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Économie - Change

Livre/dollar : les distributeurs de carburant (en principe) satisfaits

Les syndicats ont assuré que l’ordre de grève prévu aujourd’hui était bien levé, mais certains propriétaires de stations-service hésitaient encore hier.


Les propriétaires de stations-service peuvent désormais payer les importateurs en livres. Photo P.H.B.

Plusieurs représentants des syndicats du secteur du carburant, dont celui des propriétaires de stations-service, Sami Brax, ont annoncé hier l’annulation de la grève illimitée qu’ils prévoyaient de lancer aujourd’hui pour dénoncer les difficultés qu’ils rencontrent dans leur activité.

« Le syndicat annonce que lundi sera un jour normal de travail dans le secteur des carburants », a déclaré le président du syndicat des propriétaires de camions-citernes, Ibrahim Seriani. « Après des contacts et les entretiens des sociétés importatrices de pétrole et les syndicats concernés (propriétaires de stations-service, de camions-citernes et distributeurs de carburant), nous sommes parvenus à un accord sur un mécanisme monétaire de versement en livres libanaises », a-t-il précisé.

Lors d’une conférence de presse organisée dans la journée, Sami Brax a remercié le président Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri, le président du Parlement Nabih Berry et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé pour avoir permis de dégager une issue à cette crise qui dure depuis fin août.

Concrètement, les propriétaires de stations-service peuvent désormais payer les importateurs en livres, à un taux de change livre-dollar égal à celui effectivement pris en compte par ces derniers (marge incluse) et en fonction du prix au litre fixé par le ministère de l’Énergie. « C’est une avancée importante, même si les factures seront toujours libellées en dollars alors que le syndicat demandait qu’elles soient désormais éditées en livres », note Georges Brax, membre du syndicat et fils de Sami Brax.

De leur côté, les importateurs de carburants – essence, mazout, gaz – ont précisé que le Premier ministre Saad Hariri s’était engagé à ce que les banques convertissent en dollars les montants en livres libanaises correspondant au stock disponible, selon le taux de conversion fixé par la BDL et les prix fixés par le ministère de l’Énergie, ainsi qu’en coordination quotidienne avec la BDL. « Cela concerne les stocks commandés avant la publication de la circulaire n° 530 de la BDL mardi dernier, qui déterminera les modalités des commandes à venir », relève Georges Brax.

Déclaration de l’ABL

L’économie libanaise est dollarisée depuis les années 1980. En 1997, la BDL a commencé à fixer la parité entre la monnaie nationale et le billet vert (1 507,5 livres pour un dollar). La Banque centrale a maintenu ce taux pendant plus de deux décennies. Mais les difficultés qu’elle rencontre cette année pour maintenir le niveau de ses réserves en devises dans un contexte de dégradation de la situation économique et financière du pays, couplée à une grave crise de confiance envers les pouvoirs publics, l’ont récemment amenée à limiter la quantité de dollars circulant sur le marché.

Si le taux de change officiel reste toujours en vigueur, l’accès au billet vert qui circulait quasi librement jusqu’ici est devenu de plus en plus compliqué, que ce soit à cause des limites de retrait imposées par les banques (où il se négocie aux environs de 1 515 livres) ou de sa disponibilité dans les bureaux de change qui le vendaient plus cher. Le président de l’Association des banques du Liban Salim Sfeir a répété durant le week-end que la crise actuelle du change était « artificielle », dans une déclaration faite à l’agence al-Markaziya, regrettant que les clients des banques « entretenus dans la peur malgré le fait que la livre soit stable et forte » retirent des dollars pour les stocker chez eux.

Cette situation a mobilisé depuis fin août plusieurs secteurs qui payent leurs fournisseurs en dollars mais encaissent tout ou partie de leurs recettes en livres, comme les minotiers, les importateurs de médicaments ou les distributeurs de carburant.

Mobilisés depuis le mois d’août, ces derniers ont appelé plusieurs fois à faire arrêter le travail. Annoncée comme une solution définitive à cette crise, la publication de la circulaire de la BDL, qui met en place un mécanisme pour réglementer les financements des importations dans ces trois secteurs, n’a pourtant pas convaincu les distributeurs de carburant qui avaient appelé à une grève illimitée vendredi, avant d’accepter d’attendre jusqu’à aujourd’hui. Samedi soir, certaines stations-service avaient fermé leurs portes avant que le gouvernement ne se manifeste finalement pour répondre en partie à leurs revendications.

Interrogés par L’Orient-Le Jour, certains propriétaires de stations-service, notamment dans les régions nord du pays, n’étaient pas sûrs si l’ordre de grève était définitivement levé.



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