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À La Une - Liban

Aoun espère un gouvernement "composé d'experts" d'ici le nouvel an

"Ce n'est pas Gebran Bassil qui forme le cabinet", déclare le chef de l’État, en réponse aux accusations de Saad Hariri. 

Le patriarche maronite Béchara Raï, recevant le président libanais Michel Aoun, et son épouse, le 25 décembre 2019 à Bkerké. Photo Ani

Malgré les fêtes de Noël, la formation du futur gouvernement libanais continue à faire parler d'elle, une semaine après la désignation de l'ancien ministre et universitaire Hassane Diab au poste de Premier ministre et alors que le pays est en affaires courantes depuis près de deux mois. Le président libanais Michel Aoun a notamment déclaré que ce n'est pas le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil qui forme le futur gouvernement, exprimant l'espoir que le cabinet "qui sera composé de spécialistes" verra le jour avec la nouvelle année. De son côté, le Premier ministre désigné a poursuivi ses tractations.

A l'issue d'un entretien avec le patriarche maronite Béchara Raï, à Bkerké, après la messe de Noël, le chef de l’État a souhaité que "le gouvernement constituera le cadeau de la nouvelle année fait aux Libanais". Il a affirmé avoir rassuré le patriarche, qui s'en prend régulièrement aux responsables politiques dans ses homélies depuis le début de la révolte populaire le 17 octobre, sur le "bon déroulement des choses", notamment la résolution des crises politique et économique. Répondant aux questions des journalistes, il a démenti que ce soit Gebran Bassil, son gendre, qui s'occupe de la formation du futur cabinet. M. Bassil "est le chef du plus grand bloc parlementaire, mais en réalité, ce n'est pas lui qui s'occupe de la formation du gouvernement", a-t-il souligné. 



(Lire aussi : Hariri : Je ne voterai pas la confiance au gouvernement Diab)



Gouvernement d'experts
Michel Aoun a encore souligné que la forme du futur cabinet n'avait pas encore été abordée dans les détails avec M. Diab, qu'il avait reçu mardi au palais présidentiel. Concernant la "couleur" du gouvernement, il a affirmé que celle-ci ne pouvait pas être déterminée lors de la désignation du Premier ministre, mais au cours du processus de formation. Certains observateurs estiment que, Hassane Diab ayant été uniquement nommé par les formations politiques du 8 Mars, le gouvernement à venir sera monochrome. Michel Aoun a dans ce contexte réfuté les informations de la presse occidentale, qui qualifient déjà l'équipe ministérielle de M. Diab de "gouvernement du Hezbollah". "Ce n'est pas correct. Le gouvernement sera celui de tous les Libanais et, entre autres donc, du Hezbollah", a-t-il précisé. 

Il a ajouté que le futur gouvernement "ne sera pas un cabinet techno-politique", mais qu'il sera uniquement composé d'experts, revenant donc sur son intention de voir figurer dans la prochaine équipe ministérielle des figures politiques et des spécialistes. 

Le président Aoun répondait notamment aux accusations lancées mardi par le Premier ministre sortant Saad Hariri, qui avait accusé le ministre sortant des Affaires étrangères d’avoir imposé le choix de Hassane Diab comme Premier ministre et de vouloir "gouverner le pays" à sa guise. Lors d'une discussion avec des journalistes, M. Hariri avait annoncé qu'il ne voterait pas la confiance au cabinet que formera Hassane Diab. Il avait assuré qu’il est hors de question qu’il revienne au pouvoir pour le moment, même en cas d’échec de Hassane Diab à former un gouvernement, sauf si M. Bassil et Michel Aoun "font preuve de modération".

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui avait annoncé à l'instar de M. Hariri qu'il ne participerait pas au gouvernement Diab, a pour sa part affirmé "attendre" pour voir si le futur cabinet est, comme l'a dit le Premier ministre sortant, le gouvernement de Gebran Bassil. "Peut-être que M. Hariri a des informations à ce propos, mais nous verrons bien", a-t-il souligné.

Pendant la messe ayant précédé l'entretien de M. Aoun à Bkerké, le patriarche maronite a affirmé que "la paix ne coexiste pas avec la faim, le chômage, les privations et l'injustice, ni avec la volonté des dirigeants de vouloir réaliser leurs propres intérêts, aux dépens du bien commun". Il a appelé à une formation rapide du gouvernement et à "soutenir le Premier ministre désigné, pour que le futur cabinet formé puisse faire face aux défis que rencontre le Liban".



(Lire aussi : Le cabinet Diab bute déjà sur les premiers obstacles)



Avec les deux Khalil
Des informations ont par ailleurs été rapportées mercredi selon lesquelles Hassane Diab s'est entretenu lundi soir avec le ministre sortant des Finances Ali Hassan Khalil, représentant le président de la Chambre Nabih Berry, et le conseiller politique du chef du Hezbollah Hussein el-Khalil. Selon ces informations de la chaîne de télévision locale LBC, les trois responsables ont discuté de la formation du gouvernement.

Mercredi, le Premier ministre désigné a exprimé l'espoir dans un message publié sur Twitter que "la fête de Noël dissipera les inquiétudes des Libanais et que la résolution des crises que connaît le pays arrivera très prochainement". 

S'exprimant également sur le sujet, le métropolite grec-orthodoxe Élias Audi a pour sa part critiqué les responsables politiques "qui ne se préoccupent que de leur propre salut et qui, au lieu de chercher à réchauffer les cœurs des citoyens en leur octroyant les droits les plus élémentaires, ne veulent que réchauffer leurs propres sièges qu'ils craignent de perdre". Les dirigeants "sèment la peur d'un effondrement économique, social et financier", a-t-il encore dénoncé.

Dénonçant la corruption et l'incompétence de la classe politique, mais aussi une détérioration continue des conditions de vie, des centaines de milliers de libanais battent le pavé dans tout le pays depuis le 17 octobre. Les manifestants veulent des mesures rapides pour redresser l'économie, mais refusent que les plus démunis en payent le prix, dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Le pays connaît aussi une crise de liquidités qui menace les importations et a entraîné une hausse des prix. 



Lire aussi
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Hassane Diab : un baiser de Judas pour les étrennes ?par Antoine COURBAN

Malgré les fêtes de Noël, la formation du futur gouvernement libanais continue à faire parler d'elle, une semaine après la désignation de l'ancien ministre et universitaire Hassane Diab au poste de Premier ministre et alors que le pays est en affaires courantes depuis près de deux mois. Le président libanais Michel Aoun a notamment déclaré que ce n'est pas le chef du Courant patriotique...

commentaires (16)

PRIERE LIRE NON TREMPE COMME D,AUTRES AILLEURS DANS DES COMBINES ETC... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 09, le 27 décembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (16)

  • PRIERE LIRE NON TREMPE COMME D,AUTRES AILLEURS DANS DES COMBINES ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 09, le 27 décembre 2019

  • "... Il a ajouté que le futur gouvernement [...] sera uniquement composé d'experts ..." On se demande de quoi Gebran Bassil sera "expert"...

    Gros Gnon

    23 h 19, le 26 décembre 2019

  • Plus ça va plus on est convaincu dr kelloun yaani kelloun

    Wlek Sanferlou

    23 h 14, le 26 décembre 2019

  • BARHAM SALEH LE PRESIDENT IRAKIEN QUI REFUSE DE NOMMER UN PREMIER MINISTRE QUI N,EST PAS ACCEPTE PARLES CONTESTATAIRES EST UN PRESIDENT PROPRE, LIBRE ET DIGNE DE SON POSTE CAR NON TROMPE COMME D,AUTRES AILLEURS DANS DES COMBINES FINANCIERES AVEC CERTAINES PARTIES ETRANGERES. IL REFUSE LES INTIMIDATIONS ET LES MENACES ET LES OFFRES D,INTERETS TOUT AUSSI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 02, le 26 décembre 2019

  • Experts ou pas experts, tout ce qu'on dit et tout ce qu'on ne dit pas, est nul et non avenu tant que "le sparadrap du Capitaine Haddock" Gébran Bassil intervient dans tout ce qui se passe dans l'écurie de l'Etat topinambourien. Il est mandaté par le Hezbollah, Amal et Baabda pour se mêler de tout et de fourrer son nez partout où ça conviendrait à ces trois auto-autorités. Pour s'en débarrasser, une seule solution : La démission de son beau-père ou l'éviction du beau-fils de tous les futurs gouvernements. Toute autre solution serait inefficace.

    Un Libanais

    20 h 22, le 26 décembre 2019

  • Experts ou pas experts, tout ce qu'on dit et tout ce qu'on ne dit pas, est nul et non avenu tant que "le sparadrap du Capitaine Haddock" Gébran Bassil intervient dans tout ce qui se passe dans l'écurie de l'Etat topinambourien. Il est mandaté par le Hezbollah, Amal et Baabda pour se mêler de tout et de fourrer son nez partout où ça conviendrait à ces trois auto-autorités. Pour s'en débarrasser, une seule solution : La démission de son beau-père ou l'éviction du beau-fils de tous les futurs gouvernements. Toute autre solution serait inefficace.

    Un Libanais

    19 h 16, le 26 décembre 2019

  • Tout ce qu'on dit et tout ce qu'on ne dit pas au sujet de l'ancien ou du nouveau du gouvernement, est nul et non avenu tant que "le sparadrap du Capitaine Haddock" Gébran Ba

    Un Libanais

    19 h 02, le 26 décembre 2019

  • M. Saad Hariri, que je respecte et que j'ai toujours appuyé, ferait mieux de se taire en attendant la formation du gouvernement Diab. Ses critiques acerbes risquent de provoquer de plus en plus d'amertume et d'opposition de la rue, en particulier de la part de la population sunnite. Quant au Président Aoun, ses propos au Cardinal al-Rahi, s'ils s'avèrent véridiques, sont les bienvenus. Enfin, les quelques 11 milliards de Dollars transférés illicitement récemment vers la Suisse, doivent être restitués et leurs auteurs dûment identifiés et poursuivis en justice.

    Tony BASSILA

    18 h 40, le 26 décembre 2019

  • Le rouge et le noir bien assortis et bien assis dans leurs fauteuils

    Allam Charles K

    17 h 50, le 26 décembre 2019

  • Une belle photo avec des nantis coupés du monde réel du peuple. Le confort et l'opulence sont une maladie dégénérative.

    Citoyen

    17 h 16, le 26 décembre 2019

  • Nous avons eu des noms qui ont fuité dans les médias et qui ne sont autres que ceux des amis de Diab, de Bassil et proches très proches de HB et Berry. Alors vivement l'annonce du nouveau gouvernement pour crever l'abcès et qu'on leur montre que le routage de gueules des citoyens n'est plus à l'ordre du jour. Le plus tôt serait le mieux pour tout le monde.

    Sissi zayyat

    16 h 04, le 26 décembre 2019

  • Aoun ne sait plus où il habite. . Il dit que le gouvernement sera formé de spécialistes comme pour répondre aux demandes des citoyens en ajoutant que tous les partis politiques seront représentés y compris HB. Le gouvernement ne sera pas celui de Bassil, ni de HB mais en attendant se sont eux qui se réunissent pour le former. Aller comprendre quelque chose. Il habite à côté de ses pompes le Monsieur il est temps qu'il imite le président de l'Iraq et qu'il déguerpisse pour qu'on puisse reprendre en main ce pays qui ne ressemble plus à rien grâce à lui.

    Sissi zayyat

    15 h 53, le 26 décembre 2019

  • "Le gouvernement sera celui de tous les Libanais et, entre autres donc, du Hezbollah" Difficile de comprendre cette phrase. Le Hezbollah n'étant pas libanais, un gouvernement "de tous les libanais" ne peut comprendre le Hezbollah.

    Yves Prevost

    15 h 36, le 26 décembre 2019

  • "Ce n'est pas Gebran Bassil qui forme le cabinet" C'est une excellente nouvelle, même si c'est ce qu'il essayait de faire depuis deux mois. Il semble toutefois qu'il ait jeté l'éponge. On ne peut que s'en réjouir. "le futur gouvernement "ne sera pas un cabinet techno-politique", mais qu'il sera uniquement composé d'experts". Encore une bonne nouvelle. Il y manque toutefois un mot pour nous rassurer: le mot "indépendants" après "experts".

    Yves Prevost

    15 h 31, le 26 décembre 2019

  • Qu'est-ce qui peut faire dire qu'un gouvernement serait un gvnmt du hezb libanais de la résistance ou pas ? Dans le gvnmt démissionnaire de Saad Hariri ce parti résistant siégeait bien, et pourtant on avait jamais dit que c'était un gvnmt du hezb libanais. Le phare Aoun a raison de dire que le futur gvnmt sera le gvnmt des libanais y compris celui de la résistance libanaise. Les phrases toutes faîtes faut s'en méfier, elles apportent plus de trouble que de solutions à la crise. Saad n'a pas été à la hauteur, il est le 1er responsable de la faillite de sa communauté. Il ferait mieux de prendre des leçons, parce que même ses sponsors bensaouds l'ont largué. Il n'a pas le bagage quil faut pour la fonction.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 54, le 26 décembre 2019

  • Ces quatre personnes, bien habillées dans un patriarcat où rien ne manque pour le confort...savent-elles ce qui arrive ces derniers jours de tempête à beaucoup de leurs citoyens ? Que font-ils pour soulager leur misères, eux les responsables de notre pays ??? Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 38, le 26 décembre 2019

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