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Lifestyle - Mode

Fendi, le défilé posthume de Lagerfeld à Milan

La dernière collection de Karl Lagerfeld pour Fendi prêt-à-porter automne/hiver 2019-2020. Miguel Medina/AFP

Même mort, Karl Lagerfeld travaille encore. La preuve, le défilé posthume de Fendi, réalisé sous la direction du « Kaiser » et présenté dans le cadre de la semaine milanaise de la mode, le jeudi 21 février, deux jours après sa mort. Engagé en 1965 en qualité de concepteur des collections de la maison romaine, Karl Lagerfeld aura servi Fendi 45 ans durant et jusqu’à son dernier souffle. Sur le programme du défilé, on pouvait lire ces mots ajoutés en dernière minute par Sylvia Venturini Fendi : « Les liens entre Karl Lagerfeld et Fendi sont la plus durable des histoires d’amour du monde de la mode, et elle continuera à affecter nos vies pendant des années. Je suis profondément attristée par son décès et extrêmement touchée par l’attention et la persévérance constante dont il a fait preuve jusqu’au bout. Quand nous nous sommes appelés quelques jours seulement avant le défilé, il ne pensait qu’à une chose : la richesse et la beauté de la collection. C’est là un témoignage authentique de sa personnalité. Il va tellement nous manquer. »

Pour la circonstance, le DJ Michel Gaubert, ami de longue date du créateur, avait donné en ouverture Heroes de David Bowie, sans doute l’artiste préféré de Lagerfeld qui plaçait Let’s Dance au pinacle des créations musicales de notre époque. Pour une fois, celui qui se faisait une religion de balayer les pensées tristes ou angoissantes, et cranait à quelques semaines de sa mort en affirmant, rongé par le cancer, qu’il n’avait qu’une « sciatique », n’a pu empêcher la tristesse. Ce sentiment qu’il pensait incompatible avec la mode, dont le rôle est de créer du désir, n’avait pourtant fait qu’exalter, ce jour-là, la beauté de la collection.


(Lire aussi : Karl Lagerfeld : Formules choc et polémiques)


On ne se posera pas la question bateau qu’abhorrait Karl Lagerfeld sur « l’inspiration qui sous-tend la collection ». Mais en observant les modèles, il n’est pas difficile de reconnaître, derrière l’indice donné par un nœud papillon géométrique – clin d’œil à Klaus Nomi ? –, toute une évocation des volumes et de l’esthétique des années 1980. Autre indice : le logo double F dessiné par Karl Lagerfeld dès son entrée dans la maison avait été remplacé par une version déliée qu’il en avait proposée en 1981. L’accent était mis sur de longues jupes plissées transparentes, portées avec des blazers carrés sur des collants de couleurs vives, ainsi que des tops coupe « V » imitant le corset, des cols de chemise lagerfeldiens hauts et droits, et beaucoup de manteaux et vêtements d’extérieur en cuir vernis façon 70’s ou perforé, typique des 80’s, ou en fourrure, ce qui avait drainé la traditionnelle émeute antifourrure, dont Fendi a l’habitude, à l’entrée du défilé.

C’est aux sœurs Gigi et Bella Hadid qu’est revenu l’honneur de clôturer la présentation avec des robes en mousseline fluide et transparente monogrammée, portées sur des bodies à col roulé et des bottes en résille blanche à bout chanellisant. À la fin du défilé, Sylvia Venturini Fendi est venue saluer, étranglée d’émotion. Derrière elle, un panneau reproduisant, écrits de la main de Karl Lagerfeld, les mots « Love, Karl ». Aussitôt était lancé un petit film réalisé par le journaliste de mode Loïc Prigent où ce dernier demande à Lagerfeld de se dessiner tel qu’il était le jour où il est entré chez Fendi. Une page se tourne.



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