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Diaspora - Diaspora

Le Liban en fête dans le 5e arrondissement de Paris

Organisé par le Conseil des Libanais de France, l’événement a pour objectif de faire connaître la culture franco-libanaise et de soutenir la Défense civile au Liban.

Le dîner caritatif en soutien à la Défense civile libanaise dans la salle des fêtes de la mairie du 5e arrondissement. Photo Ania Freindorf

« Bonjour, kifak ? Ça va ? » « Kifik habibté ? » Ce mercredi 13 septembre, l’arabe libanais résonne partout dans la mairie du 5e arrondissement de Paris. De nombreux Franco-Libanais s’y sont donné rendez-vous pour le vernissage de l’exposition de peintures d’Élias Dib et de photographies de Tony Hage, dans le cadre de la Semaine du Liban dans le cinquième, organisée par le Colif, le Conseil des Libanais de France, du 10 au 15 septembre 2019.

Pour Jérôme Hajjar, président du Colif, il était évident d’organiser à la mairie du cinquième arrondissement cette première manifestation d’envergure depuis la création de l’association, il y a trois ans. « Cet arrondissement de Paris est le berceau des Libanais de France, explique le chef d’entreprise d’import-export installé à Rungis, dans la région parisienne, depuis 25 ans. Il y a dans l’arrondissement, outre les nombreuses universités qui accueillent des étudiants, le foyer franco-libanais, l’église Notre-Dame du Liban des maronites, l’église Saint-Julien-le-Pauvre des grecs-catholiques, la mosquée de Paris… »

Les chiffres recensant les Libanais ou Franco-Libanais résidant dans le quartier n’existent pas. « Ils sont noyés dans la masse et donc impossibles à recenser, explique Jérôme Hajjar. Certains ont francisé leur nom, d’autres n’utilisent plus leur passeport libanais. » Pas de chiffres, donc, mais une présence forte et avérée, comme le souligne à L’Orient-Le Jour la maire de cinquième arrondissement, Florence Berthout, ravie d’accueillir l’événement. « Les Libanais dans ce quartier sont très actifs et généreux, et aussi très entrepreneurs, dit-elle. Ils possèdent notamment de nombreuses entreprises et des restaurants qui nous ravissent les papilles. »

En effet, entre Les délices du Liban, situé place de l’Estrapade, Au Vieux Cèdre, à quelques dizaines de mètres, Le Cèdre, place de la Contrescarpe, Zamane, en bas de la rue Mouffetard, Roger de Beyrouth et le Rocher dans la rue Monge ou l’Étoile du Liban à Jussieu... les restaurants et snacks libanais ne manquent pas dans le quartier.

« Les liens sont très forts entre le Liban et la France, et entre le Liban et cet arrondissement en particulier, poursuit la maire. Je suis très heureuse de mettre à l’honneur le Liban, les Libanais, leur esprit entrepreneurial, et d’exprimer ma solidarité avec ce pays qui souffre, et aussi avec les chrétiens d’Orient. »



Action caritative
Soutenir le Liban, c’est aussi la volonté du Colif, fondé par une vingtaine de personnalités libanaises dans la région parisienne. « Notre but est de faire connaître la culture franco-libanaise et les Libanais de France, symboles de réussite et d’intégration », explique Jérôme Hajjar, qui a quitté le pays du Cèdre à l’âge de 18 ans. L’association a ainsi décidé de mettre à l’honneur deux artistes franco-libanais, installés depuis 40 ans et plus en France. Élias Dib, né à Beyrouth en 1945, présente Le cantique de l’étrange, une série de peintures à l’acrylique hautes en couleur. Tony Hage partage quant à lui ses « états d’âme », ses impressions sur la ville de Beyrouth, à travers 25 photos prises depuis la même terrasse d’Antélias. « Lorsque le Colif m’a invité à exposer mes œuvres, j’aurais pu ressortir des photos de mes archives, des photos documentaires, de people… J’ai osé montrer ces photos que j’avais prises pour moi sur une durée de quatre ans. C’est un travail de réflexion auquel je n’étais pas habitué, puisque je photographie habituellement dans l’action. » Dans Échappées, la jungle de béton de Beyrouth se marie ainsi avec des bougainvillées roses, des épines, le rideau typique des balcons composé de rayures rouges et blanches, dans un jeu de multiples expositions.

Après le vernissage, place au dîner. Dans la salle des fêtes Art déco de la mairie, à deux pas de la place des Grands Hommes, Jérôme Hajjar demande à la salle d’entonner en chœur la Marseillaise, puis l’hymne national libanais, accompagné par un musicien au qanoun (instrument oriental à cordes). Le Colif a voulu soutenir les pompiers de la Défense civile libanaise à travers un dîner de gala caritatif, en présence du ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement libanais Jamal Jarrah, et du mohafez de Beyrouth Ziad Chbib. Quelque 250 convives ont répondu à l’appel, notamment Rami Adwan, ambassadeur du Liban en France, Boutros Assaker, ambassadeur de la Ligue arabe en France, et Mgr Nasser Gemayel, premier évêque maronite de France.

L’objectif ? Collecter des fonds pour financer l’achat de matériel et d’équipements dont la Défense civile a cruellement besoin. « La situation actuelle de la Défense civile est la suivante : le fourgon de lutte contre les incendies le plus récent a 20 ans de service, les divers équipements essentiels ont besoin d’un renouvellement urgent, le budget annuel couvre à peine les indemnités des pompiers volontaires. Par ailleurs, faute de financements complémentaires, deux projets prévus sur des terrains déjà acquis, un centre d’entraînement et la caserne centrale de Beyrouth, n’ont pas pu voir le jour », explique Jérôme Hajjar. Il ajoute : « Les pompiers du Liban ont besoin de notre aide. » Le président du Colif prévoit de s’entretenir avec le général Raymond Khattar, directeur général de la Défense civile, pour acheter et acheminer au Liban les équipements nécessaires aux pompiers. En attendant, il compte faire voyager les expositions dans d’autres mairies franciliennes, une fois les élections municipales de mars 2020 passées.

Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com


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