Le leader druze Walid Joumblatt a affirmé dimanche qu'il ne pouvait participer à un gouvernement dont ferait partie le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, exprimant par ailleurs son opposition au plan de réformes économiques proposé par le Premier ministre Saad Hariri dans une tentative de répondre aux manifestations qui secouent le pays pour le quatrième jour consécutif.
"Certains ministres, notamment Gebran Bassil, doivent se récuser. Nous ne pouvons rester avec eux au sein du gouvernement", a déclaré M. Joumblatt dans une interview à la chaîne panarabe al-Jazeera. "La couverture qu'offre le Hezbollah au symbole de la tyrannie gouvernementale, Gebran Bassil, doit changer", a ajouté le leader druze, appelant le parti chiite à "comprendre la colère du peuple".
Les tensions entre le Parti socialiste progressiste du leader druze et le CPL sont très fortes depuis les affrontements de Qabr Chmoun, dans la Montagne en juin dernier, qui avaient coûté la vie à deux partisans du Parti démocratique libanais de Talal Arslane, rival de M. Joumblatt sur la scène druze, pendant une tournée partisane du leader du CPL.
Le gouvernement libanais est dominé par le camp du président Michel Aoun, dont M. Bassil est l'homme fort, et ses alliés dont le Hezbollah, opposés à une démission de Saad Hariri.
Plus tôt dans la journée, les ministres affiliés au PSP ont annoncé qu'ils restaient au gouvernement, à condition que de véritables réformes soient conduites.
Par ailleurs, le leader druze a exprimé son opposition au plan de réformes économiques du chef du gouvernement. "Nous avons proposé une feuille de route avec laquelle nous participerons au Conseil des ministres prévu demain. Il faut des réformes de l'intérieur et une remise en cause des ministères essentiels".
En outre, Walid Joumblatt a appelé à l'organisation d'élections législatives avec une nouvelle loi électorale. Le Parlement examine en ce moment un projet de loi électorale, présenté par le tandem Amal-Hezbollah, prévoyant un mode de scrutin proportionnel appliqué au Liban en tant que circonscription unique.
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Saad Hariri aurait finalisé son plan de réformes économiques
Appliquer tout de suite et par priorité, la loi promulguée par Raymond Eddé : "Men ayn laka haza ?" (D'où avez-vous tout cela ?) et ce, à tous les ministres, tous les députés et les trois Présidents. Aucun plan de réforme n'est accepté avant d'appliquer la loi de Raymond Eddé. Avis à Saad Hariri.
16 h 13, le 21 octobre 2019