Samir Khatib, dont le nom circulait mardi soir comme candidat potentiel à la tête du prochain gouvernement, s'est dit prêt à devenir Premier ministre si un consensus a lieu autour de sa personne, quelques heures après que le Premier ministre sortant, Saad Hariri, qui avait démissionné le 29 octobre dernier sous la pression de la rue, a annoncé qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession.
"J'ai été contacté par différentes parties pour que je sois chargé de former un nouveau gouvernement, vu que je suis à égale distance de tous, que je dirige une institution performante au sein de laquelle j'ai réussi en raison de mes compétences et parce que je suis un homme laïc", a déclaré M. Khatib à la MTV.
"Je suis prêt a prendre en charge la formation d'un nouveau gouvernement, à servir le Liban dans ces circonstances exceptionnelles et essayer de sauver le pays s'il y a un consensus autour de ma personne et si les différentes parties ont l'intention de sauver le pays", a encore dit M. Khatib à la LBCI.
Samir Khatib est le vice-PDG de Khatib & Alami, une entreprise spécialisée dans les services de conseils en ingénierie, en design, en supervision et gestion de projets dans les secteurs du BTP et des infrastructures. Il est responsable des opérations commerciales pour le Levant et le Qatar. Auparavant, il a été directeur pour la région Liban, Arabie saoudite et Syrie. Il est entré à Khatib & Alami en 1972. En 2012, la fille de M. Khatib, Lara, avait épousé le fils du directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.
Khatib & Alami a, selon son site, des projets immobiliers et d’infrastructures aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Qatar, en Irak, Algérie, au Soudan… Au Liban, Khatib & Alami est l’une des parties de la joint-venture KVA (avec Arabian Construction Company), un des trois prestataires de services d’EDL. L'entreprise est également impliquée dans des projets immobiliers et la construction du centre de formation de la Middle East Airlines.
Le bureau de presse de M. Hariri a de son côté publié en soirée en communiqué mettant en garde contre les informations selon lesquelles certains candidats au poste de Premier ministre sont proposés par le Premier ministre sortant. "Le choix de M. Hariri sera déterminé lors des consultations parlementaires et sera annoncé dans un communiqué", précise le bureau de presse.
Après que M. Hariri ait annoncé qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession, Baabda a indiqué que les consultations parlementaires se tiendront jeudi et pourraient s'étendre jusqu'à vendredi après-midi. L'annonce de M. Hariri est intervenue alors que ces deux derniers jours, les tensions s'étaient exacerbées après des attaques de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal contre les manifestants, mobilisés depuis 41 jours pour obtenir notamment la formation d'un cabinet de technocrates indépendants.
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commentaires (7)
Tout dépend de la personne qui l’a choisi et des conditions qui lui ont été imposées. S’il a accepté pour ajouter à son palmarès le titre e premier ministre quelqu’en soient les répercutions sur le fonctionnement du gouvernement, alors mille fois non merci. Il peut continuer à vaquer à ses occupations de simple citoyen prospère et libre c’est mieux pour lui comme pour tout le monde.
Sissi zayyat
13 h 07, le 01 décembre 2019