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Sport - Portrait

Pascaline Magnes, directrice de l’Institut français de Saïda et... championne d’Europe de judo

La Française de 38 ans, qui vit et s’entraîne au Liban, est devenue cet été championne d’Europe des -48 kg (vétérans). Retour sur le parcours atypique d’une femme déterminée.

Début juillet, à Las Palmas en Espagne, Pascaline Magnes est devenue, à trente-huit ans, championne d’Europe de judo dans la catégorie des -48 kg. Aujourd’hui, elle se lance un nouveau défi : briller aux championnats du monde des vétérans (10-13 octobre 2019) à Marrakech, au Maroc. « Je veux faire retentir de nouveau la Marseillaise! » clame-t-elle. Photo fournie par Pascaline Magnes

Cet été, Pascaline Magnes, directrice de l’Institut français de Saïda, a profité de ses vacances pour rafler une médaille. Et pas n’importe laquelle. Une médaille en or aux championnats d’Europe de judo dans la catégorie des -48 kg (vétérans). Une compétition qui s’est déroulée début juillet à Las Palmas, en Espagne.

Derrière son petit gabarit, cette Française de 38 ans cache un caractère trempé. Car si cette athlète ne se démarque pas par sa force, elle sait être rapide et agile au combat. Coriace et téméraire, elle sait ce qu’elle veut et travaille dur pour l’obtenir. « En entrant sur le tatami, je me transforme. Mon mental détermine mes actions », explique la désormais championne d’Europe. « Le judo est un sport d’opposition. Il faut accepter d’aller chercher l’agressivité, de ne rien lâcher, d’aller jusqu’au bout. Il faut se faire violence, car cet état d’esprit détermine la ténacité d’un athlète lors d’un combat », affirme-t-elle.

Installée au pays du Cèdre depuis trois ans, Pascaline Magnes entame sa quatrième année à l’Institut français en tant que directrice, dans la région de Saïda/Tyr/Nabatiyeh. Quatre fois par semaine, elle fait le trajet de Saïda à Jounieh dans le seul but de s’entraîner au Bouddha Club, dont elle est membre.

« Séjourner au Liban a été une grande expérience pour moi. En dehors du fait que la vie y est fort agréable, le pays m’a permis de développer un état d’esprit plus optimiste. J’ai le sentiment qu’ici tout est possible. Il y a toujours une solution aux problèmes rencontrés », confie la jeune femme. « Le Liban m’a fait sortir de ma zone de confort. Au sein de mon club, je suis mêlée à un groupe de garçons âgés de 13 à 22 ans. Ce qui est génial car, à cet âge-là, leur gabarit est similaire au mien. Ceci m’a énormément aidée dans ma progression », admet-elle.

En vue des championnats d’Europe de judo, Pascaline Magnes s’est rendue pendant quinze jours au Japon afin d’y suivre un stage intensif de préparation. « Ce stage m’a considérablement donné confiance en moi-même pour les Euros. J’y étais épanouie, apaisée. Ce fut une expérience unique. J’ai pris du plaisir et vécu pleinement l’instant présent. Je savais ce que j’avais à faire », se remémore-t-elle. « Les championnats d’Europe me semblaient presque accessoires après ce stage. Et ma performance en Espagne a été la cerise sur le gâteau », s’amuse-t-elle.

Pour ce championnat d’Europe, Pascaline Magnes s’est préparée pendant quatre ans au sein du Bouddha Club. « À trois reprises, ces trois dernières années, je suis revenue déçue de cette compétition. Mais j’ai travaillé dur, sans jamais baisser les bras. Tout ce travail a fini par payer », ajoute la judoka.


Un coup de foudre

Dans l’univers du sport de haut niveau, Pascaline Magnes n’a pas eu un parcours classique. À huit ans, elle foule un tatami pour la première fois. « J’ai toujours aimé le judo sans réellement savoir pourquoi. C’était comme une évidence, un coup de foudre, j’ai tout de suite accroché, se souvient-elle. Le judo m’a appris la rigueur, la persévérance, le courage et la discipline. »

Se qualifiant d’enfant timide, elle explique que pour surmonter les obstacles, elle se disait, souvent : « Quand tu n’as pas confiance en toi, sois courageuse. » Au cours de son adolescence, elle a évolué dans un club au sud de Paris, en Seine-et-Marne. Mais à la vingtaine, elle a dû s’éloigner des arts martiaux pour se concentrer sur sa vie professionnelle. À cette période, elle voyage beaucoup et n’a pas le temps de s’entraîner avec assiduité.

Ce n’est qu’à trente ans qu’elle reviendra sur les tatamis, pour passer ses grades et participer à des tournois. Aujourd’hui, championne d’Europe de judo en titre dans sa catégorie de poids, Pascaline Magnes se lance un nouveau défi : briller aux championnats du monde des vétérans qui se dérouleront du 10 au 13 octobre prochain à Marrakech, au Maroc. « Je veux reproduire la consécration de cet été aux Mondiaux (des vétérans). Je veux faire retentir de nouveau la Marseillaise ! » clame-t-elle.


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