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À La Une - disparition

Jacques Chirac, grand fauve de la politique française, est mort

Deuil national décrété pour la journée de lundi, avec notamment une messe en l'église Saint-Sulpice.

L'ancien président français Jacques Chirac le 15 février 2007 à Cannes. AFP / POOL / PATRICK KOVARIK

L'ancien président Jacques Chirac, grand fauve de la politique française, celui qui a dit "Non" à la guerre en Irak en 2003, est mort jeudi à 86 ans, suscitant une pluie d'hommages du monde entier.

Jacques Chirac était l'une des grandes figures de la droite française dont la longévité, entre brillants succès et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.

Son nom a aussi été mêlé à plusieurs affaires judiciaires et il a été le premier président français à être condamné par la justice en 2011 dans une affaire d'emplois fictifs.

"Le président Jacques Chirac s'est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement", a annoncé à l'AFP Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude, la fille de l'ancien président. Un deuil national a été décrété pour la journée de lundi, avec notamment une messe en l'église Saint-Sulpice, l'un des plus grands édifices religieux parisiens. Les services religieux officiels se déroulent traditionnellement dans la cathédrale Notre-Dame, fermée au public depuis l'incendie qui l'a ravagée le 15 avril. La présidence a annoncé ouvrir les portes du palais de l'Elysée pour que les Français puissent exprimer leurs condoléances, de jeudi soir à dimanche inclus.

Le président Emmanuel Macron a salué dans une allocution télévisée "un grand Français, libre", qui incarna "une certaine idée de la France et du monde", le héraut d'une "France indépendante et fière, capable de s'élever contre une intervention militaire injustifiée lorsqu'il refusa en 2003 l'invasion de l'Irak sans mandat des Nations unies".

Les dirigeants du monde entier ont réagi rapidement, certains évoquant avec émotion leur amitié pour celui qui a présidé la France pendant 12 ans, de 1995 à 2007. La chancelière allemande Angela Merkel, "très attristée", a salué un "formidable partenaire et ami". Le président russe Vladimir Poutine a salué un dirigeant "sage et visionnaire".



"Débonnaire"

Le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui était un ami, a qualifié l'ancien chef d'Etat de "l'un des plus grands hommes de la France". Le roi du Maroc Mohammed VI a salué un "grand homme d'Etat" et un "grand ami du Maroc". "C'est un lion de la politique française qui disparaît", a commenté l'ancien Premier ministre de droite François Fillon.

De nombreux badauds ont aussitôt convergé près du domicile parisien de Jacques Chirac, proche du Sénat. "J'avais fait sa campagne en 2002 comme petite main", témoignait parmi eux Thibaud, désormais collaborateur parlementaire. "Il faisait facilement des photos avec nous, c'était un grand homme qui aimait les gens, il était débonnaire et ne se forçait jamais".

Jacques Chirac, qui n'apparaissait plus en public depuis plusieurs années, fut aussi deux fois Premier ministre, trois fois maire de Paris, créateur et chef de parti et ministre à répétition.

Il restera sans doute dans l'Histoire comme le président français qui, en 2003, a refusé de participer à la guerre en Irak voulue par les Etats-Unis. Son ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin avait mené la bataille diplomatique à l'ONU, s'opposant à la guerre au nom d'un "vieux pays, la France, un vieux continent (...), l'Europe (...) qui a connu les guerres, l'Occupation, la barbarie".


(Lire aussi  : Chirac et le Liban en quelques dates)



Jacques Chirac et le président irakien déchu Saddam Hussein le 25 janvier 1976 à Bagdad. AFP



"Notre maison brûle"

Il a aussi tenté de relancer la politique arabe de la France, fort notamment de son amitié avec les Premiers ministres libanais Rafic et Saad Hariri.

Sur le plan intérieur, ses mandats de président resteront aussi marqués par la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat pour la présidence et son cri d'alarme ("notre maison brûle"), lors du Sommet de la Terre de 2002, face à la dégradation de l'environnement dans le monde.

Jacques Chirac était parvenu à conquérir la présidence française - rêve d'une vie pour ce fils unique - en 1995 après deux défaites face au socialiste François Mitterrand (1981 et 1988).

En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l'avait frappé deux ans plus tôt, il devait voir triompher Nicolas Sarkozy, avec lequel les relations s'étaient détériorées les dernières années.


(Lire aussi : Chirac, un des "plus grands hommes" de la France, selon Saad Hariri)



Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy le 10 mai 2007 à Paris. REUTERS/ Charles Platiau


Perte de mémoire, absences, surdité: Jacques Chirac apparaîtra ensuite de plus en plus rarement en public.

Particulièrement populaire depuis qu'il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs. En 1988, alors qu'il venait d'être sèchement battu par François Mitterrand, son épouse Bernadette s'était désespérée que "les Français n'aiment pas (son) mari".

En 1997, sa dissolution de l'Assemblée nationale, qui devait lui permettre de conforter sa majorité, avait finalement provoqué une humiliante déroute de la droite en France.

Il avait aussi chuté sur le terrain judiciaire, rattrapé par les juges après son retrait de la politique.

Après avoir quitté les ors de la présidence française, Jacques Chirac vivait à Paris avec son épouse Bernadette. Il avait deux filles, Laurence, anorexique depuis sa jeunesse, décédée en avril 2016, et Claude, qui fut sa conseillère en communication.




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L'ancien président Jacques Chirac, grand fauve de la politique française, celui qui a dit "Non" à la guerre en Irak en 2003, est mort jeudi à 86 ans, suscitant une pluie d'hommages du monde entier. Jacques Chirac était l'une des grandes figures de la droite française dont la longévité, entre brillants succès et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond. ...

commentaires (5)

Chirac ,seul chef d Etat occidental,aux funerailles d Hafez Al Assad,puis grand ami de Hariri qui le logea gratuitement a Paris jusqu a sa mort.

HABIBI FRANCAIS

11 h 22, le 27 septembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Chirac ,seul chef d Etat occidental,aux funerailles d Hafez Al Assad,puis grand ami de Hariri qui le logea gratuitement a Paris jusqu a sa mort.

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 22, le 27 septembre 2019

  • Chirac , L'Homme du non à l'agression sur l'Irak laisse sa place aux petits hommes français , béni oui oui du oui aux agressions en Lybie et où en Syrie ils se sont fait ridiculisés par les résistants qui les attendaient de pied ferme . sarko et hollandouille ainsi de suite ….

    FRIK-A-FRAK

    17 h 44, le 26 septembre 2019

  • Si nos "responsables" n'avaient qu'un petit pourcentage de cette grande personnalité, tout irait mieux chez nous ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 59, le 26 septembre 2019

  • UN GRAND HOMME ! QUE SON AME REPOSE EN PAIX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 11, le 26 septembre 2019

  • Bien triste...

    NAUFAL SORAYA

    13 h 28, le 26 septembre 2019

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