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À La Une - Liban

Grève des stations services : les importateurs de carburant annoncent une "solution"

De nombreuses stations-services rouvrent leurs portent, mais le président du syndicat des propriétaires de ces stations affirme attendre une décision écrite des autorités pour lever la grève.

Un employé d'une station-service libanaise fait le plein à un client, le 11 octobre 2019. Photo Hassan Assal

Après une première journée de grève des stations-services et des distributeurs de carburants au Liban sur fond de crise monétaire, les importateurs d'hydrocarbures ont annoncé vendredi soir avoir obtenu une "solution" pour livrer leur marchandise dès demain, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre, Saad Hariri. Cette annonce a poussé de nombreuses stations-services à rouvrir en soirée, après une grève ouverte lancée en début d'après-midi, provoquant des files interminables de voitures venues faire le plein.

"Demain, nous reprendrons les livraisons en livres libanaises, et une solution a été trouvée quant au mécanisme qui sera adopté et quant à l'importation des hydrocarbures", a déclaré l'un des représentants des importateurs, lors d'un point de presse au Grand Sérail.

Toutefois, le président du syndicat des propriétaires des stations-service, Sami Brax, a indiqué à L'Orient-Le Jour que les stations attendent "une décision écrite, signée demain par les autorités concernées", pour lever la grève.

Les propriétaires des stations-services réclament une solution pour pouvoir acheter du carburant en livres libanaises, alors que la circulation de dollars sur le marché local se resserre.

Cette crise intervient dans un contexte tendu lié à la dégradation de la situation économique du pays, combinée à un resserrement de la circulation de dollars sur le marché local, où le billet vert cohabite avec la livre à un taux fixé par la BDL (1.507,5 livres pour un dollar). Or les retraits de billets verts à travers les distributeurs automatiques et les guichets ont récemment été fortement limités, tandis que le prix demandé par les changeurs, et depuis peu même par certains commerçants, a dépassé le seuil des 1 600 livres. Cette situation mobilise depuis fin août plusieurs secteurs qui payent leurs fournisseurs en dollars mais encaissent tout ou partie de leurs recettes en livres, comme les minotiers, les importateurs de médicaments ou les acteurs du secteur du carburant.

Il y a deux semaines, la Banque du Liban avait publié une circulaire proposant une solution aux professionnels de ces filières. Cette solution n'avait pas satisfait les propriétaires de stations-service qui ont menacé d'une grève illimitée qu'ils prévoyaient de lancer au début de cette semaine. Mais dimanche, ils avaient annulé ce mouvement. Un mécanisme monétaire de versement en livres libanaises semblait avoir été trouvé, permettant notamment aux stations de payer les importateurs en livres, à un taux de change livre-dollar égal à celui effectivement pris en compte par ces derniers (marge incluse) et en fonction du prix au litre fixé par le ministère de l’Énergie, même si les factures restaient libellés en dollars.

De son côté le gouverneur de la BDL Riad Salamé a affirmé vendredi que la circulaire ne sera pas modifiée. "Le nouveau mécanisme a été expliqué à toutes les parties avec lesquels je me suis entretenu. Il n'y aura pas de modification", a déclaré M. Salamé à la chaîne locale LBCI. "Il s'agit de faciliter l'importation des produits de base, comme les médicaments, le blé et les carburants", a-t-il ajouté, réaffirmant qu'il y a des dollars sur le marché et que la situation monétaire était stable.

Jeudi, le syndicat des boulangers a lui aussi annoncé une grève lundi prochain "pour dénoncer la mauvaise situation dans laquelle ils se trouvent", et qui est due, selon son président, Kazem Ibrahim, aux "promesses non tenues des gouvernements". Les boulangers dénoncent l’augmentation du prix de la tonne de farine de 30 000 livres libanaises (environ 20 dollars au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar), suite à la récente décision de la BDL de limiter la quantité de billets verts sur le marché local.


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commentaires (3)

ELIMINER LES IMPORTATIONS NON DESTINEES AU MARCHE LIBANAIS EST LA SOLUTION UNIQUE. DES DOLLARS SONT DEPENSES POUR CES IMPORTATIONS SUPPLEMENTAIRES ET PUIS DE NOUVEAU DES DOLLARS POUR TRANSFERER LES LS ET LL ENCAISSEES DE SYRIE.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 32, le 12 octobre 2019

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Commentaires (3)

  • ELIMINER LES IMPORTATIONS NON DESTINEES AU MARCHE LIBANAIS EST LA SOLUTION UNIQUE. DES DOLLARS SONT DEPENSES POUR CES IMPORTATIONS SUPPLEMENTAIRES ET PUIS DE NOUVEAU DES DOLLARS POUR TRANSFERER LES LS ET LL ENCAISSEES DE SYRIE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 32, le 12 octobre 2019

  • Tout le monde boude . Mafieux ou non les propriétaires de stations-service et les distributeurs de carburant font eux la loi et notre cher gouvernement les observe . Bravo.

    Antoine Sabbagha

    16 h 27, le 11 octobre 2019

  • Cette mafia des fournisseurs encore ! C'est inadmissible ! Quelle race de commerçants véreux !

    Chucri Abboud

    15 h 59, le 11 octobre 2019

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