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Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvain THOMAS

Favorisons positivement nos élans

Un chercheur dans le domaine culturel s’est penché sur la carrière de bien de gens illustres. Il a cherché quelle avait pu être la raison personnelle de leur succès. Et il a trouvé deux éléments d’une importance capitale : d’abord un travail assidu joint à une capacité de réflexion et de froide logique ; ensuite une faculté d’agir spontanément sous la force de l’impulsion.

Évidemment, il ne connaît personne qui ait vraiment réussi sans travailler d’arrache-pied et sans mettre en œuvre de sérieuses facultés intellectuelles. Il n’en persiste pas moins à affirmer que la plupart des réussites, quelle que soit leur ampleur, sont nées d’impulsions rapidement traduites par des actes.

À vrai dire, la plupart d’entre nous étouffent chaque jour une quantité d’impulsions qui suffiraient à changer le cours de notre vie. Ces éclairs intérieurs enflamment un instant notre esprit. Puis, satisfaits par la lueur qui subsiste, nous retombons dans notre routine, avec le vague sentiment qu’il nous faudra un jour ou l’autre prendre une décision à ce sujet et que, de toute façon, l’intention était bonne. En cela nous péchons contre nous-mêmes, car nos impulsions relient notre inconscient à l’action quotidienne. Chaque fois que la lueur d’une résolution ou d’un bel élan se dissipe sans porter de fruit, c’est pire qu’une occasion perdue, car cette abstention tendra à entraver l’éclosion normale de nos ardeurs futures. Nous compromettons ainsi notre pouvoir d’agir avec fermeté, promptitude et décision dans les circonstances capitales de notre vie.

Les hommes qui arrivent sont ceux qui ont bien compris cela. Regardez-les agir : quelqu’un vient-il leur présenter une suggestion nouvelle ? Par exemple, un changement qui implique des modifications importantes dans les rapports entre services ou dans l’organisation du bureau... Ils se décident sur-le-champ, convoquent un collaborateur et lui donnent les instructions nécessaires, sans attendre un mois ou même une semaine.

Nous envions l’aisance avec laquelle ces hommes prennent leurs décisions et les mettent en pratique. Mais cette aisance, il leur a fallu nombre d’années pour l’acquérir. Au lieu d’être, comme nous le croyons parfois, le privilège de leur condition, elle en est au contraire l’origine et la raison. Dans des domaines d’abord restreints et de plus en plus larges, ils ont pris l’habitude de l’exécution immédiate.

Précisons bien : celui qui obéit à ses impulsions n’est pas forcément un écervelé. Le timide craint que l’impulsion ne l’entraîne dans toutes sortes d’erreurs. Mais les erreurs sont inévitables ! Nous sommes tous certains d’en commettre, quelle que soit notre orientation, et les plus lourdes de l’histoire ont parfois résulté de décisions mûrement réfléchies.

Au contraire, les erreurs de l’inaction due à un raisonnement pondéré ont toutes les chances d’être pires. En premier lieu, elles tendent à aggraver de jour en jour notre inertie. Témoin l’histoire suivante : une femme abandonnée par son mari vint demander conseil à un ami qu’elle estimait beaucoup ; il apparut à l’ami que leur différend était un caprice auquel on pouvait facilement remédier ; elle confia à son ami qu’elle avait envie d’appeler tout bonnement son mari au téléphone et de bavarder avec lui. Celui-ci l’approuva et elle le quitta à peu près rassérénée. Mais elle n’exécuta pas son plan et, quelques jours plus tard, elle refit surface chez son ami. Cette fois encore, elle le quitta avec l’intention de téléphoner à son mari. Malheureusement, elle n’en fit rien et cette querelle de ménage, qu’une conversation improvisée au téléphone aurait pu apaiser, conduisit finalement à leur séparation. Depuis l’enfance, la visiteuse s’était enfoncée dans l’erreur de laisser mourir ses impulsions et, le moment venu, de prendre une décision rapide, alors que la situation était sérieuse, elle avait été incapable d’agir.

Combien de fois voyons-nous des gens passer par toutes les affres de l’indécision avant de faire un pas dans un sens ou dans l’autre ! Les arguments pour et contre se présentent fatalement et, plus nous les considérons, plus ils semblent se contrebalancer, si bien que nous sommes finalement paralysés. Un acte impulsif, né d’une évaluation rapide, pour ainsi dire inconsciente de la situation, nous aurait évité cette torture. Et lorsqu’une décision laborieusement mûrie se révèle malheureuse, nous pensons souvent à notre premier mouvement, qui eut été le bon !

La vie des gens qui ont réussi abonde en épisodes de ce genre. Autant de tournants décisifs dans leur destinée. En effet, les réflexes directs sont intelligents : ils nous indiquent la voie qui mène le plus sûrement au succès parce qu’ils nous révèlent les intérêts fondamentaux de notre inconscient.

Feuilletons donc à rebours les pages de notre expérience personnelle. Comptons ceux de nos moments les plus heureux et celles de nos plus grandes réussites qui ont suivi des actes ou des décisions spontanés. Ils nous rappelleront que c’est seulement du fond de notre être que nous pouvons attendre la poussée irrésistible qui nous portera vers l’accomplissement. Ne brisons donc pas nos meilleurs élans et allons de l’avant !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Un chercheur dans le domaine culturel s’est penché sur la carrière de bien de gens illustres. Il a cherché quelle avait pu être la raison personnelle de leur succès. Et il a trouvé deux éléments d’une importance capitale : d’abord un travail assidu joint à une capacité de réflexion et de froide logique ; ensuite une faculté d’agir spontanément sous la force de...

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