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Liban - Solidarité

Achrafieh 2020, « Quand on n’a que l’amour à s’offrir en partage »

L’idée, c’est de collecter des marchandises de première nécessité et de les redistribuer en fonction des besoins, en vertu d’un devoir de solidarité exigé par toute conscience citoyenne digne de ce nom.

Ce serait trop enlever à la réalité que d’être factuel ; ici plus qu’ailleurs. D’abord car nous sommes au cœur d’Achrafieh et que nul quartier n’attache jamais personne par autre chose que sa vie quotidienne, ses gens, son ambiance et sa façon d’accueillir, ses joies et ses peines. Ensuite parce que nous rencontrons un homme entier, Akram Nehmé, membre actif de l’ONG « Achrafieh 2020 » depuis l’an 2012, qui cherche plus que tout à insuffler l’amabilité qui l’anime aux gens de son quartier.

En pénétrant dans la brocante Histoire-Géo – fief d’Akram Nehmé –, nous croisons d’abord ce dernier, affairé, absorbé en diverses préoccupations et conversations avec quelques amis du quartier, familiers, connaissances ou rencontres. Étrangement à l’aise, nous déambulons entre les chandeliers, les affiches de films et les revues, les cadrans et les cartons emplis de produits alimentaires. En effet, pour contrer le climat délétère que la crise actuelle instille dans les cœurs, ici s’organise, dans un esprit chaleureux et humain, une récolte de tous les produits que les plus démunis ne peuvent désormais plus se procurer, un Noël dans son acception la plus simple, de partage et de don. D’autant qu’Histoire-Géo a toujours été une adresse conviviale.

Akram Nehmé nous explique la cause actuelle pour laquelle il se donne corps et âme. C’est à propos du plan d’aide intitulé « Quand on a que l’amour à s’offrir en partage ». L’idée, la voici : collecter des marchandises de première nécessité comme des vivres, des médicaments et des produits d’hygiène, des couvertures, des habits, des livres et des jouets – grâce au bouche-à-oreille et au don –, puis redistribuer bénévolement tout cela à ceux qui souffrent de l’état présent de l’économie. Car bien que tout le pays pâtisse de cette crise, d’aucuns en sont frappés plus sévèrement que d’autres ; et qu’à ces derniers échoit le devoir de solidarité exigée par une conscience citoyenne digne de ce nom.

Ainsi, dans la boutique Histoire-Géo, s’est créé depuis deux semaines un mouvement spontané, une chaîne humaine au service des plus démunis, où chacun aide de sa personne et de son porte-monnaie comme il peut, comme il veut et souvent de son mieux.

Concourir à la dignité des personnes

En l’espace de trois heures passées dans cette boutique, nous avons vu trois ou quatre personnes venir déposer leurs dons. Nous avons senti les liens solidaires qui unissent les habitants de ce quartier. Nous avons trouvé des mains tendues, de l’humanité, des avis divergents mis de côté au profit d’une cause commune plus large que les intérêts particuliers; nous avons appris que c’est au cœur d’une crise économico-politique que se manifestent les initiatives les plus altruistes, les plus ardues, les plus belles : celles qui ont pour but de concourir à la dignité des personnes et d’épauler ceux-là qui ont besoin d’aide pour se relever.

Akram Nehmé a posté sur les réseaux sociaux : « Noël quand même, Noël malgré la crise. Parce que Noël, c’est le temps des cadeaux, des fêtes de famille, mais c’est aussi le temps de la solidarité et de la fraternité. »

Ce serait trop enlever à la réalité que d’être factuel ; ici plus qu’ailleurs. D’abord car nous sommes au cœur d’Achrafieh et que nul quartier n’attache jamais personne par autre chose que sa vie quotidienne, ses gens, son ambiance et sa façon d’accueillir, ses joies et ses peines. Ensuite parce que nous rencontrons un homme entier, Akram Nehmé, membre actif de l’ONG...

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