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Liban - Patrimoine

« Les Plus beaux villages du Liban », membre associé de la Fédération mondiale des plus beaux villages de la Terre

La candidature de l’association a été acceptée à l’unanimité, lors de l’assemblée générale de la fédération, en mai en Belgique.

Des membres de la Fédération mondiale des Plus beaux villages de la Terre et des Plus beaux villages du Liban. Photo DR

C’est une nouvelle étape qu’a franchi en mai dernier les Plus beaux villages du Liban (PBVL), une association qui s’emploie, depuis maintenant trois ans, à préserver et promouvoir le patrimoine historique, naturel et culturel des villages libanais. L’assemblée générale de la Fédération mondiale des plus beaux villages de la Terre, réunie en mai en Belgique, a en effet validé à l’unanimité l’adhésion en tant que membre associé de l’association, représentée pour l’occasion par Christy Massabni Abi Harb, chargée de la communication au sein de PBVL. Pourtant, comme le raconte Maguy Khoubbieh Kostanian – l’une des trois fondateurs de l’association –, ce n’était pas gagné d’avance.

« Nous avions organisé, en avril, une tournée des villages pour le comité. Les deux premiers jours ont été problématiques, car les membres du comité n’arrêtaient pas de les comparer aux villages européens, raconte-t-elle. Ils cherchaient la place du village et le café, le château et les remparts, d’autant que, pour la plupart d’entre eux, il s’agissait là de leur première visite au Moyen-Orient. Ils ne voyaient donc pas ce que les villages libanais avaient de si spécial dans la région. Mais au bout du troisième jour, leur façon de les appréhender a évolué et ils ont commencé à les comparer avec le reste des villages libanais. Ils ont alors saisi leur particularité et compris l’importance de la préservation des seuls villages de montagne existant au Moyen-Orient. » L’ensemble de la délégation est reparti sous le charme. Un mois plus tard, le Liban devenait le huitième membre de la fédération (avec la France, Italie, Québec/Canada, Wallonie/Belgique, Japon, Espagne, Saxe/Allemagne).

Cette adhésion confère désormais une portée internationale au label libanais, qui devrait bénéficier en retour d’un échange d’expériences et d’actions de promotion communes entre les différents villages du réseau. Une certification internationale qui renforce l’association dans sa démarche de préservation du patrimoine rural libanais face à une urbanisation croissante et rarement maîtrisée, en lui apportant une légitimité et une publicité auprès des acteurs publics et privés nationaux.



(Pour mémoire : Coup de cœur pour Les Plus Beaux Villages du Liban)



Guide des villages labellisés
L’association ne compte pas s’arrêter là. Des projets sont à l’étude et notamment un guide des soixante-quatre villages labellisés jusqu’à présent, avec l’idée de faire à la fois « un livre beau, dans ses photos et ses textes, et un livre pratique contenant tout ce qu’il y a à voir et faire », explique Mme Kostanian. L’idée est également de développer l’écotourisme à travers des nuits chez l’habitant, devenant le temps d’une journée ambassadeur de son village. L’association ambitionne aussi de créer un concours qui amènerait les étudiants en école d’architecture à travailler sur des projets de réhabilitation urbaine dans des villages labellisés. Le gagnant se verrait alors financé.

Mais préserver le patrimoine historique et naturel, tout comme promouvoir des projets dans ces villages, a un coût financier dont aujourd’hui ni l’association – dont les membres sont tous bénévoles – ni les villages classés ne peuvent supporter le poids. D’autant plus que les fondateurs refusent la marchandisation du label ou de faire payer les cotisations aux villages comme cela se fait par exemple en France.

Tout en reconnaissant que même l’État manque de fonds, Maguy Khoubbieh Kostanian regrette le manque de soutien de la part du ministère du Tourisme qui, « en dépit de la stratégie du gouvernement pour développer l’écotourisme au Liban, n’a que peu participé aux différents projets portés par les Plus beaux villages du Liban ». L’étape que vient de franchir PBVL pourrait cependant changer la donne et renforcer sa présence sur la scène locale, et ouvrir ainsi la voie à de nouvelles collaborations.Tirer un premier bilan de cette initiative n’est pas, de l’aveu même des fondateurs, chose aisée. Les retombées économiques et touristiques du label sont compliquées à estimer et il faudra attendre 2021 et la première évaluation trisannuelle par le panel d’experts de l’association pour vérifier le respect des engagements pris par les villages labellisés. Mais le projet aura au moins réussi à séduire les habitants et « leurs édiles qui sont tous très motivés. Ils voient ça comme une opportunité et sont ravis que quelqu’un apprécie ce qu’ils ont, parce qu’au Liban, on n’apprécie pas ce qu’on a et l’État encore moins », confie Mme Kostanian. C’est donc à la fois une reconnaissance de leur travail et une incitation à continuer les efforts entrepris, dans un pays où la politique urbaine et les permis de construire sont largement dépendants des desiderata des élus locaux.



Pour mémoire

Un nouveau label pour découvrir "Les plus beaux villages du Liban"



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