Visée plus tôt mardi par un mandat d'arrêt du parquet de Tokyo pour faux témoignage, Carole Ghosn a assuré au quotidien français qu'"il s'agit d'une vengeance des procureurs japonais" après la fuite de son mari du Japon dans la nuit du 29 au 30 décembre.
"Ils l'ont annoncé juste avant la conférence, espérant mettre la pression sur mon mari et me punir une fois de plus. Je trouve ça petit de la part d'une prétendue grande démocratie. J'ai déjà été humiliée au Japon où j'ai été accusée de fuir la justice alors que c'est absolument faux!", s'indigne Mme Ghosn dans cet entretien, qui a eu lieu dans un hôtel de Beyrouth.
Carlos Ghosn doit prendre la parole mercredi face à la presse à Beyrouth, sa première apparition publique depuis qu'il s'est soustrait à la justice japonaise dans des circonstances rocambolesques. Arrêté en novembre 2018 pour malversations financières présumées puis inculpé, l'ancien PDG du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi était assigné à résidence à Tokyo. Le Franco-Libano-Brésilien de 65 ans est soupçonné de s'être enfui en prenant un jet privé en compagnie de deux complices présumés et d'avoir évité les contrôles en étant caché dans un caisson de matériel audio, avant d'arriver au Liban dont il détient la nationalité, via la Turquie.
Mme Ghosn assure n'avoir rien su de cette expédition, mais estime que son mari n'avait pas eu d'autre choix. "Je n'étais au courant de rien (...) J'étais à Beyrouth avec mes enfants pour fêter Noël, quelqu'un m'a appelée pour me dire: j'ai une surprise pour toi. C'était la plus belle de toute ma vie! Nous nous sommes retrouvés dans l'appartement de mes parents, j'ai serré Carlos très fort dans mes bras, au moins cinq vraies minutes avant de pouvoir faire sortir un son de ma bouche", dit Carole Ghosn au Parisien.
"Partir était le seul choix possible alors qu'il voyait son procès reporté indéfiniment et qu'il était maintenu dans des conditions de privation de liberté visant à le déshumaniser. Carlos n'entendait pas plaider coupable pour des choses qu'il n'a pas faites", affirme-t-elle encore.
Au sujet de la conférence de mercredi, Mme Ghosn estime que son mari va pouvoir "s'expliquer, faire éclater la vérité" et qu'il est "victime d'un complot industriel et de la guerre entre Renault et Nissan".
Interrogée sur l'état d'esprit de son mari, elle déclare qu'"il est tendu, c'est normal. C'est la prise de parole la plus importante de toute sa vie!"
Lire l'intégralité de l’entretien ici
ON ATTEND SES REVELATIONS AUJOURD,HUI POUR JUGER.
09 h 45, le 08 janvier 2020