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Lifestyle - Initiative

Coup de cœur pour Les Plus Beaux Villages du Liban

Cette ONG, inspirée des Plus Beaux Villages de France, a créé un label pour mettre en avant et préserver les petits coins perdus de notre tout petit pays.

Douma qui remporte les trois chênes. Photo Eddy Choueiry

Par-delà la politique et ses politiciens, les déceptions et les grandes attentes, il nous reste, dans ce Liban de toutes les émotions, des villages modestes, charmants, méconnus. Des espaces encore verts qui nous réconcilient avec nos 10 452 m² tant convoités et si souvent agressés dans leur chair. Comme pour tous les passionnés qui essaient, chacun à sa façon et selon ses moyens, de semer son grain de sable dans l’édifice d’une nation, en alertant, protégeant ce qu’il nous reste de beau, Maguy Khoubbieh, Albert Kostanian et Joy Homsy ont mis en commun tout ce qui les anime pour fonder une ONG baptisée Les Plus Beaux Villages du Liban. Chacun vient d’un univers différent : Maguy est traductrice, avec une maîtrise en sciences politiques et un master en marketing et communication dans les produits de luxe ; Albert, son époux, est économiste. Il dirige le cabinet de conseil international Arthur D. Little au Liban et est partenaire de Primecorp Invest ; et enfin, Joy Homsy est photographe et politologue.

« L’idée est née en 2010, confie Maguy Khoubbieh. Nous étions en France, et lors de nos escapades durant lesquelles nous visitions les villages primés Les Plus Beaux Villages de France, cela nous a inspirés. Nous avons rendu visite à l’association française où nous avons eu l’occasion de rencontrer le chargé de qualité de l’association Les Plus Beaux Villages de France, Pascal Bernard. Il était agréablement surpris que le Liban veuille se joindre à la Wallonie, à l’Italie, au Japon, au Québec et à l’Espagne pour faire un jour partie de la fédération des Plus Beaux Villages de la Terre. » « Pour y adhérer, il faut avoir une certaine crédibilité et vouloir sauver le patrimoine national. Chaque pays a la gestion de son propre label selon des critères de qualité bien précis. »


Un travail sur le terrain
Pour constituer un dossier solide et se faire une idée précise de nos villages, l’équipe s’embarque alors dans de longues et belles balades, munie d’une carte routière et d’une belle énergie. Les trois cofondateurs fixent pour leur travail de sélection une « grille d’évaluation » dans trois catégories qu’ils suivent à la lettre. Tout d’abord le patrimoine naturel : position géographique du village et vue, site naturel environnant (chutes d’eau, réserves, forêts…), qualité et densité de la végétation. Puis le patrimoine architectural : bâtiments remarquables (églises, forteresses, palais, belle municipalité…), densité des maisons traditionnelles, homogénéité du bâti, qualité de l’espace public (souks, petites ruelles, port…). Et enfin, le patrimoine culturel (animations, festivals, cadre de vie des habitants du village, musées, bibliothèques, centres culturels), la restauration et l’hébergement, et la propreté et la pollution visuelle. Regroupant des professionnels et des experts en architecture, urbanisme, archéologie, histoire, paysagisme et tourisme, un Cercle des experts est créé avec pour mission de délibérer sur les dossiers des villages et d’attribuer le label Les Plus Beaux Villages du Liban. Par conséquent, 63 villages libanais ont été sélectionnés. « Chacun doit obtenir un total de points précis ainsi qu’un nombre de points déterminé dans chaque série de critères pour obtenir le label dans ses trois classes : 1 chêne (de 60 à 70 points), 2 chênes (entre 70 et 80 points) ou 3 chênes (80 et plus). Et chacun doit installer à son entrée un panneau standardisé portant la dénomination et l’emblème figuratif de notre label. »
Le verdict est tombé en janvier 2018, il est valable jusqu’en 2021, même si les villages sélectionnés sont continuellement surveillés pour s’assurer qu’ils méritent encore leur chêne : « Un village peut être maintenu, promu ou rétrogradé à l’issue d’une visite de membres du Cercle des experts », précise Maguy Khoubbieh. Les villages qui ont obtenu 3 chênes sont Douma, Bkassine, Rachaya el-Wadi, Hardine, Baïno, Moukhtara et Hasroun. Tous des petits trésors de charme.


(Lire aussi : LMT Thru-Walk : 30 jours de randonnée pour célébrer le patrimoine partagé du Liban)

Devoirs de vacances
Tout ne s’arrête pas là puisque, en attendant d’adhérer à la fédération des Plus Beaux Villages de la Terre, Les Plus Beaux Villages du Liban, en partenariat avec le ministère du Tourisme, poursuivent activement leur travail et se chargent d’identifier les villages du Liban en installant des panneaux labélisés et en créant un portail internet qui placera les villages sur la carte touristique et servira de plateforme pour toutes les informations concernant leurs activités. « Nous voulons surtout préserver ce patrimoine et pousser les villages à respecter une charte de qualité. Sensibiliser l’opinion publique libanaise et les organismes gouvernementaux sur la nécessité de protection des sites recensés. Tout cela servira à promouvoir le tourisme au Liban, un tourisme durable, mais également à véhiculer nos traditions culturelles, afin qu’elles survivent à tout ce qui se passe actuellement, et à pouvoir travailler sur des initiatives concrètes dans les villages », conclut Maguy Khoubbieh. En attendant un éventuel sponsor qui pourrait associer son nom à la protection du patrimoine national, le site www.pbvliban.org, à la fois beau et intéressant, est une belle invitation à découvrir le Liban et, peut-être, (ré)apprendre à l’aimer pour les bonnes raisons.


Le Cercle des experts

Le Cercle des experts est composé comme suit :
– Hareth Boustany, docteur en histoire et archéologie orientale, professeur d’archéologie phénicienne et d’histoire ancienne des civilisations, ancien conservateur en chef de musées nationaux et membre du conseil exécutif de la Fondation nationale du patrimoine, auteur de nombreuses publications.
– Amine-Jules Iskandar, architecte DPLG, professeur d’université, spécialiste des maisons traditionnelles libanaises et de la langue syriaque, auteur de nombreuses publications.
– Sarah Hage, paysagiste DPLG, professeure d’université, spécialisée en agriculture urbaine et projets urbains.
– Khaled Mouzannar, compositeur, producteur de musique et de films, engagé dans la préservation du patrimoine dans la région de Batroun.
– Waldemar Faddoul, architecte DPLG, urbaniste, spécialisé dans le patrimoine méditerranéen et proche-oriental et dans l’aménagement du territoire.
– Hussein Allaw, professeur de peinture, pionnier de l’écotourisme au Liban, propriétaire de la réserve privée al-Jurd et cofondateur de l’association al-Jurd.
– Pascal Abdallah, consultant en écotourisme et en développement rural, professeur d’université, fondateur du tour-opérateur Responsible Mobilities, cofondateur de l’association Lebanon Mountain Trail (LMT).

Le bureau pour l’année 2017-2018 comprend Maguy Khoubbieh, présidente, Joy Homsy, secrétaire, Joe Abi Harb, trésorier, Christy Massabni, chargée de communication, Marwan Abdallah et Eddy Choueiry, chargés de relations municipales.


Retrouvez, ici, l'édition 2017 de notre concours "Le village préféré des Libanais"

Et ici, l'édition 2016



Par-delà la politique et ses politiciens, les déceptions et les grandes attentes, il nous reste, dans ce Liban de toutes les émotions, des villages modestes, charmants, méconnus. Des espaces encore verts qui nous réconcilient avec nos 10 452 m² tant convoités et si souvent agressés dans leur chair. Comme pour tous les passionnés qui essaient, chacun à sa façon et selon ses moyens,...

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DES PARADIS !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 18, le 10 mai 2018

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Commentaires (2)

  • DES PARADIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 18, le 10 mai 2018

  • Un article déjà paru dans l'orient le jour, et il est toujours aussi réjouissant de le relire, avec l'arrivée du printemps qui habille nos villages libanais avec ses plus belles robes florales, créant la magie douce, belle et féerique que seul le Liban à le génie dans la région. Bravo à cette association, qui contribue à l'admiration et au rayonnement du Liban, à travers ses villages, ses traditions, son patrimoine irremplacable, créant une sorte de transmission intergénérationnelle, et une prise de conscience du "Beau" et de la finesse de nos villages, dans notre pays. Respects!

    Sarkis Serge Tateossian

    10 h 13, le 10 mai 2018

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