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Lifestyle - Mode

Fendi, comme un rêve de pierre

Fendi haute couture automne-hiver 2019-2020. Photos DR

En visite au Liban en 2016, à l’invitation d’Aïshti, Sylvia Venturini Fendi, petite-fille des fondateurs de la maison de luxe italienne Fendi et créatrice du célèbre sac Baguette de la marque, nous confiait son enthousiasme de voir la maison occuper enfin son nouveau navire amiral romain. « Fendi a été fondée à Rome en 1925, et elle est la parfaite incarnation de l’esprit romain, libre et libéral, avant-gardiste et audacieux », nous disait-elle en substance. Sylvia n’a que cinq ans quand Karl Lagerfeld est recruté par la famille pour diriger la création de la marque. Le créateur en signera le célèbre logo en double « F » et gardera un œil aussi vigilant qu’inspiré sur les collections jusqu’à sa mort en 2019. Le fameux navire amiral, qui abrite le siège social, les bureaux et les ateliers de fourrure de Fendi, n’est autre que l’ancien palais de la Civilisation italienne que certains reconnaîtront dans les peintures métaphysiques d’un Chirico ou dans certains films de Rossellini (Rome, ville ouverte), Antonioni (L’Éclipse) ou Fellini (Boccace et 8 ½). Cube blanc aussi colossal que minimaliste, avec ses six niveaux rythmés de neuf arches chacun, le bâtiment affiche sur son fronton : « Un peuple de poètes, d’artistes, de héros, de saints, de penseurs, de scientifiques, de navigateurs, de migrants. » Tout un programme.

Éminemment romaine, donc, la maison Fendi a déployé début juillet, dans le cadre de la semaine parisienne de la haute couture, une féerie inspirée des mosaïques de marbre, des dalles de porphyre et même des grilles en fer forgé Renaissance des monuments romains. Sous l’égide de Vénus Felix et en son temple, face au Colisée, un immense podium imitant l’architecture rationaliste accueillait une élite de 600 invités parmi lesquels Susan Sarandon et Catherine Zeta-Jones.

La collection, d’une rare sophistication, décline, dans un parfait trompe-l’œil de marbre, robes longues vaporeuses et fourreaux plissés, broderies et tressages, capes en cachemire et manteaux en marqueterie de vison tricoté, spécialité de Fendi. Les patchworks de fourrure imitent les parterres des églises et palais, et se retrouvent dans une nouvelle version du sac Baguette, grand format, taillé dans la même matière. Celui-ci est présenté dès le premier look, un tailleur pantalon blanc d’un raffinement éblouissant dont on admirera la sophistication des manches bouffantes, à la croisée de la Renaissance et de la couture contemporaine. Tout est marbre dans cette collection qui, elle, ne laisse pas de marbre, loin de là. Les tissus imitent à merveille un précieux lapidaire où se déclinent carrare et albâtre, porphyre, luni, palombino ou petit bleu, en somptueux détails de mosaïques antiques.

Cette entrée en matière donne le ton en ressuscitant un art classique chahuté avec audace sous des perruques 70’s coupées en carré long. Lagerfeld veillait encore sur cette féerie dont il avait eu le temps d’approuver les grandes lignes avant de fermer les yeux pour la dernière fois.


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