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Liban - Que faire ce week-end

Bchaalé, le « Petit Ehden » du caza de Batroun

L’église pastorale Saint-Stéphan.

Si les oliviers de Bchaalé dans le jurd du Batroun sont millénaires, les légendes populaires tissées autour de ces arbres datent depuis la nuit des temps. Les habitants du village transmettent histoires et anecdotes à leurs enfants et petits-enfants qui les récitent sans prendre la peine de vérifier leur véracité. Parce qu’une légende est relatée comme une vérité. Pour ceux à qui on raconte un mythe, sa véracité dépend de la croyance des gens aux dieux qui en sont les personnages. Pour les habitants de Bchaalé, les dieux du village ne sont autres que ses oliviers. « Sur le soir, la colombe revint vers Noé, et voilà qu’elle avait au bec un rameau frais d’olivier. Noé sut alors que le niveau des eaux avait baissé. » (Genèse, 8.11). La légende qui entoure les oliviers de Bchaalé veut qu’ils soient ceux de la Bible. C’est pour cela qu’ils sont connus sous l’appellation des oliviers de Noé. Selon l’histoire biblique, la branche d’olivier apportée par la colombe libérée après l’inondation provenait de ces arbres.

Pour Doumit Chidiac, un vieil homme de Bchaalé habitant en face des oliviers, ces arbres sont âgés de 4 000 et de 6 000 ans. Il ne cesse de répéter, avec la plus grande fierté, que ces arbres datent de 2 000 avant Jésus-Christ. M. Chidiac se base sur des faits pour appuyer ses données : « En 1957, un moine français a effectué un prélèvement du tronc de l’arbre et l’a envoyé à un laboratoire en France qui a confirmé leur âge. » Et de poursuivre : « Du temps du mandat français, le creux du plus grand olivier servait de dispensaire au seul médecin de l’armée française qui y soignait les habitants de la région. » Pour conclure, M. Chidiac rappelle que tous les présidents de la République et les patriarches maronites qui visitent la région se prennent en photo à côté des oliviers de Noé pour ensuite exposer la photo dans leurs résidences.

Les propos tenus par M. Chidiac rejoignent ceux de tous les villageois. Or c’est sur des résultats récents d’analyse scientifique que se base Jean Stéphan, expert écologiste et professeur assistant à l’Université libanaise, pour déclarer que « les oliviers de Bchaalé – les arbres les plus vieux jamais étudiés au Liban – ont 1 700 ans, ou alors entre 1 200 et 1 300 ». Bchaalé est le village le plus élevé au monde produisant des olives et de l’huile d’olive vierge recherchées par les consommateurs de tout le Liban.

Très rameux, au tronc noueux, au bois dur et dense, et à l’écorce brune crevassée, ces oliviers sont véritablement millénaires. Ils sont plantés à intervalles réguliers et en ligne droite et appartiennent aujourd’hui au waqf local. L’un de ces oliviers a environ 28 mètres de diamètre, mais les autres sont d’un diamètre plus rétréci. Profitez de l’énergie de ces arbres millénaires en leur faisant un câlin ! Commencez par enlacer l’arbre en posant votre front dessus puis fermez les yeux et respirez. De cette manière, vous entrerez en contact avec l’arbre et profiterez de son énergie. Les arbres, surtout les millénaires, peuvent agir sur le corps et améliorer le bien-être.


Églises, randonnée et déjeuner en pleine nature

Seuls quelques habitants de Bchaalé et des régions voisines savent que le héros du Liban et leader zghortiote Youssef Beik Karam appelait leur village « Petit Ehden ». En quoi le village de Bchaalé ressemblait-il à Ehden ? L’histoire veut que Youssef Beik Karam avait l’habitude de passer des nuits à Bchaalé avant de poursuivre son chemin vers Ehden et qu’il était très bien accueilli par les habitants de ce village du jurd du Batroun, tout comme il l’était dans son propre village, dans le caza de Zghorta. D’autres versions soulignent que Youssef Beik Karam comptait de nombreux hommes de Bchaalé dans son armée qui luttait pour le Liban contre l’occupation ottomane et que ce « Petit Ehden » comptait un grand nombre d’hommes de religion, tout comme l’était Ehden. En réalité, Bchaalé compte plusieurs églises et monastères de grande valeur historique et architecturale. L’église pastorale du village, Saint-Stéphan, est l’une des plus grandes églises de la région de Batroun. Elle était un petit monument avant d’être reconstruite en 1880 sur quatre rochers répartis sur ses quatre angles toujours visibles à l’œil nu. Elle comporte trois autels décorés par une peinture de saint Stéphan réalisée par l’artiste italien Joste.

L’église qui est surmontée d’une cloche hexagonale assez unique est considérée comme une fierté de l’architecture ecclésiastique. L’église Saint-Doumith, située sur une colline au sud de Bchaalé, n’est pas moins imposante. C’était un temple païen devenu plus tard un monastère dont les traces remontent aux premières époques du christianisme. Le monastère a été récemment rénové et accueille les habitants de Bchaalé et des villages voisins la veille de l’anniversaire de saint Doumith, le 7 août, date à laquelle une messe solennelle est célébrée.

Profitez de votre visite pour faire un pique-nique à l’ombre de l’un des arbres centenaires sur une colline surplombant le village de Douma et ses maisons aux tuiles rouges. Vous ne serez pas les seuls sur la colline, vous rencontrerez des familles ou des groupes d’amis qui profitent de la beauté de l’endroit car la colline de Saint-Doumith est une destination pour les adeptes des pique-niques et déjeuners en pleine nature.

Après avoir dégusté votre repas tranquillement sous les branches d’un arbre, il serait temps de faire une petite promenade dans les allées du village avant la tombée de la nuit. Le village de Bchaalé vous propose sept sentiers de randonnée qui varient entre 0,5 et 7,5 kilomètres pour satisfaire les goûts des infatigables et des paresseux. Un petit conseil, prenez le trajet Darb el-Shakaa pour aboutir à la statue du Sacré-Cœur qui culmine à 1 350 mètres d’altitude où vous aurez la grande chance de contempler un superbe coucher du soleil.


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