Le président du syndicat des propriétaires de boulangeries, Kazem Ibrahim, a annoncé hier la suspension pour 48 heures de la grève entamée hier par la filière. Lancé jeudi et qualifié ce week-end de « chantage » par le ministre de l’Économie et du Commerce, Mansour Bteich, l’ordre de mobilisation n’a été que partiellement suivi, beaucoup d’établissements décidant d’ouvrir leurs portes malgré tout, tandis que d’autres n’avaient pas de pain à vendre hier.
Mobilisés depuis plusieurs jours, les syndicats de boulangers dénoncent les conséquences sur leur activité et leurs frais de la baisse de la quantité de dollars en circulation sur le marché local depuis août.
S’exprimant à l’issue d’une réunion avec le Premier ministre, Saad Hariri, au Grand Sérail, et visant à trouver une issue à la crise, Kazem Ibrahim a souligné que cette « crise du dollar » n’avait pas uniquement provoqué une hausse du prix de la farine, mais également de ceux d’autres matières premières, comme la levure, le sucre et le sel. Il évoque également un impact sur d’autres produits comme les emballages en nylon, ou le carburant.La crise du dollar évoquée par Kazem Ibrahim est liée à la baisse de la quantité de billets verts en circulation sur le marché local depuis août par la Banque du Liban (BDL). Or le taux de change fixe depuis 1997 (1 507,5 livres pour un dollar) est resté le même dans les banques, mais a augmenté dans les bureaux de change et chez certains commerçants (jusqu’à atteindre 1 600 livres). Cette crise a notamment poussé les minotiers à facturer les boulangeries en dollars.
Au début du mois, la BDL a tenté d’apporter une réponse à cette « crise du change » en publiant une circulaire (n° 530) pour réguler le déblocage de dollars pour les minotiers, les importateurs de médicaments et les distributeurs de carburant. Le mécanisme, qui donne aux banques le rôle d’intermédiaire avec la BDL, impose notamment le paiement d’une commission de 0,5 % sur chaque opération, entre autres contraintes.
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LA LIBRE EXPRESSION
17 h 00, le 15 octobre 2019