Rechercher
Rechercher

À La Une - mobilisation

Contestation : nouveau recours à l'escalade, plusieurs routes coupées à travers le Liban

Des défilés ont été organisés lundi à Beyrouth, contre les banques et pour l'indépendance de la justice, tandis que des sit-ins étaient organisés devant la BDL. 

Des manifestants coupant la route de Masnaa, près de la frontière syrienne dans la Békaa, dans la nuit du 6 au 7 janvier 2020. Photo tirée de la page Facebook Akhbar al-Saha

Les contestataires libanais, qui sont mobilisés depuis le 17 octobre contre le pouvoir en place, ont à nouveau eu recours à l'escalade de leur mouvement lundi soir et fermé de nombreuses routes du pays.

Ces coupures de route étaient courantes au début du mouvement, de nombreux grands axes étant restés fermés pendant parfois des jours entiers. Mais face à l'opposition autant de certains citoyens que des responsables politiques, et alors que certains sit-in dégénéraient parfois en affrontements avec les forces de l'ordre, les protestataires avaient eu moins régulièrement recours à cette stratégie au cours des dernières semaines.

En fin de journée, lundi, les manifestants sont toutefois revenus en force sur les routes du pays, qu'ils ont parfois coupées à l'aide de pneus enflammés, comme dans le sud de Beyrouth, au carrefour dit "de la Cité sportive", et sur la route de Kaskas. Au nord de Beyrouth, la route reliant le rond-point de Dora au secteur de la Quarantaine a été fermée pour quelques minutes. Les protestataires ont également bloqué l'autoroute du nord au niveau de Jbeil, ainsi que dans le Kesrouan. Dans cette région, les contestataires ont brièvement fermé la route allant de Sarba à Beyrouth, avant que les forces armées n'interviennent pour la rouvrir. Plus tôt dans la journée, des contestataires avaient également coupé toutes les voies de l'autoroute au niveau de Zouk Mosbeh afin de protester contre l'arrestation d'un des leurs, mis en garde à vue par l'armée pour avoir incendié un distributeur automatique de billets dans cette localité. Lors de l'intervention pour rouvrir la route de Zouk, l'armée a arrêté un manifestant qui s'en était pris aux militaires, avant de le relâcher peu après, a indiqué la troupe dans un communiqué. 

Dans le Metn, les contestataires ont brièvement fermé la voie expresse menant vers Baabdate au moyen de pneus enflammés. Dans la Békaa centrale, les routes Jdita, Maksé et Ghazzé ont été fermées par des manifestants au moyen de pneus enflammés, selon notre correspondante sur place Sarah Abdallah. Près de la frontière syrienne, un barrage routier a été installé au niveau de la localité de Masnaa. Au Nord, l'autoroute de Mina a été fermée dans les deux sens. La route de Beddaoui, reliant Tripoli au Akkar, a également été fermée au niveau de la mosquée Salah el-Din. Dans le Akkar, des jeunes ont encore bloqué le rond-point de Abdé et la route de Halba avec des barrages de pneus et de déchets enflammés.



"Les universités du Liban se révoltent"
Dans la journée, des centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Beyrouth, lors de deux marches parallèles, l'une visant à dénoncer les nouvelles politiques de contrôle des capitaux dans les banques du pays et la seconde à réclamer l'indépendance de la justice.

Le premier de ces rassemblements a réuni des centaines de protestataires, notamment des étudiants, qui ont défilé dans les rues de Beyrouth, sous le slogan "les universités du Liban se révoltent", afin de se rendre au centre-ville à partir du palais de Justice pour réclamer l'indépendance de la justice.  Les manifestants s'étaient rassemblés dans l'après-midi devant le palais de Justice de Beyrouth afin de réclamer notamment "la constitution d'un nouveau pouvoir politique qui trouverait immédiatement une solution à la situation financière du pays". Les manifestants ont en outre réclamé "l'indépendance de l'Université libanaise". Il y a quelques jours, la chambre de mise en accusation de Beyrouth a décidé d’accepter l’appel présenté par le président de l’Université libanaise (UL), Fouad Ayoub, visant à contrer la décision du juge d’instruction de Beyrouth de débouter M. Ayoub dans l’affaire qui oppose à Issam Khalifé, ancien professeur de l’UL à la retraite. M. Khalifé faisait l’objet dernièrement d’une plainte en diffamation intentée contre lui par M. Ayoub, suite à des critiques formulées à l’égard de la personne du recteur, notamment en ce qui concerne sa gestion de l'UL et la validité de son diplôme universitaire. La chambre de mise en accusation a décidé de délivrer un mandat d’arrêt contre M. Khalifé et de le renvoyer devant le tribunal correctionnel de Beyrouth, pour être jugé conformément à l’article 408 du code pénal qui sanctionne les faux témoignages. Les poursuites contre M. Khalifé ont provoqué la colère de nombreux manifestants et responsables qui ont affiché leur soutien à M. Khalifé.

Les contestataires se sont ensuite mis en route vers le centre-ville de Beyrouth où des sit-ins quotidiens sont organisés devant l'une des entrées du Parlement. En chemin, les contestataires, qui brandissaient des drapeaux libanais, ont scandé des slogans pour l'indépendance de la justice et contre le confessionnalisme politique. Ils ont également appelé à la chute de toute la classe dirigeante, de même qu'ils ont appelé à la fin de la corruption et condamné les politiques bancaires qui restreignent actuellement la circulation des devises.

A leur arrivée devant l'une des rues menant à la place de l'Etoile, actuellement fermée à tous les piétons, les contestataires ont brièvement fermé la rue de la municipalité de Beyrouth. 



(Lire aussi : Samedi à l’aube, les forces de l’ordre ont saccagé une tente « qui ne répondait pas aux normes »)



Marche contre les banques
Une marche parallèle visait, par ailleurs, à dénoncer les nouvelles régulations de contrôle de capitaux imposées par les banques. Cette seconde procession est partie de devant le siège de la Banque du Liban à Hamra, pour rejoindre le ministère des Finances, avant d'arriver devant l'Association des Banques du Liban, dans le centre-ville. Les protestataires se sont rassemblés sous le slogan "Nous ne paierons pas le prix de votre corruption".

Par ailleurs, à Saïda et Baalbeck, des rassemblements ont été organisés dans la soirée devant les branches locales de la Banque du Liban, afin d'appeler à la démission du gouverneur de cette institution, Riad Salamé.

Les établissements et autorités bancaires sont dans le collimateur des manifestants depuis plusieurs semaines, étant accusées de couvrir la corruption des dirigeants alors qu'elles restreignent les opérations des déposants, sur fond d'importante crise de liquidités. 

La veille, deux individus cagoulés ont incendié un distributeur de billet d'une branche de la banque Crédit libanais à Zouk, dans le Kesrouan. L'un d'entre eux a été arrêté par l'armée libanaise et déféré devant la justice, a annoncé la troupe dans un communiqué publié dans la soirée. Pour protester contre cette arrestation et réclamer sa libération immédiate, des manifestants ont organisé un sit-in devant la caserne de Sarba, avant de fermer brièvement l'autoroute du nord, dans les deux sens de la circulation, au niveau de la localité de Zouk Mosbeh. Ces contestataires ont été dispersés par la force par les forces armées, en début de soirée. 

Depuis plus de deux mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné l'ex-ministre Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Ce dernier a promis la formation d'un gouvernement de technocrates indépendants, comme le réclament les manifestants. Ces derniers rejettent toutefois la nomination de M. Diab qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ. Ils ont tenu hier un nouveau sit-in devant le domicile de M. Diab, qu'ils ont copieusement hué. Selon plusieurs responsables et observateurs, la naissance du gouvernement Diab pourrait intervenir dans les prochains jours.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des manifestants ont une nouvelle fois bloqué plusieurs routes principales, notamment à Zouk, Jal el-Dib et Dora, au nord de la capitale Beyrouth, ou encore sur la voie-express du Ring, après une relative période d'accalmie durant les fêtes de fin d'année.



Lire aussi
Des manifestants conspuent Diab devant son domicile

Liban : L’année des effondrements, mais aussi une année fondatrice

Les actions contre les banques prennent un tour de plus en plus violent

Les contestataires libanais, qui sont mobilisés depuis le 17 octobre contre le pouvoir en place, ont à nouveau eu recours à l'escalade de leur mouvement lundi soir et fermé de nombreuses routes du pays.Ces coupures de route étaient courantes au début du mouvement, de nombreux grands axes étant restés fermés pendant parfois des jours entiers. Mais face à l'opposition autant de certains...

commentaires (3)

QU'ATTEND LA MINISTRE DE L'INTERIEUR OU LE CHEF DE L'DIB POUR ABUS DE FORCE CRIMINELLE CONTRE LES MANIFESTANTS QUAND ON ENTEND UN MEMBRE DE L'ARMEE DIRE A UNE JOURNALISTE " NE FILMER PAS " C'EST QU'ILS SAVENT BIEN QU'ILS ABUSENT DE LEUR POUVOIR ET CONTINUENT NEANMOINS A LE FAIRE 8 PERSONNES FRAPPANT AVEC BARBARIE UN MANIFESTANT DOIVENT ETRE REPRIMENDEES MAIS SURTOUT CELA FAIT DIX FOIS ET PLUS QUE CETTE COMPOSANTE DE LA POLICE OU DE L'ARMEE A JAL EL DIB FAIT DE MEME VRAIMENT A REVOIR SON COMMANDEMENT AUJOURDH'UI AVANT DEMAIN ET DONNER DES INSTRUCTIONS TRES STRICTES AUX POLICIERS DE NE PAS USER DES VIOLENCES DE LA SORTE UNE MEILLEURES IDEE : ENVOYER CETTE TROUPE ET SON COMMANDANT FACE AUX MANIFESTANT QUI CRIE CHIITES CHIITES ET LANCENT DES PIERRES CONTRE EUX ET ENVOYER A JAL EL DIB LES FORCES QUI NE FONT RIEN QUAND ON LES CALLAISSES AU RING DEUX POIDS ET DE MESURES NE FONT PAS UNE NATION

LA VERITE

13 h 46, le 07 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • QU'ATTEND LA MINISTRE DE L'INTERIEUR OU LE CHEF DE L'DIB POUR ABUS DE FORCE CRIMINELLE CONTRE LES MANIFESTANTS QUAND ON ENTEND UN MEMBRE DE L'ARMEE DIRE A UNE JOURNALISTE " NE FILMER PAS " C'EST QU'ILS SAVENT BIEN QU'ILS ABUSENT DE LEUR POUVOIR ET CONTINUENT NEANMOINS A LE FAIRE 8 PERSONNES FRAPPANT AVEC BARBARIE UN MANIFESTANT DOIVENT ETRE REPRIMENDEES MAIS SURTOUT CELA FAIT DIX FOIS ET PLUS QUE CETTE COMPOSANTE DE LA POLICE OU DE L'ARMEE A JAL EL DIB FAIT DE MEME VRAIMENT A REVOIR SON COMMANDEMENT AUJOURDH'UI AVANT DEMAIN ET DONNER DES INSTRUCTIONS TRES STRICTES AUX POLICIERS DE NE PAS USER DES VIOLENCES DE LA SORTE UNE MEILLEURES IDEE : ENVOYER CETTE TROUPE ET SON COMMANDANT FACE AUX MANIFESTANT QUI CRIE CHIITES CHIITES ET LANCENT DES PIERRES CONTRE EUX ET ENVOYER A JAL EL DIB LES FORCES QUI NE FONT RIEN QUAND ON LES CALLAISSES AU RING DEUX POIDS ET DE MESURES NE FONT PAS UNE NATION

    LA VERITE

    13 h 46, le 07 janvier 2020

  • IL NE FAUT PAS DEVIER DU BUT INITIAL ET QUI EST LA REVENDICATION D,UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES INDEPENDANTS. CELA SOUS ENTEND TOUS LES AUTRES BUTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 58, le 07 janvier 2020

  • Voir Riad Salamé en dehors de la BDL , sera le commencement . Celui qui a continué de gaspiller l'argent des déposants pour couvrir des dettes et des dépenses publiques en complicité avec le ministère des finances , sans souci de la gravité de ses actes depuis 3 ans surtout, ne doit plus rester à son bureau. La justice doit agir vite.

    Esber

    09 h 17, le 07 janvier 2020

Retour en haut