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À La Une - Liban

Raï aux autorités : Ecoutez les revendications du peuple avant de perdre définitivement sa confiance

Le patriarche maronite exhorte les manifestants à "ne pas tomber dans le piège des tentatives de divisions partisanes et confessionnelles".

La patriarche maronite Béchara Raï (au centre) lors d'une messe à Bkerké, le 27 octobre 2019. Photo Ani

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé les autorités à "écouter les revendications du peuple" libanais qui se révolte depuis le jeudi 17 octobre contre la classe dirigeante, accusée de corruption, et à ne pas "mépriser ni prendre de haut" les manifestants pacifiques et civilisés et à écouter les revendications du peuple pour ne pas "perdre définitivement sa confiance".

Dans son homélie dominicale, prononcée lors d'une messe à Bkerké, le patriarche a appelé les responsables à "ne pas prendre de haut ni mépriser les manifestants pacifiques civilisés" et à ne pas penser qu'ils sont politisés. "Il ne faut pas vouloir détourner la révolte populaire en querelle politique ou l'associer à des objectifs idéologiques contre-productifs", a-t-il souligné. 

"N'ignorez pas le peuple et écoutez ses revendications", a-t-il exhorté, invitant les autorités politiques à "chercher à satisfaire le peuple, comme ils l'ont fait en période électorale, pour ne pas perdre définitivement sa confiance". Il a estimé que si la classe dirigeante ignore le mouvement de révolte, celui-ci "risque de prendre encore plus d'ampleur et de perdre son aspect positif".  Il a dans ce cadre de nouveau appelé à la formation d'un gouvernement de spécialistes pour sortir le pays de la crise.

S'adressant aux manifestants, le dignitaire maronite les a appelés à "ne pas tomber dans le piège des tentatives de divisions partisanes et confessionnelles". "Respectez le droit des citoyens à circuler librement", a-t-il encore déclaré. 

Vendredi, le patriarche avait explicitement demandé la démission du gouvernement, conformément au vœu des manifestants.  "Que les responsables de l’État sachent que, pour chaque jour de retard dans la formation d’un nouveau gouvernement, ils devront assumer la perte de millions de dollars subie par la Trésor, du fait de la paralysie générale", avait averti le chef de l'Eglise maronite.


(Lire aussi : Aoun et Hariri s’offriront-ils le luxe de l’indécision ?)



"Scène fédératrice"
Pour la onzième journée consécutive, les Libanais descendent par dizaines de milliers dans les rues du pays pour réclamer la chute du régime actuel et des solutions à la crise économique, en plus de nombreuses autres revendications sociales. 

Pour sa première prise de parole, une semaine après le début du mouvement massif de contestation contre le pouvoir, le président Michel Aoun a appelé jeudi à "reconsidérer la situation du gouvernement", affirmant que "ce n’est pas dans la rue qu’on peut changer le système politique", en réponse aux revendications politiques des manifestants. Dans un discours préenregistré d’une dizaine de minutes, le chef de l’État n’a annoncé aucune nouvelle mesure concrète : il s’est borné à apporter son appui au plan de réformes économiques annoncé lundi par le Premier ministre Saad Hariri, qui avait déjà été largement rejeté par les manifestants. Des discussions ont lieu entre les responsables afin de décider de la sortie politique de cette crise, alors que quatre ministres (ceux des Forces libanaises) ont présenté leur démission la semaine dernière.

Dimanche, le chef des Forces libanaises, le leader chrétien Samir Geagea, a appelé les responsables à "entendre ce que veulent les Libanais". "A tous ceux qui tentent d'attaquer les Forces libanaises, au lieu de perdre votre temps, regardez la scène fédératrice qui a actuellement lieu, de Tripoli à Tyr et de Beyrouth à Baalbeck-Hermel. Écoutez ce que veulent les Libanais", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Un message accompagné du hashtag (mot-dièse) en arabe, #LeLibanserévolte.

Le leader druze Walid Joumblatt a de son côté estimé que "la seule solution aujourd'hui réside dans la formation d'un nouveau gouvernement et l'organisation d'élections législatives sur base d'une loi non confessionnelle".

Mais l'ancien ministre Pierre Raffoul, également conseiller du président de la République Michel Aoun, a affirmé que ce dernier n'avait pas l'intention de former un nouveau gouvernement. "Le président Michel Aoun n'a pas l'intention de former un nouveau gouvernement. Aujourd'hui le pays a besoin plus que jamais d'un gouvernement politique", a estimé M. Raffoul lors d'une conférence organisée par le Courant patriotique libre, à Melbourne, en Australie. "Personne ne peut changer la situation au Liban", a-t-il assuré. Interrogé sur l'éventualité d'une démission du Premier ministre Saad Hariri, il a affirmé que "cela n'est pas du tout une option dans les circonstances que traverse le pays". 


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Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé les autorités à "écouter les revendications du peuple" libanais qui se révolte depuis le jeudi 17 octobre contre la classe dirigeante, accusée de corruption, et à ne pas "mépriser ni prendre de haut" les manifestants pacifiques et civilisés et à écouter les revendications du peuple pour ne pas "perdre définitivement sa...

commentaires (3)

PATRIARCHE RAI, LA CONFIANCE EST DEJA PERDUE. IL NE LEUR RESTE QU,A ECOUTER LE PEUPLE ET DEGAGER !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 56, le 27 octobre 2019

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Commentaires (3)

  • PATRIARCHE RAI, LA CONFIANCE EST DEJA PERDUE. IL NE LEUR RESTE QU,A ECOUTER LE PEUPLE ET DEGAGER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 56, le 27 octobre 2019

  • "Que les responsables de l’État sachent que, pour chaque jour de retard dans la formation d’un nouveau gouvernement, ils devront assumer la perte de millions de dollars subie par la Trésor, du fait de la paralysie générale" Et qu'on ne fasse pas assumer aux manifestants cette perte qui incombe totalement aux responsables sourds et aveugles.

    Yves Prevost

    13 h 22, le 27 octobre 2019

  • La voix de la raison.

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 11, le 27 octobre 2019

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