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À La Une - Liban

Perte du droit de vote à l'ONU : les AE et les Finances se rejettent la responsabilité

Selon la diplomatie libanaise, cette affaire "porte atteinte aux intérêts du Liban et au prestige de l’État". 

Le président libanais Michel Aoun (g) et le chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil (c) à l'Assemblée générale de l'ONU, le 25 septembre 2018. Photo d'archives Hoda Chédid.

Les ministères libanais des Finances et des Affaires étrangères se sont renvoyés mutuellement samedi la responsabilité du non-paiement de la cotisation annuelle du Liban à l'ONU, depuis deux ans, ce qui a provoqué la perte par le pays de son droit de vote à l'Assemblée générale des Nations unies. 

Commentant la suspension du droit de vote du Liban, la diplomatie libanaise a rejeté, dans un communiqué, toute responsabilité, estimant avoir effectué en temps voulu toutes les procédures nécessaires pour le paiement. "Le ministère des Affaires étrangères a respecté toutes les obligations et terminé ses transactions dans le temps imparti", assure le communiqué publié par le palais Bustros. Le ministère estime en outre que cette affaire "porte atteinte aux intérêts du Liban et au prestige de l’État", exprimant l'espoir qu'elle sera résolue "le plus rapidement possible".
Il n'a pas pointé nommément du doigt les responsables de ce défaut de paiement et n'a pas précisé la raison pour laquelle les fonds n'ont pas été transférés à l'ONU.

Peu après, le ministère libanais des Finances a affirmé ne pas avoir reçu de demande de paiement des frais requis. "Le calendrier des paiements est établi de manière indépendante, chaque année, selon les demandes des autorités concernées", a ajouté le ministère. Et de souligner n'avoir reçu qu'une seule demande de paiement, samedi matin. Le ministère a dans ce cadre assuré que le montant serait payé lundi.

Parant aux accusations des Finances, le ministère des Affaires étrangères a publié deux documents, datant de 2018 et 2019, dans lesquels le chef sortant de la diplomatie, Gebran Bassil, demande à son collègue au ministère des Finances, Ali Hassan Khalil, de verser les contributions du Liban aux différents conseils régionaux et organismes internationaux dont le pays est membre. "Les versements de ces cotisations sont des dépenses annuelles qui, si elles ne sont pas payées, ont un effet négatif sur la réputation du Liban", précise le palais Bustros. 

Le ministère des Finances a rétorqué avoir payé toutes les contributions pour lesquelles il a reçu des demandes de versement. Dans un tweet, Ali Hassan Khalil a appelé les Affaires étrangères à "reconnaître leurs erreurs, en assumer la responsabilité et régler le problème d'ici lundi". 

Indignation au Liban

Réagissant à cette polémique, le chef des Forces libanaises Samir Geagea s'est demandé "ce qu'il reste de l'image du Liban et de son rôle, après avoir perdu son droit de vote à l'Assemblée générale de l'ONU".

"Le plus désolant, c'est qu'à chaque fois qu'ils font subir un camouflet au peuple libanais, la majorité parlementaire commence à échanger les accusations. Mais qu'importe au peuple libanais si la responsabilité incombe au ministère des Affaires étrangères ou à celui des Finances, tant que l’État au final montre qu'il fait vivre sa population dans un pays failli et incapable", s'est indigné M. Geagea, qui a estimé que cette perte de vote à l'ONU aura "beaucoup de conséquences négatives". "Il est désormais clair que la majorité n'est plus capable de gouverner un peuple et de diriger un pays".

Le ministre sortant des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, a pour sa part regretté qu'au lieu que le "Liban paie sa part à l'ONU, ils se sont concentrés sur le partage des parts et les marchés". "Sommes-nous meilleurs que le Venezuela, que le Yémen, le Tonga, la Gambie et la Somalie ?", a-t-il ironisé.

Le député du Kesrouan Chamel Roukoz a de son côté déploré que le Liban passe du statut de "membre fondateur de l'ONU à membre retardataire au niveau de ses cotisations". "Nous réclamons l'aide extérieure, au moment où les responsables politiques font étalage de leurs propriétés à l'étranger. Nous manquons d'honorer nos paiements, alors que les fonds (publics libanais) sont dilapidés et volés ! Honte à cette époque durant laquelle l'image du Liban a été bafouée", a déploré M. Roukoz.

Le député de Beyrouth Nadim Gemayel (Kataëb) a estimé qu'au lieu de "dépenser des millions sur des déplacements et des voyages ou autres fêtes, il aurait mieux valu payer les montants dus. Paix à l'âme de Charles Malek et Ghassan Tuéni, qui ont œuvré à consacrer le rôle du Liban à l'ONU".

Vendredi, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait indiqué que le Liban avait perdu son droit de vote à l'Assemblée générale pour ne pas avoir payé depuis deux ans sa contribution. "Depuis le 9 janvier, dix pays membres des Nations unies, dont le Liban, en retard dans le paiement de leur contribution depuis deux ans, sont sous le coup des dispositions de l’article 19, ce qui signifie qu'ils perdent leur droit de vote à l’Assemblée générale de l’ONU", a déclaré M. Dujarric lors d'un point presse. Seuls sont exemptés les pays pouvant démontrer que l'incapacité de paiement est due à des conditions indépendantes de leur volonté.

Outre le Liban, les pays concernés par cette suspension du droit de vote sont la République centrafricaine, les Tonga, le Venezuela, le Yémen, la Gambie, et le Lesotho. En octobre dernier, dans sa résolution, l'Assemblée générale avait décidé que les trois autres Etats membres - les Comores, Sao Tomé - et - Principe et la Somalie - seraient autorisés à voter à l'Assemblée générale jusqu'à la fin de la 74ème session.

Ce n’est pas la première fois que le Liban se trouve dans cette situation. En 2002 et 2003, le pays du Cèdre n’avait pas payé sa quote-part pour les deux années complètes écoulées, soit un paiement minimal de 1.113.100 dollars américains.


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commentaires (19)

Non, je refuse de dire que nos gouvernants sont des abrutis incapables. Ils ne le sont absolument pas et personne ne me contredira. Avec un IQ qui frise les 140 en matière de criminalité, pourquoi les traiter d'abrutis, Walaw ?

Remy Martin

20 h 31, le 12 janvier 2020

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Commentaires (19)

  • Non, je refuse de dire que nos gouvernants sont des abrutis incapables. Ils ne le sont absolument pas et personne ne me contredira. Avec un IQ qui frise les 140 en matière de criminalité, pourquoi les traiter d'abrutis, Walaw ?

    Remy Martin

    20 h 31, le 12 janvier 2020

  • QUELLE HONTE ! L,ABRUTISSEMENT EST GENERAL DANS NOTRE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 47, le 12 janvier 2020

  • Bandes d'incapables!!

    Fadi Chami

    06 h 27, le 12 janvier 2020

  • Waynak ya Marhoum Rafic Dakhilak viens nous sauver le bateau coule et CPL et AMAL répare pendant ce temps le hublot d’une cabine défectueuse. Quelle amateurisme de la part de ces clowns qui vont encore sortir un scoop du genre il y a encore des milliards qui sont sortis du pays ou que quelqu’un a échappé à un grave attentat qui se préparait bref des balivernes qui n’engagent que ceux qui les croient.

    PROFIL BAS

    21 h 33, le 11 janvier 2020

  • Nos dirigeants ne sont pas du tout des incompétents. La preuve, leurs sous sont bien en sécurité en Suisse. Les incompétents c’est nous, qui avons voté pour eux. En ne pensant pas à s’ils seraient utiles au pays, mais à s’ils pourraient nous aider le jour où on aurait besoin d’un piston. Ça c’est si ce n’était pas pour les 100, 300, 500, voire parfois 1000$ par voix reçus. Des votes intéressés, quoi. Libanais, nous ne sommes pas victimes. Nous sommes complices. Par notre comportement retardé, et égocentrique. C’est dans nos gènes, on n’y peut rien. Maktoub...

    Gros Gnon

    21 h 25, le 11 janvier 2020

  • Pauvre Monsieur le President qui subit les erreurs de ces Ministres , dont leur seul objectifs est de se remplir les poches

    DRAGHI Umberto

    20 h 50, le 11 janvier 2020

  • Jusqu'à quel niveau ces dirigeants vont-ils abaisser notre pays et salir sa réputation ? Quelle honte !

    Chaker Tadros

    19 h 12, le 11 janvier 2020

  • Ou êtes vous Mr Le Président ?

    Libanais

    18 h 12, le 11 janvier 2020

  • Ah parce que l'Etat libanais a encore du prestige !

    Tabet Ibrahim

    17 h 48, le 11 janvier 2020

  • otayek rene Cela rappelle le titre d'un vieux film (italien, je crois): "Mon Dieu, comment ai-je fait pour tomber si bas?" Hihihi « Mio Dio, come sono caduta così basso? » Avec Laura Antonelli. Film érotique des années 70, l’un des premiers que j’ai vus :-)

    Abichaker Toufic

    17 h 21, le 11 janvier 2020

  • Chamaille de jardin d'enfants entre ceux là même qui prétendent nous donner un gouvernement de salut!!! Voilà où ces relations concensuelles magiques et guérissantes nous ont mené! Pas d'électricité, pas d'onu, pas d'eau potable, pas de fuel, pas de dollars wa halouma jarra!!! Ces mêmes énergumènes nous prennent pour des c..s, comment, comment, comment peut on croire même une syllabe de ce qu'ils racontent!!!!??? Kilkoun yaané KILKOUN

    Wlek Sanferlou

    17 h 01, le 11 janvier 2020

  • Cela rappelle le titre d'un vieux film (italien, je crois): "Mon Dieu, comment ai-je fait pour tomber si bas?"

    otayek rene

    16 h 57, le 11 janvier 2020

  • Et dire que Michel Aoun a emmené avec lui une 60aine de personnes à New York lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, y compris femme, enfants et petits-enfants ! La « délégation » libanaise était l’une des plus grandes au monde. Quelle honte!

    Abichaker Toufic

    16 h 50, le 11 janvier 2020

  • Ainsi, le ministre des AE a demandé à son homologue des finances de payer la cotisation, et, deux ans après il ne s'était pas encore aperçu que cela n'avait pas été fait, sinon, il aurait dû protester et le relancer !

    Yves Prevost

    16 h 34, le 11 janvier 2020

  • Le "prestige" de l'Etat libanais se mesure dorénavant aux contributions payées...ou pas...à l'ONU !? Après tout ce n'est donc qu'une question de dollars...chic alors...comme c'est pratique et vite réglé...allez, nos super-responsables...à vos services financiers lundi matin !!! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 33, le 11 janvier 2020

  • Le Liban est relégué au rang de la République centrafricaine, les Tonga, le Venezuela, le Yémen, la Gambie, le Lesotho, les Comores, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie. Le prochain Libanais que j'entend se plaindre d'être dérangés par les philippines qui partagent leur piscine publique parce que "walaaw, on est mieux qu'elles, chou hayda, quel toupet, pour qui elles se prennent?", devrait rougir de honte!

    Gros Gnon

    16 h 18, le 11 janvier 2020

  • La où Bassil passe ça casse. inutile de rejeter la faute sur les autres. Lorsqu'on tient un ministère on veille à ce que tout fonctionne à la perfection puisqu'on est payé pour ça. Au lieu de se mêler de tout sauf de l'essentiel Bassil cache son incompétence en multipliant les tâches qu'il s'est appropriées et négligeant le travail du ministère qui lui incombe. Resultat un vrai foulli partout où il passe avec des pertes colossales inexpliquées.

    Sissi zayyat

    16 h 16, le 11 janvier 2020

  • Au fait...qui sont les deux personnes assises derrière le panneau "LEBANON"...et quelles sont leurs fonctions en ce qui concerne le Liban...??? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 51, le 11 janvier 2020

  • Deux mots, juste deux mots : Quelle honte !!!

    DC

    15 h 45, le 11 janvier 2020

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