Le président du Parlement libanais Nabih Berry. Photo d'archives/AFP
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a affirmé que le Liban était "comme un bateau qui coule petit à petit", alors que l'impasse politique est totale depuis que Mohammad Safadi a renoncé à diriger le prochain cabinet, provoquant une guerre des mots entre le courant du Futur du Premier ministre démissionnaire Saad Hariri et le Courant patriotique libre de Gebran Bassil.
"Sur le plan gouvernemental, la situation actuelle est dans une impasse totale, en attendant de nouveaux développements à tout instant, mais jusque-là, nous sommes au point mort", a déclaré M. Berry à ses visiteurs, cité lundi par le quotidien al-Joumhouria.
Selon ces propos, le chef du Législatif continue de parier sur "un retour de Saad Hariri au poste de Premier ministre", et "la formation d'un gouvernement pour remédier le plus vite possible à la situation actuelle, qui a atteint un point très dangereux". "Le pays est comme un bateau qui coule petit à petit. Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires, il coulera en entier", a prévenu le président de la Chambre.
Le mouvement de contestation sans précédent contre l'ensemble d'une classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence se poursuivait lundi, pour le 33ème jour consécutif, dans un contexte de crise économique aiguë, au lendemain de nombreuses manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs villes au Liban et à l'étranger pour maintenir la pression. Cette crise a poussé le Premier ministre Saad Hariri à présenter la démission de son cabinet le 29 octobre. Aucune annonce officielle n'a toutefois été faite jusque-là par le chef de l’État Michel Aoun, qui doit procéder selon la Constitution à des consultations parlementaires à l'issue desquelles il devra désigner un Premier ministre pour former le prochain cabinet.
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"Schizophrénie"
Après le désistement de Mohammad Safadi, le courant Futur et le CPL se sont rejetés la responsabilité de l'échec de l'option de l'ancien ministre et richissime homme d'affaires, dont la candidature avait été massivement critiquée par la rue.
Dans la journée, le leader druze Walid Joumblatt a dénoncé la "schizophrénie dans les plus hautes sphères". "On voit donc que la schizophrénie règne dans les plus hautes sphères qui sont dans l'incapacité de céder ou de renoncer au pouvoir pour une alternative transitoire et moderne, allant jusqu'à une Troisième République, après la mort de la Deuxième", a écrit M. Joumblatt sur Twitter. "Le plus important pour le Parti socialiste progressiste est de se moderniser et de changer afin de faire face aux défis et aux calomnies. Être ou ne pas être...", conclut ce message.
"La schizophrénie règne dans vos sphères et guide vos comportements", a aussitôt réagi avec virulence Ziad Assouad, député CPL de Jezzine sur Twitter. "Vous portez des masques, vous volez, vous rejetez les responsabilités, vous faites couler le sang et les larmes. Vous surfez sur la vague et vous exploitez la révolution. Vous voulez une Troisième République, mais ça ne sera pas la bonne tant que vous ne guérissez pas votre schizophrénie avec des médicaments pour nettoyer la République de ses déchets politiques", a-t-il ajouté.
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commentaires (34)
M. Berri, vous êtes bien sympa. Bizarre de déclarer que le bateau coule alors que vous êtes celui qui tient le gouvernail depuis belle lurette. Arrêtez donc vos déclarations insipides et reconnaissez que vous n’avez plus aucune légitimité. Ayez l’intelligence de reconnaitre l’impasse dans laquelle vous tous vous trouvez et laissez le champ libre pour une passation pacifique à ceux qui sont capables de mener le Liban à bon port.
Gazal Gabriel
18 h 32, le 19 novembre 2019