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À La Une - contestation

Des centaines de banques et d'administrations incendiées lors des manifestations en Iran

Jusqu'à 200.000 personnes ont manifesté contre le pouvoir sur le territoire iranien, estime le ministre de l'Intérieur. 

Des passants marchant devant une banque incendiée lors de manifestations contre le pouvoir,à Téhéran, en Iran, le 20 novembre 2019. Photo Nazanin Tabatabaee/WANA (West Asia News Agency) via REUTERS

Plus de 700 banques et 140 sites gouvernementaux ont été incendiés lors des récentes manifestations contre la hausse du prix de l'essence, a annoncé le ministre iranien de l'Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli à l'agence de presse IRNA. Ces incendies s'ajoutent à ceux de plus de 50 bases des forces de sécurité et 70 stations-essence, a ajouté M. Fazli, sans toutefois préciser où ces infrastructures ont été attaquées dans le pays. 

Selon le ministre, le mouvement de contestation qu'a connu l'Iran à partir du 15 novembre, avant d'être sévèrement réprimé par les autorités, a rassemblé jusqu'à 200.000 personnes dans l'ensemble du pays. 

Selon l'organisation de défense des droits humains Amnesty International, "au moins 143 manifestants" ont été tués par les forces de l'ordre iraniennes dans ces rassemblements.  "Les morts ont presque toutes été provoquées par l'usage d'armes à feu", indiquait l'organisation dans un communiqué publié en début de semaine, notant qu'un homme serait "mort après avoir inhalé des gaz lacrymogènes" et "un autre après avoir été frappé". Amnesty International pense "que le bilan est bien plus lourd" et elle continue d'enquêter.


(Lire aussi : Rassemblement monstre à Téhéran contre les récentes « émeutes »)



Ce bilan est catégoriquement rejeté par Téhéran, qui fait pour le moment état de cinq décès durant les troubles, un civil et quatre membres des forces de l'ordre. Les autorités iraniennes ont par ailleurs annoncé que plus de 1.000 arrestations ont eu lieu, un chiffre contesté par le centre pour les Droits de l'homme en Iran, une organisation new-yorkaise qui estime que le nombre d'arrestations serait toutefois plus proche des 4.000. Hier, les Etats-Unis ont annoncé avoir reçu "près de 20.000 messages" illustrant "les abus du régime" iranien lors de la répression des manifestations. Le secrétaire d'Etat US avait, dans ce cadre, imposé des sanctions au ministre iranien des Télécommunications Mohammad Javad Azari Jahromi, pour "son rôle dans la vaste censure d'internet" au plus fort du mouvement de contestation.

Téhéran dit avoir ramené le calme après plusieurs jours de manifestations de colère et de violences ayant éclaté le 15 novembre, quelques heures après l'annonce d'une hausse surprise du prix de l'essence. Ces manifestations avaient rapidement pris un tour plus politique, les contestataires réclamant la démission des hauts responsables iraniens, alors que le pays est en pleine crise économique provoquée par le rétablissement et le durcissement depuis 2018 de sanctions américaines contre l'Iran.

Les autorités iraniennes avaient accusé des "hooligans" liés aux anciens responsables en exil, aux Etats-Unis, à Israël et à l'Arabie saoudite d'avoir attisé ces manifestations. 



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