Le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé vendredi depuis Rome que certaines puissances étrangères tentent d'instaurer le "chaos" au Liban, dénonçant par ailleurs le fardeau des plus d'un million de réfugiés syriens installés sur le territoire libanais.
Le chef du Courant patriotique libre s'est également exprimé sur le mouvement inédit de contestation contre le pouvoir accusé d'incompétence et de pouvoir qui est entré dans son 51e jour, dont il est l'une des figures les plus conspuées.
"Le chaos au Liban que certains préparent à l'étranger aura pour conséquence inévitable, comme en Syrie, la destruction du pays et de ses institutions, l'effusion de sang pour ses habitants et la radicalisation de ceux qui fuiront", a déclaré M. Bassil à l'occasion d'un discours à l'ouverture de la cinquième édition du Dialogue euro-méditerranéen. "Ce chaos va créer un déséquilibre interne, alors que le Liban est le pays des équilibres. C'est pour cela que nous refusons la logique du gagnant et du perdant", a-t-il ajouté.
"Par sa géographie, le Liban est un pays d'identité arabe. Certains veulent entraîner le Liban vers l'Est, d'autres vers l'Ouest. Nous, nous voulons que le Liban soit un pont de dialogue et de rencontre. Le Liban est au cœur des conflits arabo-israélien, arabo-perse et plus particulièrement irano-saoudien. Nous, nous voulons trouver des solutions justes", a plaidé le chef sortant de la diplomatie libanaise.
"Le Liban n'a cessé de subir les conflits de la région, et le flux des réfugiés palestiniens et des déplacés syriens qui représentent 40% de la population installée au Liban. Le pays est le champion du monde de l'accueil des réfugiés", a déclaré M. Bassil, exprimant à nouveau son opposition à "l'intégration de ces réfugiés au sein de la société libanaise". "Les Libanais n'ont plus de travail chez eux", a-t-il déploré, "et à cette catastrophe s'ajoute la division entre les Libanais".
"Face à toutes ces difficultés, je vous demande d'aider le Liban à éloigner ceux qui tentent de s'ingérer dans nos affaires intérieures, pour que le pays puisse rester vivant et sortir de ses profondes crises, sans chaos, radicalisation ou conflit", a appelé le ministre démissionnaire des AE. "Le Liban veut être un exemple de coexistence et de pardon, préservant la dignité de ses habitants en les libérant de la corruption et du besoin", a-t-il ajouté.
"Ne tombez pas dans le piège de ceux qui pensent que les problèmes se règlent en exerçant des pressions pour faire exploser les sociétés, car cela entraînera violence, haine et terrorisme dans la région méditerranéenne", a affirmé M. Bassil.
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La révolte
Par ailleurs, M. Bassil a été interrogé sur le mouvement inédit de contestation contre le pouvoir accusé d'incompétence et de corruption, qui est entré dans son 51e jour. "Ce qui se passe a pour explication notre échec en tant que politiques, et l'échec du système politique", a déclaré le ministre sortant selon des propos rapportés sur son compte Twitter. "Les gens dans la rue ont raison car ils sont descendus en raison de leur douleur... mais certains essaient d'exploiter cette situation pour réaliser des objectifs négatifs et prendre le contrôle de ce qui se passe, mais ils ont échoué jusqu'à présent", a-t-il ajouté.
"La révolte du moment est la seule façon de mettre en œuvre les réformes qui doivent être faites après que tous les autres processus aient échoué", a affirmé le ministre sortant des AE.
Selon un tweet publié sur le compte twitter de l'Institut italien des études politiques internationales qui co-organise la conférence, M. Bassil aurait déclaré plus tôt dans la journée que "la présence exceptionnelle des réfugiés et les protestations récentes sapent les fondements de l'Etat libanais", ajoutant que "ceci aura un impact, non seulement sur la stabilité du Moyen-Orient, mais aussi celle de l'Europe".
Dans la journée, M. Bassil s'était entretenu avec plusieurs de ses homologues, plaidant notamment pour un dialogue entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
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commentaires (14)
Si ce mec veut éviter le chaos alors qu'il la mette en sourdine et qu'il dégage. Nous ne voulons plus de lui ni de ses semblables. C'est pas difficile à comprendre alors DÉGAGE et nous retrouverons la paix et la sérénité. Même avec une crise économique. On a accepté le cadeau de départ de sa part le chaos actuel et la faillite du pays et il vient nous raconter sa version du chaos semblable à celui de la Syrie. Il promet du sang alors qu'il coule depuis des décennies mais en silence et sur ordre, il parle de complot alors qu'il en est l'instigateur et le premier à collaborer avec nos ennemis. Alors s'il peut se taire une fois pour toute il rendrait service au service sanitaire puisque pour beaucoup de gens rien qu'à voir sa tête leur procure des nausées et des crises d'angoisse. DÉGAGEZ TOUS ON VOUS A ASSEZ VU.
Sissi zayyat
11 h 43, le 08 décembre 2019