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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

Slate : bons points, sauf pour la viande maturée

Cube Roll Wagyu. Photo C.C.

Ce bistro-grill aménagé par le même duo qui est derrière Tavolina, Dany Aprat et le chef Dany Khairallah, rejoints ici par Marwan Badri, a ouvert ses portes depuis près d’un an et est généralement complet de jour et de nuit. Heureusement, et contrairement aux habitudes de Tavolina, les réservations sont possibles chez Slate. Le local s’étend sur 400 m2 et comprend à la fois une terrasse couverte et une grande pièce à l’intérieur. Le menu est assez riche et varié, mais le personnel se fait un devoir d’informer les clients des spécialités des lieux, à savoir des viandes maturées, et de les encourager à en consommer certains : le Ribeye ou le T-Bone à 100 $ ou le Sirloin Wagyu MB5 pour plus de 120 $, ou enfin le Wagyu Tenderloin (270 $/kg). Cependant, il serait préférable de commander autre chose, car chez Slate, on ne semble pas encore maîtriser les méthodes de vieillissement à sec. Les prix élevés ne sont donc pas justifiés. Le personnel est très aimable et le service rapide, d’autant plus que l’endroit est toujours plein à craquer. Il est donc conseillé de réserver une table à l’avance, afin d’éviter une longue attente. Cependant, parfois, même avec une réservation, il faut attendre sa table jusqu’à 30 minutes...

Des viandes à éviter

En attendant nos entrées, un panier à pain (apparemment de la boulangerie Paul) nous est servi, pas réchauffé et accompagné d’une noix de beurre insipide. Pour un restaurant de cette catégorie, l’erreur est malheureuse. En hiver, vous pouvez vous réchauffer avec une soupe à l’oignon, présentée dans un bol de pain, comme il est de coutume. Sinon, le choix varié d’entrées et de sandwichs est inégal, mais certains raviront même les plus critiques. Le Carpaccio de bœuf avec sa roquette sauvage et ses minces tranches de fromage truffé est un bon choix. L’entrée de Parma et Buffala n’a pas répondu à nos attentes, d’autant plus qu’ils utilisent du jambon de Parme vieilli de 24 mois, ce qui nous avait donné envie. Le Slate Burger, en revanche, est un délice, bien qu’il vaille mieux le prendre en entrée et non en plat principal, en raison de la petite quantité du plat servi. En effet, la galette de viande est juteuse et savoureuse, un wagyu comme il se doit, garnie de fromage fondu cheddar fumé, servie sur un pain brioché au beurre doux, avec rien d’autre que sa sauce spéciale. Pas de tomates, pas de laitue, pas d’oignons, pas de cornichons. Il en ressort le vrai goût d’un bon burger. Un autre plat à consommer sans modération : le Straight Up Pastrami. Du levain français parfaitement grillé avec juste ce qu’il faut de cornichons et de moutarde. Le goût rappelle celui d’un sandwich de pastrami new-yorkais, mais avec une différence majeure : un sandwich de pastrami y est généralement garni d’une multitude de couches de viande séchée, alors qu’ici, le pastrami maison est utilisé en petite quantité. Le restaurant offre, pour les plus gourmands, la possibilité d’ajouter du pastrami en supplément, à un prix déjà fixé. Nous n’avons pas été avisés à temps de cette possibilité, malheureusement. Les salades proposées sont également variées, et les choix nombreux. Les pâtes et le risotto sont les meilleurs atouts de Slate. Ce qui n’est pas étonnant, étant donné que leur première entreprise couronnée de succès était une trattoria italienne. Le Risotto à la burrata est un choix alléchant et même une expérience : votre serveur vient à table et mélange la purée truffée avec les cèpes ainsi que le risotto et le fromage burrata dans le plat spécial dans lequel ils sont servis. Le Capellini Asparagus Truffles Cream est également à ne pas rater, mais un peu plus d’asperges fraîches auraient été bienvenues et auraient relevé le plat. Il est important de mentionner que pour toutes les pâtes, et pour un coût supplémentaire, on peut opter pour des pâtes sans gluten.

Comme mentionné précédemment, Slate offre une grande sélection de viandes qui sont affinées jusqu’à quatre semaines, avec différents morceaux de viande, mais quand il s’agit de steak, ils sont loin d’être des pros, ce qui est étonnant puisqu’ils le proposent comme une spécialité. En effet, la saveur de leur viande est assez fade, ce qui est exactement le contraire de ce qu’un bœuf affiné devrait être. La maturation est supposée améliorer la texture et la saveur en évacuant l’humidité du muscle, créant ainsi une plus grande concentration de saveur et de goût. Alors que la température à laquelle il était cuit était parfaite, le Cube Roll Wagyu contenait beaucoup trop de graisse et aurait dû être coupé de manière plus adéquate. Des options moins chères de viande sont disponibles, comme le Slate Steak et le Grilled Fillet, mais même là, le choix n’était pas le bon. Quant aux pommes de terre nouvelles aux herbes et aux frites Pont-Neuf, elles étaient encore trop dures et nécessitaient plus de cuisson. Alors que les frites allumettes étaient parfaitement cuites, croquantes et pas grasses. Quant aux différentes sauces offertes avec la viande, elles contiennent trop de beurre et peu de goût. Heureusement, et tout comme les entrées, les sandwichs et les pâtes, le menu des plats chauds comprend d’excellents choix outre les viandes. Le Steak tartare était l’un des meilleurs, mais le plat vedette était indubitablement le Poulet fermier en pot – cuit à la perfection, doux et tendre, accompagné d’une sauce aux morilles juste exquise.

Parmi les autres déceptions rencontrées, mentionnons le fait que l’eau est encore servie dans des bouteilles en plastique, que les tables sont trop proches les unes des autres, trop proches pour le confort et l’intimité espérés, et que la musique était si faible qu’on l’entendait à peine. Choisir sa table est également un problème : la terrasse est envahie par les fumeurs et la salle intérieure n’est pas assez fraîche et est très bruyante. Enfin, même si le personnel est très sympathique, le responsable de la salle gagnerait à se débarrasser de cette attitude distante. Pour finir, nous avons été très surpris de constater l’état de notre mouchoir, noirci par la poussière, lorsque nous avons décidé de nettoyer la table avant que nos desserts ne soient servis, vu que les serveurs ne l’avaient pas fait eux-mêmes !

Heureusement que le Pain perdu, un délice, est venu à temps nous consoler de cette dernière déception. Croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur, servi avec une savoureuse sauce au caramel et une crème glacée à la vanille faite maison. Le Sorbet au citron était très réussi, aussi. Quant au Chocolat mou, la glace au chocolat devrait être un peu plus douce. Après tout, c’est du chocolat « mou ». En outre, le dessert nécessitait plus de crème Chantilly et beaucoup plus de sauce au chocolat et de noix. Cependant, c’était très bon. Globalement, il est possible de s’en sortir avec un ticket de 60 $ par personne, si vous ne choisissez pas leur choix de viande affinée ; mais si vous le faites, vous devrez alors doubler le budget et, honnêtement, cela ne vaut pas la peine de payer 100 $ ou plus.

*Critique gastronomique

Trois ans que, sous un nom d’emprunt, cette Cruella des fourneaux sévit under cover dans la Dernière de « l’Orient-le Jour », un samedi sur deux. Qu’elle multiplie ses visites dans un restaurant, observe les gestes, les plats, les goûts, le service et l’aménagement des lieux. Qu’elle apprécie ou critique avec la plus grande objectivité.

Applaudie par beaucoup, haïe par d’autres, crainte par tous, elle permet surtout aux Libanais d’être (enfin) plus exigeants en termes de gastronomie.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com

SLATE, Mar Mikhaël

DATA

Son : niveau max = 100,7 dB, TWA = 50,1 dB.

Qualité de l’air : 73/100 (moyen), COV 0,45 ppm, humidité 49 %, température +31 °C.

NOTES

Son : 2,5/5

Décoration : 3/5

Personnel : 3,5/5

Plats : 3,5/5

Propreté: 2,5/5

Avis : bon

Prix : élevé

En résumé…

On aime bien : Slate Burger, Straight Up Pastrami, Burrata Risotto, Capellini Asparagus Truffles Cream, Chicken in a Pot, Pain perdu

On aime moins : la baguette froide et son beurre sans goût, les viandes de bœuf maturées, le Parma et Buffala, l’acoustique, l’attitude du gérant/chef de salle, la longue attente même pour une table réservée, la disposition des tables trop rapprochées.

Le conseil : choisissez le sandwich de pastrami avec l’option de portion double, évitez les viandes de bœuf maturées vu que tous les autres choix du menu sont meilleurs et à moindre prix, mais ne manquez surtout pas le Risotto à la burrata.



*Critique gastronomique.

Trois ans que, sous un nom d’emprunt, cette Cruella des fourneaux sévit under cover dans la Dernière de « l’Orient-le Jour », un samedi sur deux. Qu’elle multiplie ses visites dans un restaurant, observe les gestes, les plats, les goûts, le service et l’aménagement des lieux. Qu’elle apprécie ou critique avec la plus grande objectivité.

Applaudie par beaucoup, haïe par d’autres, crainte par tous, elle permet surtout aux Libanais d’être (enfin) plus exigeants en termes de gastronomie.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com


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Ce bistro-grill aménagé par le même duo qui est derrière Tavolina, Dany Aprat et le chef Dany Khairallah, rejoints ici par Marwan Badri, a ouvert ses portes depuis près d’un an et est généralement complet de jour et de nuit. Heureusement, et contrairement aux habitudes de Tavolina, les réservations sont possibles chez Slate. Le local s’étend sur 400 m2 et comprend à la fois une...

commentaires (3)

Vous avez mangé tout ça ????!!

Tina Chamoun

16 h 31, le 22 septembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Vous avez mangé tout ça ????!!

    Tina Chamoun

    16 h 31, le 22 septembre 2019

  • Pour les méthodes de vieillissement à sec, je pense à la spécialité arménienne turque grecque libanaise syrienne "basterma". Peut-être que le mot "pastrami" vient de "basterma" ?? Il y a une page web wikipedia qui dit que les deux mots sont en effet liés en fait, et viennent du grecque byzantin "paston" (viande séchée à l'air). Je ne sais pas qui sont les véritables spécialistes mais je pense que le "basterma" est une spécialité de la région. Il manque un sandwich ou assiette "basterma" ...

    Stes David

    16 h 10, le 22 septembre 2019

  • Se cacher derriere un pseudonyme quand on se veut critique est plutôt lâche, surtout que quelqu'un qui critique dans un quotidien de l'envergure de L'Orient le Jour peut faire beaucoup de mal a des petites entreprises. Et Dieu sait dans quel état elles se trouvent deja grace a nos polito-chinels professionnels. La critique débridée dans nos journaux libanais est irresponsable. Il est du devoir de la redaction de presenter les qualificatifs de l'auteur qui lui permettent de se poser en professionnelle. N'est pas critique qui se pretend.... et pour ceux qui se demandent, je n'ai aucune affiliation avec Slate ou tout autre restaurant "évaluée" par Mme la critique.

    Marc Bassim

    03 h 49, le 22 septembre 2019

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