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À La Une - Liban

Crise des déchets au Liban-Nord : vers une solution, selon Jreissati

Manifestations contre la réouverture de la décharge de Terbol.

Le ministre libanais de l'Environnement, Fadi Jreissati. Photo Ani

Le ministre libanais de l'Environnement, Fadi Jreissati, a annoncé mercredi un "début de solution" à la crise des déchets au Liban-Nord qui s'est accentuée ces dernières semaines dans la foulée de la fermeture du dépotoir de Adwé en avril dernier pour non-conformité aux normes sanitaires.

"Nous n'avons pas trouvé de solution définitive" dans les quatre cazas de Minieh-Denniyeh, Zghorta, Bécharré et Koura, "mais nous nous en rapprochons", a déclaré M. Jreissati lors d'une conférence de presse au siège de son ministère, insistant sur la nécessité de décentraliser la gestion des déchets. Le ministre a indiqué qu'un terrain "devant accueillir l'ensemble des déchets du Liban-Nord" avait été trouvé et que le sujet serait mis sur la table lors du prochain Conseil des ministres. "Partout où nous essayons de trouver des solutions en choisissant un site pour une décharge, il y a des opposants. Mais nous devons choisir entre l'intérêt de la majorité et celui de la minorité. Nous devons trouver les sites les moins nocifs. Nous ne braderons pas les intérêts du peuple à qui nous demandons de nous laisser une chance. Les déchets ne peuvent pas être un sujet de polémique entre les leaders politiques", a expliqué M. Jreissati, dénonçant "les nouveaux héros de l'environnement".

Vendredi dernier, les quatre cazas du Liban-Nord étaient parvenus à un accord sur la création d’une décharge temporaire à Terbol, mais le Premier ministre Saad Hariri a fait marche arrière, appelant le ministre de l’Environnement à suspendre l’opération d’aménagement de cette décharge. Néanmoins, dans la nuit de mardi à mercredi, un accord a été conclu en vue de l’ouverture de cette décharge, dessinant un début de résolution temporaire de cette crise. Les organisateurs des sit-ins prévus dans la journée ont annoncé qu'ils reportaient leur mouvement, annonçant qu'ils suivront "les efforts de l'Etat à ramasser les déchets, à apaiser les craintes légitimes de certains opposants et la mise d'une solution définitive et sanitaire" de cette crise.

Mais cette solution temporaire ne satisfait pas les habitants de Terbol et des alentours. La nuit dernière, après l'accord sur la réouverture de la décharge de Terbol, des camions ont entrepris de verser des déchets dans le secteur, mais les habitants de la localité n’ont pas tardé à réagir violemment, s’opposant par la force au déversement des déchets et menaçant de couper les routes de la région.

Selon la chaîne locale LBC, les camions remplis de déchets arrivant mercredi à la décharge ont été, sur leur trajet, ciblés par des jets de pierres d'habitants de la localité de Alma. 



(Lire aussi : Crise des déchets au Liban-Nord : le gouvernement "traîne les pieds", dénonce HRW)



Mouvement de contestation
Dans la journée, des manifestants protestant contre la réouverture de la décharge de Terbol ont coupé l'autoroute côtière entre Minieh et Abdé. D'autres personnes ont manifesté devant le sérail de Tripoli. Plus tard dans l'après-midi, des habitants de la localité de Kfar Chellane ont coupé, à l'aide de pneus enflammés, la route entre Denniyé et Tripoli, déviant la circulation. En fin de journée, les forces de l'ordre ont dispersé les différents sit-ins et rouvert les différents axes à la circulation. 

En outre, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux montrant un agent des Forces de sécurité intérieure frapper une femme tentant de bloquer un convoi de véhicules des FSI à Alma, dans le caza de Zghorta, dans le cadre de ces protestations. Les Forces de sécurité intérieure ont expliqué que l'agent et la femme sont frère et sœur. La ministre de l'Intérieur, Rayya el-Hassan a annoncé l'ouverture d'une enquête.




Dossier "sanitaire et environnemental"
Quelques heures plus tôt, le chef des Kataëb Samy Gemayel avait exprimé son soutien aux habitants du Liban-Nord.

Dans l'après-midi, le député du Liban-Nord Tony Frangié (du courant des Marada) a de son côté refusé, dans un tweet, "toute surenchère" concernant la crise des déchets dans le Nord, "région du vivre-ensemble". "La protection de la santé des gens, de l'environnement et des nappes phréatiques sont des priorités", a-t-il ajouté. Le député a encore indiqué "suivre avec attention" ce dossier en se basant "sur les critères sanitaires et environnementaux les plus élevés, afin d'empêcher tout risque de pollution ou d'empoisonnement".

Pour sa part, le secrétaire général du Courant du Futur Ahmad Hariri a affiché sa solidarité avec "les habitants du Liban et surtout du Nord". "Nous n'accepterons pas que la montagne de Terbol soit transformée en dépotoir, au détriment des habitants, petits et grands", a-t-il affirmé dans un communiqué. "L'affaire de Terbol est sanitaire et environnementale et nous n'accepterons pas qu'elle soit politisée, confessionnalisée ou exploitée à des fins de populisme", a-t-il ajouté.

En soirée, le ministre des Travaux publics a regretté que "les déchets soient laissés en plan dans 4 cazas, parmi les gens et entre leurs maisons, en raison d'oppositions par-ci et d'intérêts personnels par-là". "La mission des responsables politiques est d’œuvrer pour les gens et pas pour mettre en œuvre leurs propres volontés", a écrit M. Fenianos sur Twitter.



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Le ministre libanais de l'Environnement, Fadi Jreissati, a annoncé mercredi un "début de solution" à la crise des déchets au Liban-Nord qui s'est accentuée ces dernières semaines dans la foulée de la fermeture du dépotoir de Adwé en avril dernier pour non-conformité aux normes sanitaires. "Nous n'avons pas trouvé de solution définitive" dans les quatre cazas de Minieh-Denniyeh,...

commentaires (7)

nous voulons des résultats et non des paroles! La tâche est difficile l'on convient. Mais dans ce programme de gouvernement, où est la stratégie de sensibilisation du citoyen. Un citoyen informé est un allié. Un citoyen inquiet est un obstacle. Monsieur le Ministre commencez par sensibiliser le citoyen d'abord: dans les écoles, les universités, les quartiers, les partis politiques (puisque c'est politique). Et soyez transparent sans langue de bois. Soyez courageux. Appelez un chat un chat. Le temps des cerises c'est fini.

PPZZ58

22 h 35, le 14 août 2019

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Commentaires (7)

  • nous voulons des résultats et non des paroles! La tâche est difficile l'on convient. Mais dans ce programme de gouvernement, où est la stratégie de sensibilisation du citoyen. Un citoyen informé est un allié. Un citoyen inquiet est un obstacle. Monsieur le Ministre commencez par sensibiliser le citoyen d'abord: dans les écoles, les universités, les quartiers, les partis politiques (puisque c'est politique). Et soyez transparent sans langue de bois. Soyez courageux. Appelez un chat un chat. Le temps des cerises c'est fini.

    PPZZ58

    22 h 35, le 14 août 2019

  • CA FAIT DES ANNEES QUE NOUS ENTENDONS QU,UNE SOLUTION DES DECHETS SE PREPARE MAIS LES POURRITURES JONCHENT DE PLUS EN PLUS LE PAYS... POURRITURES DECHETS ET POURRITURES ABRUTIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 06, le 14 août 2019

  • Donc, on en revient au même système: les décharges sur terrain, à ciel ouvert ? On croit rêver ! Combien de pays qui se prétendent "développés" et soucieux de leur environnement utilisent cette méthode, Monsieur le ministre Fady Jreissati ? Avez-vous pris en compte, dans votre projet, les tempêtes de plus en plus violentes dues au changement climatique, les inondations, les glissements de terrain ? Le Liban devient un gigantesque dépotoir d'ordures, car tous les projets sont systématiquement rejettés par tels ou tels protestataires, qui la plupart du temps ne savent pas exactement pourquoi ils les refusent, étant manipulés par des intérêts qui sont tout sauf écologiques !!! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 36, le 14 août 2019

  • à Tripoli et le nord j'ai remarqué qu'une rivière qui parcourt Tripoli est très pollué, il y avait beaucoup de déchets dans un fleuve qui parcoure Zghorta et la même chose ou pire dans centre ville Tripoli, où si je me souviens bien, malheureusement on a mis ce fleuve dans le beton, c'est comme un canal là bas. C'est dommage car ce fleuve est central et essentiel et juste à coté de la citadelle de Tripoli et il y a aussi plusieurs monuments historiques (mosquées) à coté du fleuve.

    Stes David

    15 h 48, le 14 août 2019

  • Les intérêts du peuple! La bonne farce! Les intérêts du peuple sont une gestion efficace, aussi peu polluante que possible, avec une vision stratégique pour résoudre le problème à moyen terme en respectant la santé et le bien-être des gens. Les intérêts protégés actuellement sont les intérêts politiciens et clientélistes privilégiant une base électorale plutôt qu’une autre, en comptant les gros sous que ça peut rapporter. Régionaliser la gestion des déchets, c’est partager le gâteau. Rien d’autre.

    Bachir Karim

    15 h 26, le 14 août 2019

  • Cher Ministre de l'environnement, Nous ne voulons pas de "MATAMER" (depotoir) pour enterer les dechets mais nous voulons des "MA3HAMEL" (usines) pour traiter ces dechets!!! Car tôt ou tard les MATAMER debordent sur les alentours et affectent l'environnement par les odeurs et autres consequences sur la santé. NON?? NON aux MATAMERs OUI aux MA3AMELs Il y'a deux semaines vous etiez à PARIS, pourquoi n'avez-vous pas demandé à votre confrere Francais ce qu'il ferait dans une situation pareil, vu que vous n'avez pas la solution ? et comment la Francre traite ses dechets qu'ils soient alimentaires ou pas?

    Assoun F

    15 h 17, le 14 août 2019

  • Solution avec ou sans l'implication du hezb libanais de la résistance ????????? lol.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 03, le 14 août 2019

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