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Lifestyle - This is America

Labor Day vs 1er Mai

« Travaillez, prenez de la peine... », mais dans la joie... À chacun sa fête du Travail et ses traditions, entre 1er mai et premier lundi de septembre.

La célébration américaine de la fête du Travail, lundi prochain. Photo bigstock

Lundi prochain, comme tous les premiers lundis du mois de septembre, le pays de l’Oncle Sam et le Canada vont célébrer le Labor Day (La journée du travail), une tradition remontant à 1882 et qui marque également la fin l’été.

Alors qu’ailleurs dans le monde, et particulièrement en Europe, c’est le 1er mai qui est associé depuis 1886 à la fête du Travail, pourquoi les États-Unis et le Canada se démarquent-ils pour honorer leur classe laborieuse?

Le fait est que de ce côté de l’Atlantique, on a différemment perçu l’historique appel « prolétaires de tous les pays, unissez-vous! », qui conclut le Manifeste du Parti communiste, publié en 1848, par Karl Marx et Friedrich Engels.

C’est le mardi 5 septembre 1882 que des ouvriers new-yorkais manifestent pour la première fois pour leurs droits. De l’hôtel de ville à la place des syndicats, 10 000 ouvriers marchent. Il s’agit là du premier défilé de la fête du Travail. Par la suite, la date de la fête du Travail sera fixée au premier lundi du mois de septembre, entre deux commémorations importantes : le 4 juillet, fête de l’Indépendance, et Thanksgiving, dernier jeudi du mois de novembre.


S’écarter du 1er mai

De l’autre côté de l’Atlantique, c’est en 1889 que la IIe Internationale socialiste, réunie à Paris à l’occasion du centenaire de la Révolution française et de l’Exposition universelle, décide de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures, soit 48 heures hebdomadaires, seul le dimanche étant chômé. L’année suivante, le 1er mai, l’événement est célébré dans la plupart des pays européens. La participation varie selon les pays.

Le Nouveau Monde, lui, n’a pas suivi, restant attaché à son premier lundi du mois de septembre pour deux raisons essentielles. D’abord parce que le 1er mai était une date proche de celle du Haymarket Affair, quand l’explosion d’une bombe en pleine marche de contestation à Chicago, le 4 mai 1886, avait fait un grand nombre de victimes. Ensuite, parce que les États-Unis ont voulu donner à leur Journée du travail un accent plus festif que politique, avec parades et pique-niques géants. D’autant que le président de la République de l’époque, Grover Cleveland, un démocrate quelque peu conservateur, s’était méfié de la connotation socialo-anarchiste qui accompagnait la commémoration du 1er mai dans le monde. Dans ce contexte, il a publiquement accordé en 1887 son soutien au Labor Day, une alternative considérée comme moins agressive. La formule sera officialisée en 1894.


La fête de la fin de l’été

Le caractère des célébrations a changé à travers les années, spécifiquement dans les grands centres industriels où des rassemblements massifs avaient pu causer certains problèmes. Par le biais des médias et à travers des éducateurs et des spécialistes, cette célébration a rapidement eu pour objectif de mettre en exergue l’apport de la force vitale du pays à l’économie et une politique démocratique. On a aussi privilégié une autre manière de célébrer cette classe laborieuse, sans trop de choc et contre-chocs, en associant la leçon de M. de la Fontaine – « Travaillez, prenez de la peine » – à la satisfaction d’avoir bien achevé la saison des labeurs à l’arrivée de l’automne. À cet effet, on a également surnommé le Labor Day « The unofficial end of Summer », la fin non officielle de l’été.


Sport, écoles, soldes et mode

Avec le temps, les Américains ont multiplié les événements socioculturels et sportifs, notamment dans les écoles et les universités, durant le week-end précédent la Journée du travail. Les équipes sportives professionnelles se sont aussi mises de la partie, inaugurant, à cette période, leurs jeux de la saison. Les commerçants n’allaient, bien sûr, pas laisser le train passer lançant, à cette occasion, des soldes qui sont devenues aussi intéressantes que celles du Black Friday fixées, elles, en novembre, le lendemain de Thanksgiving.

En raison de toutes ces activités devenues une tradition, les écoles ont fixé leur rentrée annuelle pour l’après premier lundi de septembre.

Enfin, Last but not the least, la mode est également venue s’immiscer dans la fête. Aujourd’hui, le Labour Day est considéré comme le dernier jour où l’on peut porter du blanc. Cette habitude découlerait d’un snobisme des femmes de la haute société de la fin du XIXe siècle qui en avaient ainsi décidé pour se démarquer des classes moins nanties. Puis, petit à petit, cette mode s’est étendue à tout un chacun. À noter que l’éternelle reine de la mode, Coco Chanel, ayant toujours suivi ses propres règles, portait du blanc tout le long de l’année. Et, immanquablement, on n’a pu que la suivre aux États-Unis où les fashionistas ont repris cette tonalité en plein hiver pour les pièces chaudes mais interprétées dans les nuances de blanc cassé. Une palette baptisée Winter White...


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