assemblée générale jusqu'à la fin de la 74ème session.
Dans une lettre datée du 7 janvier adressée au Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général de l’Onu, Antonió Guterres relève que dix Etats Membres sont actuellement en retard dans le paiement de leurs contributions au sens de l’article 19 de la Charte des Nations unies, qui est ainsi libellé : « Un Membre des Nations unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées. L’Assemblée générale peut néanmoins autoriser ce Membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté ». C’est le cas des trois Etats Membres déjà cités.
L’Article 19 de la Charte des Nations unies dispose qu'un Membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.
Réagissant à la perte de vote du Liban à l'ONU, les ministères libanais des Finances et des Affaires étrangères se sont renvoyés mutuellement samedi la responsabilité du non-paiement de la cotisation annuelle du pays du Cèdre à l'ONU.
Le financement de l’ONU reflète à la fois la diversité des missions de l’organisation, les priorités de ses mandats ainsi que l’enchevêtrement de ses structures. Les États membres constituent la principale source de ce financement. Les pays les plus riches contribuent largement au fonctionnement de cette organisation planétaire. Les dépenses obligatoires de l’Organisation sont supportées par les États membres selon une répartition négociée en cinquième commission, adoptée par l’Assemblée générale et révisée tous les trois ans. Le barème de contribution est fondé sur la capacité de paiement de chaque État Membre.
Le budget ordinaire de l’ONU sert essentiellement à financer les dépenses de personnel, d’investissement et de fonctionnement du Secrétariat et dans les différentes implantations de l’Organisation. Jusqu’ici approuvé par l’Assemblée générale par période de deux années civiles (« biennal »), le budget est adopté pour une durée d’un an à compter de l’exercice 2020. Pour les années civiles 2018 et 2019, le budget ordinaire de l’Organisation a été révisé en juin 2019 et s’élève à 5 868 millions de dollars.
RQ : Cet article a été actualisé le 11 janvier à 17h40 avec les réactions des ministères des Affaires étrangères et des Finances
La contribution au budget de l'ONU est déterminée en fonction de la capacité contributive d'un pays. Par exemple, les USA qui sont le plus gros contributeur finance 22% du budget de l'ONU, la France 4,5% soit environ 129M USD l'année passée. Les pays les plus pauvres ont une contribution de 0,001%. Disons que nous sommes autour de 0,5%, ça veut dire que nous devrions environ 15M USD par an. La FINUL coute au budget de l'ONU 480M par an.... Ne pas payer notre contribution est une honte, et les AE qui jettent la responsabilité au Finances, c'est une honte encore plus grande, pour les uns et les autres. Ou est notre fierté? Sommes nous devenus des mendiants sans honneur (il ya des mendiants avec honneur)?
14 h 50, le 11 janvier 2020