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À La Une - Syrie

Raids du régime syrien et bombardements turcs : 30 civils tués

"L'aviation a bombardé la moitié du souk, nos voisins sont morts, sept ou huit d'entre eux."

Le marché de Maaret al-Noomane, ville du sud d'Idleb, après des bombardements, le 2 décembre 2019. AFP / Omar HAJ KADOUR

Près de 20 civils sont morts lundi dans des bombardements à Idleb, dont 13 lors de frappes du régime sur un marché de cette région syrienne, secouée par les plus violents combats avec les rebelles et jihadistes en trois mois de trêve.

Ailleurs dans le pays, au moins 11 civils, dont huit enfants âgés de moins de 15 ans, ont été tués dans des bombardements turcs sur une ville du nord sous contrôle kurde, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces drames séparés illustrent la complexité de la guerre en Syrie qui implique une multitude de groupes armés et de puissances étrangères et a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes depuis son déclenchement en 2011.

Lundi dans le nord-ouest, 19 civils ont été tués dans des raids du régime ou de son allié russe sur la province d'Idleb, dominée par les jihadistes, selon l'OSDH. Les frappes ont notamment visé un marché de Maaret al-Noomane, faisant 13 morts, d'après l'Observatoire.

Devant les rideaux de fer tordus et déchiquetés des boutiques, des corps ont été extirpés des décombres et transportés dans des ambulances, selon un correspondant de l'AFP. Celui d'une femme a été sorti d'une camionnette, avant d'être mis à terre et recouvert de couvertures.

De gros sacs d'oignons étaient entassés devant une boutique, des oranges jonchaient l'asphalte tandis que des cageots étaient recouverts de débris.


"Nos voisins sont morts"

"On s'est réfugiés dans nos boutiques, on s'est jetés à terre", raconte Maher Mohamed, un vendeur de 35 ans. "L'aviation a bombardé la moitié du souk, nos voisins sont morts, sept ou huit d'entre eux."

Ailleurs dans la province, quatre civils ont été tués dans des raids russes, selon l'Observatoire, dont une femme et ses deux enfants qui rendaient visite à un proche dans une prison touchée par un bombardement, qui a aussi entraîné des évasions.

La province d'Idleb est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'el-Qaëda. Cette région, et des secteurs adjacents des provinces d'Alep, Hama et Lattaquié, échappe toujours dans sa vaste majorité au régime.

Lundi, les combats entre forces du régime et factions rebelles et jihadistes ont secoué le sud-est d'Idleb, d'après l'Observatoire.

Ces dernières 48 heures, 54 membres des forces du régime et 47 combattants dans le camp adverse ont été tués, selon l'OSDH. Ces combats sont les plus meurtriers depuis l'entrée en vigueur fin août d'un fragile cessez-le-feu dévoilé par Moscou, d'après la même source.

Entre fin avril et fin août, Idleb avait été pilonnée sans répit. L'offensive a tué près d'un millier de civils, selon l'Observatoire, et déplacé plus de 400.000 personnes, d'après l'ONU.

En dépit de la trêve, les combats au sol, d'abord sporadiques, se sont intensifiés et plus de 180 civils, dont 47 enfants, sont morts dans les bombardements depuis fin août, selon l'OSDH.


(Lire aussi : Comment Moscou tente de fabriquer sa paix en Syrie)



Bombardements turcs

Dans la province voisine d'Alep, à Tal Rifaat --ville sous contrôle kurde--, au moins 11 civils, dont huit enfants âgés de moins de 15 ans, ont été tués dans des tirs d'artillerie turcs au moment où ils sortaient d'une école, selon l'OSDH.

Une vidéo de l'agence de presse kurde Anha montre des enfants, certains en pleurs, recevoir des soins dans un hôpital. Au sol, les morts sont enveloppés dans une couverture grise. Une femme se précipite sur un des jeunes garçons au visage ensanglanté et sans vie, hurlant le nom de son petit "Hammoudi".

La ville accueille des forces du régime et des militaires russes, selon l'Observatoire.

La Turquie avait lancé le 9 octobre une offensive majeure en Syrie pour éloigner de sa frontière les combattants kurdes. Pour se protéger face à Ankara, les Kurdes --qui contrôlaient plus du quart du territoire syrien avant l'offensive-- ont amorcé un rapprochement avec le régime et la Russie.

Moscou a négocié un cessez-le-feu en contrepartie de patrouilles conjointes et du retrait des forces kurdes de la frontière. Mais les affrontements sporadiques se poursuivent.

Dans un incident séparé, trois soldats russes ont été blessés lundi par un engin explosif au cours d'une patrouille le long de la frontière près de Kobané, a annoncé Moscou.

Le président Bachar el-Assad a reçu lundi l'envoyé spécial russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev. Lors de la réunion, ils ont estimé que la "stabilité" et la "sécurité" des régions sous contrôle kurde passaient par "un retour du contrôle de l'Etat" dans ce secteur, selon un communiqué de la présidence syrienne.





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