Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le ministre Gebran Bassil, a effectué samedi une tournée à Baalbeck-Hermel (Békaa-Nord), entamée à Qaa et poursuivie à Ras Baalbeck, les deux grands villages chrétiens de la Békaa-Est frontaliers du Qalamoun syrien. Il était accompagné par le mohafez de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, qui l’a préalablement accueilli au siège du mohafazat à Baalbeck.
C’est sous le signe de l’appui à l’armée que M. Bassil a choisi de placer sa visite, mais en maintenant cet appui dans les limites du triptyque armée-peuple-résistance (du Hezbollah).
« Nous savons que l’armée, la résistance et les habitants ont combattu et annihilé le terrorisme grâce à leur foi », a-t-il souligné lors de l’inauguration d’un bureau du CPL au village de Ras Baalbeck, dont une partie des 5 000 résidents sont affiliés aux Brigades de la résistance (branche pluricommunautaire du Hezbollah).
Le chef de la diplomatie a fait coïncider sa visite avec la 6e commémoration du décès du sous-lieutenant Georges Abou Saab, originaire de Ras Baalbeck, tué lors des affrontements de Abra (Saïda) entre l’armée et le groupe du cheikh salafiste Ahmad el-Assir.
(Lire aussi : L’armée sous le feu des clans à Baalbeck)
Depuis que l’ambassadeur du Liban à Washington s’était abstenu de tout accueil et de toute initiative à l’égard du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, lorsqu’il était en visite de près de dix jours à Washington il y a un mois, le chef de la diplomatie est soupçonné de voir dans le chef de l’armée son rival à la présidentielle.
Le ministre a paru tenter de rectifier le tir. « Personne n’aime plus l’armée » que le parti aouniste, qui est « solidaire du commandement de l’armée dans les réformes en cours », a-t-il déclaré. Dans le cadre de l’examen du projet de budget 2019, certaines mesures d’austérité visent l’armée, notamment les pensions des militaires retraités, rappelle-t-on.
Sur un autre plan, M. Bassil a déclaré qu’ « aujourd’hui, la résistance économique aidera les habitants à triompher, et ils pourront garder leurs terres grâce à l’agriculture et au secteur de la production ».
Après la fin des combats et le départ des jihadistes des arrière-pays de Ersal, Qaa et Ras Baalbeck, les aides et compensations promises par l’État aux habitants ont tardé à être distribuées, ce qui a exacerbé le marasme économique dans ces régions. « Notre présence sur cette terre a permis de la protéger grâce à notre ouverture d’esprit, a encore déclaré M. Bassil, regrettant que son parti n’ait pas de député dans cette circonscription.
Rebondissant enfin sur l’exclusion le mois dernier d’un grand nombre de membres du parti originaires de Baalbeck-Hermel, il a réaffirmé que ces exclusions étaient le résultat « d’un problème d’engagement », sans aucun motif communautaire.
Pour mémoire
Le cri de colère des habitants de Qaa et Ras-Baalbeck : « L’État nous abandonne à notre triste sort »
commentaires (5)
Quelle loque, ce type!
Christine KHALIL
19 h 35, le 24 juin 2019