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Campus - PARCOURS

Nelly Mouawad, l’astrophysicienne qui rapproche les jeunes de l’Univers

Entre la recherche et l’enseignement universitaire, Nelly Mouawad est l’une des premières astrophysiciennes libanaises, et celle qui a initié l’enseignement de l’astrophysique à la LAU.

À l’observatoire McDonald, au Texas, Nelly Mouawad, professeure à la LAU, étudie l’exosphère de Mercure. Photo DR

Le saviez-vous ? Sur Mercure, un cratère porte le nom de Gibran Khalil Gibran ! Et ce n’est pas un pur hasard… Lorsque la NASA a étudié cette planète, avec la sonde Messenger, Nelly Mouawad, jeune astrophysicienne libanaise, travaillait pour la mission, dans le cadre de ses études postdoctorales à l’Université de Maryland, près de Washington DC. Membre de l’équipe qui étudiait l’exosphère de Mercure, elle visitait de temps en temps le laboratoire de physique appliquée, non loin de l’université, pour planifier les observations du télescope spatial ou pour analyser les données reçues. Suite à des réunions avec l’équipe qui étudiait la surface de Mercure, Nelly Mouawad a réussi à attribuer le nom de l’écrivain et peintre libanais Gibran Khalil Gibran à l’un des cratères découverts, avec l’approbation de l’Union astronomique internationale, en 2009. « En tant que libanaise, j’ai voulu laisser une sorte d’empreinte libanaise sur Mercure, dans le cadre de ma contribution à la mission. Quelque part, j’ai accompli cet acte pour le Liban », confie l’astrophysicienne.

Collaborant avec environ 300 personnes de disciplines différentes, elle était la plus jeune avec deux de ses collègues. « Je considérais que j’avais un rôle à jouer, en tant que femme, moyen-orientale qui plus est. Il était essentiel de bien accomplir mon travail, parce que je me devais d’être un modèle. J’ai aussi voulu apporter mon expérience au Liban », explique cette professeure de physique et d’astrophysique à l’Université libano-américaine (LAU). C’est grâce à « une certaine légèreté » et à son « esprit positif » que Nelly Mouawad a creusé son sillon jusqu’aux États-Unis, dit-elle. « Chaque étape était une grande aventure ! Et j’étais heureuse de trouver à chaque fois mon chemin », explique la jeune femme, qui dit avoir, aussi, su « ouvrir les bonnes portes ».



(Lire aussi : Un étudiant libanais à la NASA)



L’astronomie, une passion qui, peu à peu, se confirme
Élève brillante à l’école, elle avait un fort penchant pour la physique et les mathématiques. Avide d’apprendre encore plus sur la vie, elle s’intéresse aussi à l’art et à la philosophie. « En été, je passais beaucoup de nuits à contempler les étoiles, et avec un groupe d’amis, on discutait à propos de l’Univers ou de l’origine de l’homme », se souvient-elle.

Curieuse du monde, elle étudie la physique, à l’Université libanaise, et se passionne pour l’astronomie. « En classe, on discutait avec le professeur de la théorie de la relativité d’Einstein, de la vitesse de la lumière, du voyage dans le temps, du développement de l’Univers et de sa structure mathématique… c’était incroyable ! »

Déterminée à se spécialiser en astrophysique, elle s’inscrit en master à l’université Toulouse III. « Lorsque j’ai présenté ma candidature, mes parents pensaient que je n’y arriverai pas parce que nous n’avions pas les moyens financiers nécessaires. Mais c’était mon rêve, et je comptais le réaliser. Ça ne m’a jamais semblé si difficile, j’avais de l’énergie et de la volonté », assure-t-elle, pensant à sa mère qui, « à sa façon, silencieusement, avec amour et une paix intérieure », lui a montré « ce que cela veut dire de travailler dur, de persévérer ». Après le master, elle entame un doctorat à l’université de Cologne, au sein d’un groupe qui étudie le trou noir de notre galaxie, un sujet qui l’intéressait particulièrement. Dans le cadre de ce doctorat, à partir de l’observatoire de La Silla au Chili, l’équipe a pu prouver l’existence du trou noir supermassif au centre galactique. « À chaque fois que j’évoque cet épisode, j’ai des frissons. Je sentais que j’étais sur le sommet du monde, avec un télescope comme fenêtre vers l’Univers, observant les étoiles qui orbitent autour de trou noir », confie-t-elle, pensive.



(Lire aussi : L’astrophysique : avoir le goût du voyage, de l’aventure et de l’observation de l’univers céleste)



L’éducation aux sciences au cœur de ses priorités
Forte de son expérience avec la NASA, Nelly Mouawad est la première astrophysicienne libanaise à s’établir au Liban, avec la mission d’y promouvoir l’astronomie et de sensibiliser sur la place de la femme dans le monde scientifique. D’ailleurs, première professeure d’astrophysique à la LAU, elle y a relancé et dynamisé le club d’astronomie avec un groupe d’étudiants.

Aujourd’hui, en plus de l’enseignement, Nelly Mouawad continue ses recherches sur Mercure. Elle collabore aussi avec l’Institut de technologie de Californie, et grâce à une bourse de la Société astronomique américaine, étudie un échantillon de comètes. En parallèle, elle développe ses compétences dans le domaine des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. « Il est important d’apprendre par soi-même, de se réinventer, surtout en sciences. Il faut comprendre comment le monde évolue et se mettre à jour », assure cette docteure qui, à chaque occasion qui se présente, encourage les jeunes femmes souhaitant s’inscrire dans une discipline scientifique à « poursuivre leurs rêves », et ne jamais laisser la société influencer leur choix.



Le saviez-vous ? Sur Mercure, un cratère porte le nom de Gibran Khalil Gibran ! Et ce n’est pas un pur hasard… Lorsque la NASA a étudié cette planète, avec la sonde Messenger, Nelly Mouawad, jeune astrophysicienne libanaise, travaillait pour la mission, dans le cadre de ses études postdoctorales à l’Université de Maryland, près de Washington DC. Membre de l’équipe qui étudiait...

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