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Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvain THOMAS

L’Assomption de Marie immaculée

Avant toute chose, la Vierge Marie, mère de Dieu, retrouve dans son Assomption l’intimité avec son Fils ressuscité qu’elle a connu au moment où elle le portait en son sein. Elle nous rappelle aussi toutes les mères qui ont vécu ce terrible drame : perdre leur enfant. De même, on se rappelle lors de la Visitation, cette mise en parallèle de deux destinées, celle d’Élisabeth, qui représente l’Ancien Testament, et celle de Marie, la vie nouvelle.

On apprécie beaucoup cette figure puissante et prophétique de Marie telle qu’elle apparaît ensuite dans le Magnificat qui représente une figure de grande et de glorieuse foi.

Elle est la douceur, la force, le courage, l’amour prouvant que le personnage de la Vierge Marie est universel, prophétique et magnifique. Ce symbole reflète dans les milieux religieux, littéraires, médiatiques, scientifiques et artistiques que tous les croyants et même les non-pratiquants découvrent un portrait pieux de la Vierge qui les touche le plus, et ainsi, réalisent dans leur tréfonds que la créature de la Vierge Marie est un prélude et une garantie de salut dans le Christ. Ce tableau rejoint notre saisissement avec les personnes en quête de lumière, de foi et de sagesse.

Nous avons toujours découvert chez la Vierge Marie une capacité de résistance intérieure formidable. On est à des années-lumière de cet événement de la Visitation, et la mise en parallèle de deux destinées, celle d’Élisabeth et celle de Marie. Elle représente aussi cette souffrance nue, dense, immense. C’est cette mère qui a épuisé toutes ses larmes. Elle est la mère à qui la mort enlève son enfant. Elle est, à jamais, la sœur de toutes celles qui connaissent l’indicible : la disparition de la chair de leur chair. Elle est la mère de chaque humain dressé contre la mort. C’est une souffrance que nous partageons avec elle, cette révolte première que le temps transforme en prière.

C’est la Vierge de tout le monde, que chacun peut réinventer pour la faire sienne, fille de son propre pays. Son apparence compte moins que le sens qu’on peut lui attribuer. La sainte Vierge est là, debout, pour présenter le Christ, pas pour le garder contre elle. Elle nous dit : « L’important, c’est Lui. » Elle s’efface devant Lui.Il y a un fait majeur dans la spiritualité chrétienne : le Christ devient un homme comme nous tous. Né d’une femme, presque morte dans l’agonie devant la Croix et par ce fait, elle devient une véridique mère. Elle devient la mère de chacun d’entre nous, que l’on soit croyant ou non. Elle sollicite notre amour pour le Christ, un appel qui est une forte évocation pour tout être humain. Elle touche par la naissance du Christ à ce qui est presque commun à tous les hommes : être conçu d’une mère profondément maternelle.

Marie glorifiée nous invite à tendre nous aussi vers ce terme final, à aspirer au glorieux retour du Seigneur. Il y a dans l’Église un élan constant vers ce règne qui doit venir et qui n’aura pas de fin. Nous sommes des pèlerins sur terre : Marie est au point d’arrivée. Elle nous aide à vivre la véridique espérance « jusqu’à ce qu’Il vienne », et qui change en relatifs tous nos absolus terrestres.

Elle nous invite, même nous oblige à cheminer, le regard tourné vers le ciel où elle nous a devancés et nous attend. Elle nous souffle à l’oreille la prière chrétienne par excellence qui clôt nos saints livres : « Viens seigneur Jésus. » Toute l’aspiration de son âme entre la Pentecôte et l’Assomption, tout le souffle de sa vie est dans ces mots. Elle nous appelle instamment à vivre, dès ici-bas, la vie du ciel et à nous familiariser avec ce « monde de l’au-delà » à la fois si proche et si loin de nous, si proche parce qu’il est déjà en nous, si loin parce que nous l’oublions souvent et le comprenons parfois difficilement. L’Église définit l’Assomption de Marie comme une élévation avec son corps et son âme à la gloire céleste. Ce « transport » de la Vierge, mère de Dieu, confirme l’expérience de la résurrection promise, une résurrection anticipée pour celle qui fut la première chrétienne. Marie conçue immaculée par pur amour et pour l’amour, n’a été en rien séparée de son Fils quand l’heure fut venue, pas même dans la mort, encore moins dans la vie éternelle. Marie sauvée par amour de façon exceptionnelle s’est totalement livrée à l’amour au point d’en être totalement habitée et brûlée. À la parole du Seigneur qui lui dit : « Viens, ma bien-aimée, ma fiancée », elle n’oppose aucune résistance ni obstacle intérieurs. Toute sa vie d’offrande et d’obéissance l’a fait cheminer vers ce moment d’union à son Fils qui l’a saisie d’amour. L’Assomption de Marie est une extase d’amour, annonciatrice de la réalisation des promesses qui nous sont faites.

Sylvain THOMAS

En proclamant en 1950 le dogme de l’Assomption – élévation et présence corporelle de la Vierge Marie au ciel après sa mort –, le pape Pie XII fait pour la première fois usage de l’autorité spirituelle que lui a reconnue le premier concile du Vatican en définissant l’infaillibilité pontificale.

« Pour la gloire du Dieu tout-puissant qui a répandu sur la Vierge Marie les largesses d’une bienveillance toute particulière, pour l’honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour une plus grande gloire de son auguste Mère (...), nous affirmons, déclarons et définissons (...) : l’immaculée mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste.

Par conséquent, si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, osait volontairement mettre en doute ce qui a été défini par nous, qu’il sache qu’il a totalement abandonné la foi divine et catholique », pape Pie XII, « Mémoire du christianisme », page 409, éditions France Loisirs, Paris, Larousse.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Avant toute chose, la Vierge Marie, mère de Dieu, retrouve dans son Assomption l’intimité avec son Fils ressuscité qu’elle a connu au moment où elle le portait en son sein. Elle nous rappelle aussi toutes les mères qui ont vécu ce terrible drame : perdre leur enfant. De même, on se rappelle lors de la Visitation, cette mise en parallèle de deux destinées, celle d’Élisabeth,...

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