Rechercher
Rechercher

Économie - Crise économique

Le Bloc national et un groupe d’économistes présentent leurs stratégies respectives

Les propositions alternatives au plan de réformes présenté lundi par le Premier ministre Saad Hariri se multiplient. Anwar Amro/AFP

Le Bloc national (BN) ainsi qu’un groupe d’économistes libanais ont proposé hier, en marge des manifestations contre les responsables politiques qui se déroulent depuis jeudi dans tout le pays, leurs alternatives respectives au plan de réformes présenté lundi par le Premier ministre Saad Hariri. Les deux groupes partent du principe que la crise actuelle est l’occasion idéale pour réorienter le modèle économique du Liban à travers des réformes radicales.

Dans un communiqué relayé par l’Agence nationale d’information, le Bloc national a explicitement rejeté les mesures proposées par le Premier ministre, estimant qu’elles ne s’inscrivent pas dans une stratégie globale. La formation, fondée par l’ancien président libanais Émile Eddé en 1943 et relancée en février dernier, juge en outre que le capital « confiance » du gouvernement est épuisé et propose cinq pistes pour sortir de la crise.


Clientélisme et accaparement

S’agissant de la dette publique, qui a atteint la barre des 86 milliards de dollars cette année, le Bloc national propose par exemple de la baisser en empruntant « 3 milliards de dollars à taux 0 et remboursables sur trente ans » au secteur bancaire, interdisant à l’avenir toute nouvelle ingénierie financière qui leur permettrait de compenser leur « manque à gagner ».

Concernant le secteur de l’électricité, la formation préconise de réduire les pertes (une proposition qui figure dans le plan Boustani de l’électricité, adopté au printemps par le gouvernement) ou encore de garantir le lancement d’appels d’offres « transparents » pour construire de nouvelles centrales permettant de compenser les carences d’Électricité du Liban. Le BN veut également inclure les propriétaires de générateurs dans la période de transition jusqu’à ce que le fournisseur public puisse assurer les besoins du pays.

Au niveau de la fonction publique, il appelle à recenser les emplois fictifs, notamment ceux créés avant les élections législatives de mai 2018, et d’évaluer les compétences des fonctionnaires concernés pour les réaffecter ailleurs ou les congédier en leur versant des indemnités. La formation propose en outre d’unifier les systèmes de retraite dans l’administration. Le parti propose enfin de modifier « radicalement » la fiscalité dans un souci de justice sociale, notamment via un impôt progressif et de modifier la loi électorale pour écarter les tensions confessionnelles de la vie politique.

La volonté d’une refonte globale transparaît également dans les six propositions présentées hier pendant les manifestations à Beyrouth par le groupe d’économistes, composé pour l’instant (le groupe est resté ouvert) de Sami Atallah, Dan Azzi, Jad Chaabane, Georges Corm, Albert Dagher, Ghassan Dibé, Kamal Hamdane, Dima Korayem, Moufid Koteiche, Amine Saleh et Mohammad Zbib.

Ces derniers suggèrent en premier lieu de « transformer l’économie clientéliste » actuelle, qui ne profite « qu’à une minorité » et crée de la richesse au « détriment de l’environnement », en un modèle qui mette l’accent sur le développement des secteurs productifs. Un objectif qu’ils jugent pouvoir atteindre à travers un système de taxation adapté, ainsi que l’orientation d’une importante partie des investissements publics dans le développement des infrastructures de base (télécoms et électricité en priorité). Comme le Bloc national, les économistes appellent en outre à mettre en place un système d’impôt progressif et préconisent en plus de revoir la façon dont sont imposées les grandes fortunes, notamment au niveau des droits de succession.

Pour réduire l’endettement du pays, les économistes souhaitent également mettre les banques à contribution et préconisent notamment de réduire les rendements des titres en dette libanaise qu’elles détiennent. Une autre mesure-clef vise, elle, à démanteler les organisations qui se sont « accaparé » certaines filières stratégiques, citant notamment les médicaments, le ciment, la farine ou encore les hydrocarbures. Les deux derniers axes visent la mise en place de politiques industrielles qui misent sur les compétences des jeunes Libanais et le renforcement du rôle de l’État en matière de politique sociale.


Lire aussi

L’aveu, l'éditorial de Issa GORAIEB

Les mesures économiques de Hariri détaillées par son conseiller

Premier décryptage des principales mesures annoncées par Hariri

Pour le secteur privé, le gouvernement doit d’abord réduire les dépenses publiques


Le Bloc national (BN) ainsi qu’un groupe d’économistes libanais ont proposé hier, en marge des manifestations contre les responsables politiques qui se déroulent depuis jeudi dans tout le pays, leurs alternatives respectives au plan de réformes présenté lundi par le Premier ministre Saad Hariri. Les deux groupes partent du principe que la crise actuelle est l’occasion idéale pour...

commentaires (2)

ILS SONT L,INCONNU. ON N,EN CONNAIT QUE DES PAROLES. LE PEUPLE EXIGE UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES LOIN DES PARTIS POLITIQUES.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 29, le 23 octobre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • ILS SONT L,INCONNU. ON N,EN CONNAIT QUE DES PAROLES. LE PEUPLE EXIGE UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES LOIN DES PARTIS POLITIQUES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 29, le 23 octobre 2019

  • Comment une société comme Matelec ( Société Libanaise ) installe des centrales électriques dans le monde et on n’arrive pas à leur confier un marché pour leur propre pays .Le chargé de l’énergie de l’époque était où ? Comment la deuxième compagnie maritime au monde n’a jamais été sollicitée pour aider au désenclavement du pays en terme d’export quand ça chauffait en Syrie le ministre de l’agriculture était où ? Tout occupé à regarder le jardin de leur voisin ils avaient oublié d’arroser le leur . Hélas seuls les pages futures de l’histoire sombre du Liban où sera inscrites beaucoup d’autres aberrations et injustices pourra nous venger !

    PROFIL BAS

    00 h 49, le 23 octobre 2019

Retour en haut