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Économie - Accord

Les conseils économiques et sociaux libanais et français relancent leur coopération

Les deux assemblées consultatives ont signé leur premier accord depuis les années 2000.

De d. à g. le président du CESE français, Patrick Bernasconi, le président du CES libanais, Charles Arbid, et l’ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher. Photo DR

Fin 2017, le Conseil économique et social (CES) libanais changeait de présidence, avec l’ambition de dynamiser cette assemblée consultative créée il y a près de 25 ans afin d’institutionnaliser le dialogue entre l’État et le secteur privé, mais qui n’avait jamais pu jouer son rôle jusque-là, faute de moyens et de considération de la part des autorités.

C’est dans ce contexte que le président actuel du CES, Charles Arbid, a démarché son homologue français, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Patrick Bernasconi, qui a atterri à Beyrouth dimanche soir pour une visite officielle de trois jours. Réunis hier au siège du Conseil à Beyrouth, en présence notamment de l’ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, les deux hommes ont signé une « convention de coopération » qui doit permettre au Liban de « bénéficier de l’expérience du CESE de France », comme l’a expliqué le responsable français dans son discours. Cette convention a été conclue pour deux ans, une période qui pourra être renouvelée à la demande des deux instances.


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Objectif double
Il s’agit du premier accord entre les deux instances depuis un protocole signé en 2002, du temps de l’ancien président du CES, Roger Nasnas, comme l’a souligné Charles Arbid lors de son intervention, avant de réaffirmer son intention de moderniser le CES afin de lui permettre « de jouer pleinement son rôle de lieu du dialogue » entre le secteur privé, les syndicats et la société civile. Un accord de collaboration bilatérale avait déjà été conclu en l’an 2000 entre les deux institutions. Selon le service de presse du CES, la dernière visite du président du CESE français au Liban remonte, elle, au mois de septembre 2001 – sous la présidence du Français Jacques Dermagne.

L’objectif du partenariat est double et vise autant à « aider à la mise en place du CES libanais » et à « échanger sur un certain nombre de sujets » déterminés en fonction des priorités des deux parties sur le modèle des relations qui existent déjà entre le CESE français et son équivalent dans l’Union européenne, a précisé M. Bernasconi à L’Orient-Le Jour. « Des assemblées comme les nôtres sont aujourd’hui stratégiques pour tous les pouvoirs en place (…) Nous sommes un trait d’union entre les citoyens et les dirigeants », a encore insisté le responsable, qui milite pour une réforme du CESE français qui l’impliquerait davantage dans l’élaboration des lois en amont. Pour M. Bernasconi, le renforcement du rôle du CES libanais dans la vie institutionnelle passe enfin également par l’intensification de ses échanges avec les instances internationales dont il est membre depuis des années, à l’image de l’Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS) ou l’Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires des États et gouvernements membres de la francophonie (UCESIF).



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Le président du CESE, qui quittera Beyrouth mercredi, a prévu de rencontrer plusieurs responsables libanais, dont le président Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri, le président du Parlement Nabih Berry, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé ou encore le président de la Fédération libanaise des Chambres de commerce, Mohammad Choucair – qui est également ministre des Télécoms. Inspiré du modèle français et consacré par les accords de Taëf en 1989, le CES libanais a été créé par la loi 389 du 12 janvier 1995. Il a été dirigé de 2001 à 2017 par Roger Nasnas, qui l’a fait fonctionner avec les moyens du bord, faute de volonté politique pour le doter des moyens pourtant fixés par la loi et devant lui permettre d’accomplir sa mission. Un renforcement du rôle de cette assemblée pourrait s’avérer d’autant plus opportun que ses dirigeants doivent convaincre les donateurs présents lors de la conférence de Paris (CEDRE) de débloquer l’enveloppe de plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons devant financer des projets d’infrastructures inclus dans le Capital Investment Plan (CIP) présenté par le gouvernement libanais. Un objectif qui ne sera atteint qu’au prix de lourdes réformes visant notamment à réduire les dépenses publiques et aménager la fiscalité à travers des mesures parfois impopulaires, et dont l’impact social n’a pas été précisément mesuré.


Pour mémoire
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Fin 2017, le Conseil économique et social (CES) libanais changeait de présidence, avec l’ambition de dynamiser cette assemblée consultative créée il y a près de 25 ans afin d’institutionnaliser le dialogue entre l’État et le secteur privé, mais qui n’avait jamais pu jouer son rôle jusque-là, faute de moyens et de considération de la part des autorités. C’est dans ce contexte...

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