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Liban - Que faire ce week-end

Tannourine et sa double nature, divine et humaine

Une église à Tannourine.

Pour ceux qui cherchent à fuir le paysage défiguré de Beyrouth et la vie citadine, Tannourine, dans le jurd du Batroun, est un havre de paix. Ses villages qui préservent l’authenticité de la campagne libanaise sont un vrai paradis pour les adeptes du tourisme religieux, de l’écotourisme et du tourisme d’aventure.

Ce week-end, oubliez les soirées dans les clubs branchés de la capitale et les brunchs dans les restaurants désormais rassemblés en grappes dans des espaces baptisés, à l’anglaise, « villages ». Des « villages » qui poussent ici et là dans toutes les régions du pays et ne ressemblent en rien à... des villages.

Ce week-end, prenez l’autoroute vers le nord, puis virez à droite, vers les montagnes, au niveau de Batroun. Après avoir effectué une heure et vingt minutes de trajet, garez votre voiture sur la place du village, à Tannourine Fawqa, et continuez à pied.


Églises, monastères et ermitages
Au cœur de la place, la Vierge Marie vous attend les bras grands ouverts dans l’église pastorale Notre-Dame de l’Assomption. Le toit de l’église est construit en bois de cèdre sur une longueur de 33 mètres, un mètre pour chaque année de la vie de Jésus-Christ. Contrairement aux autres villages où chaque grande famille bâtissait son église, la particularité de cette église réside dans la participation de toutes les familles de Tannourine à sa construction en 1881, que ce soit par le financement ou la main-d’œuvre.

Non loin de Notre-Dame de l’Assomption se trouve l’église de Mar Challita, saint patron du village. D’emblée, le visiteur est frappé par le double autel. Selon Youssef Fadel, diacre et guide touristique à Tannourine, cette église a certainement été bâtie après le concile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique du christianisme, à l’issue duquel a été défini le dyophysisme, c’est-à-dire les deux natures du Christ, humaine et divine. Ce concept a donc été traduit architecturalement par l’installation de deux autels. Moins imposante que l’église pastorale, l’église de Mar Challita, qui donne son nom à un grand nombre d’habitants du village, est de loin plus chaleureuse.

À Tannourine, les adeptes du tourisme religieux ont de quoi se réjouir. Le village compte 57 églises et couvents, dont 22 consacrés à la Vierge. La vallée de Aïn el-Raha compte à elle seule 17 ermitages. Le monastère de Saint-Antoine-le-Grand à Wata Houb, le premier couvent de l’ordre libanais dans les régions de Jbeil, est un incontournable. À visiter également, la vieille église de Harissa, qui a donné son nom au village du Kesrouan, et qui héberge le célèbre monument de Notre-Dame du Liban.

La légende veut que les habitants de Harissa aient fui la région à l’issue d’échauffourées avec des voisins et se soient installés à Daroun, dans le Kesrouan, où ils ont bâti une chapelle du nom de leur village. Une autre légende populaire transmise de génération en génération souligne que Shir el-Houriyé et Nahr el-Houriyé, respectivement le mont et la rivière de la liberté, à Harissa, ont été baptisés ainsi après la révolte des paysans contre les féodaux. Les paysans qui se sont réfugiés dans cette zone de leur montagne lui ont donné le nom de leur lutte.


Une infinité de nuances vertes
Le village de Tannourine a lui aussi une double nature : humaine parce que les hommes ont bâti les églises et les demeures, et divine, parce que Dieu l’a doté d’une nature vierge et généreuse. La beauté de la montagne et des jurds de Tannourine est à couper le souffle. La réserve des cèdres, la vallée archéologique et le gouffre de Bala’a font de Tannourine la destination idéale pour les amoureux de la nature, les amateurs de randonnée et surtout les adeptes d’escalade. En termes de densité, la réserve de Tannourine serait la plus importante réserve de cèdres du Liban, car environ 80 % de ses arbres sont des cèdres. Située à 1 800 mètres d’altitude, elle attire les touristes des quatre coins du monde. Cette zone verte est la merveille du village et propose à ses visiteurs une large variété d’activités sportives et écotouristiques telles que le vélo et la randonnée. La forêt, aux mille et une nuances, rappelle le Liban d’antan, le Liban vert du théâtre des frères Rahbani et des chansons de Fayrouz qui invitait à se rendre de Hemlaya à Tannourine dans son célèbre titre al-Bosta.

Après avoir découvert le village, il est temps de découvrir sa cuisine. Outre les mezzés libanais que l’on trouve dans la plupart des villages, Tannourine est connu pour son simple mais fameux maacroun sous toutes ses saveurs. Le maacroun de Tannourine n’est pas à confondre avec le dessert. Il s’agit en réalité de boules de pâte bouillies puis assaisonnées avec soit de l’ail, soit du basilic, ou alors avec de la viande confite (qawarma). Une recette inventée, à la base, par les paysans parce qu’elle ne coûte pas cher. Seuls les plus aisés pouvaient se permettre sa variation avec du qawarma.

Dégustez ce plat traditionnel de Tannourine en vous asseyant sur un tabouret donnant sur la vallée de Aïn el-Raha au restaurant Laze Fountain, dans l’hôtel écologique Dreams. Cet hôtel donne sur une façade rocheuse des plus appréciées, au Liban, par les passionnés d’escalade. Pour ceux qui préfèrent la tyrolienne et la descente en rappel, ces activités leur sont également proposées. À quelques kilomètres de cet endroit, vous découvrirez le surprenant site du gouffre (Balou’) de Bala’a, dit « des trois ponts », en référence aux trois niveaux que la cascade traverse avant de s’écraser au fond de la grotte creusée dans le calcaire.

Vous pouvez passer la nuit dans un hôtel du village ou opter pour une expérience plus authentique en logeant à la maison d’hôtes aux prix très abordables, High Hike, au cœur de Tannourine Fawqa. Vous serez accueilli par les membres de la famille Fadel, aux sourires chaleureux, qui vous garantiront une expérience villageoise authentique. Pour ceux qui sont nostalgiques du passé, de la petite enfance et des grands souvenirs, buvez un café avec Sayed Fadel, le père du propriétaire du High Hike, qui vous racontera toutes les histoires et légendes de la région dans un arabe parfait digne de sa longue carrière de professeur et de directeur d’école.


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commentaires (2)

TANNOURINE AU PANORAMA IDYLLIQUE. JE CAMPAIS TOUS LES ANS ENTRE HADETH ET TANNOURINE.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 09, le 26 juillet 2019

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Commentaires (2)

  • TANNOURINE AU PANORAMA IDYLLIQUE. JE CAMPAIS TOUS LES ANS ENTRE HADETH ET TANNOURINE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 09, le 26 juillet 2019

  • Une autre double nature de Tannourine c'est qu'il y a là Tannourine Tahta et Tannourine Fawqa qui est, si j'ai bien compris, le village en bas et le village en haut.

    Stes David

    12 h 19, le 26 juillet 2019

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