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Chercheurs français détenus en Iran: le ton monte entre Paris et Téhéran

Le gouvernement français a de nouveau réclamé "que nos compatriotes Fariba Adelkhah et Roland Marchal soient libérés sans délai", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme et détenue en Iran depuis juin. Photo AFP / SCIENCES PO / THOMAS ARRIVE

Paris a haussé le ton vendredi contre Téhéran en convoquant l'ambassadeur d'Iran pour dénoncer la détention "intolérable" de deux universitaires français et exprimer son "extrême préoccupation" alors que l'une d'entre eux a entamé une grève de la faim.

Le gouvernement français a de nouveau réclamé "que nos compatriotes Fariba Adelkhah et Roland Marchal soient libérés sans délai", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Comme le président de la République (Emmanuel Macron) et le ministre (Jean-Yves Le Drian) l'ont souligné à plusieurs reprises, leur emprisonnement est intolérable", ajoute le ministère, en expliquant avoir fait part à l'ambassadeur de son "extrême préoccupation sur la situation de Mme Fariba Adelkhah qui a cessé de s'alimenter, et a réitéré (sa) demande d'accès consulaire, jusqu'ici refusée".

L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme, et Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l'Afrique, tous deux membres du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, sont détenus en Iran depuis juin. Mme Adelkhah et une universitaire australienne détenue avec elle, Kylie Moore-Gilbert, ont entamé une grève de la faim, selon le CERI. Elles ont également débuté une grève de la soif, d'après d'autres sources, dont le quotidien français Le Monde. Les deux chercheuses sont accusées d'"espionnage", tandis que Roland Marchal est accusé de "collusion contre la sécurité nationale".

Dans une lettre ouverte adressées au Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New-York (Etats-Unis), les deux femmes universitaires disent avoir été soumises à de la "torture psychologique" et à de "nombreuses violations de (leurs) droits humains fondamentaux".


(Pour mémoire : Macron redemande à l'Iran de libérer "sans délai" deux chercheurs français)


Dialogue brouillé

"Nous lutterons au nom de tous les universitaires et chercheurs à travers l'Iran et le Moyen-Orient qui, comme nous, ont été injustement cibles d'accusations forgées de toutes pièces", affirment-elles.

La détention des chercheurs français brouille le dialogue entre Paris et Téhéran, alors que le président français Emmanuel Macron a multiplié les efforts pour tenter de sauver l'accord international de 2015 plaçant sous contrôle le programme nucléaire iranien, dont les États-Unis se sont retirés en 2018.

Le 10 décembre, M. Macron a réclamé la libération "sans délai" des deux chercheurs français, réitérant les demandes répétées en ce sens de Paris auprès de Téhéran, en vain.

L'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a de son côté accusé Paris "d'interférence inacceptable" dans ses affaires domestiques après que le gouvernement français eut tenté d'obtenir un accès à Mme Adelkhah. "Les Français ne doivent pas oublier que l'Iran est souverain et indépendant", affirmait mi-décembre sur Twitter le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Abbas Moussavi.

Qualifiant de "grotesques" les accusations iraniennes à l'encontre des deux universitaires français, certains de leurs confrères ont appelé en octobre la France à suspendre toute coopération scientifique et universitaire avec Téhéran en signe de protestation.

Washington a récemment obtenu de l'Iran la libération d'un chercheur américain, Xiyue Wang, qui purgeait une peine de 10 ans de prison en Iran après avoir été arrêté en 2016 pour "espionnage". En échange, les États-Unis ont consenti à libérer un universitaire iranien, Massoud Soleimani, détenu sur leur sol depuis 2018.


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