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Raconter les sexualités en arabe : Raseef22 remporte "l'Out d'or de la presse étrangère"

Le média, basé au Liban, a été primé à Paris pour son projet en collaboration avec la Fondation arabe des libertés et de l’égalité.

Affiche du projet mené par Raseef22 en collaboration avec l'Arab Foundation for Freedoms and Equality (AFE). Photo fournie par Hala Zeaiter.

Raseef22, un média indépendant basé au Liban, a remporté mardi "l'Out d'or de la presse étrangère" pour son projet en faveur des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes), lors d’une cérémonie organisée par l'Association des journalistes lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes (AJL) à Paris.

C’est Haifa Zeaiter, journaliste libanaise de 33 ans, qui a reçu le prix au nom de Raseef22, une petite équipe de journalistes, d’écrivains et de freelancers de nationalités diverses. Elle explique à L’Orient-Le Jour que Raseef22, - le 22 faisant référence au nombre de membres de la Ligue arabe-, a été primé pour un projet réalisé en collaboration avec la Fondation arabe des libertés et de l’égalité (AFE). Ce projet consiste à raconter, en textes et en images, les sexualités et l’identité de genre telles que vécues au Moyen-Orient, de "manière différente, loin des stéréotypes et avec une nouvelle approche", indique à L’OLJ Haifa Zeaiter, la responsable du projet.

En avril dernier, Raseef22 s’est engagé à publier durant six mois, et de manière hebdomadaire, des articles, des enquêtes, des témoignages et des vidéos pour aborder de manière plus approfondie, plus académique, et sans tabous ces sujets encore sensibles dans la région. "Ce projet est important parce qu’il se fait dans la région arabe et parce que nous écrivons en langue arabe”, affirme Haifa Zeaiter.

La jeune journaliste a elle-même choisi d’écrire un article expliquant des mots tels que : l’identité de genre, transgenre, transsexuel, genderqueer, … le tout de manière simple, directe et avec des supports visuels. "Au travail journalistique de Raseef22 vient s'ajouter l'expertise de AFE”, dit-elle. Une collaboration réussie puisque le média a remporté l’Out d’Or alors qu’il était en compétition avec de grands noms : BBC News (Royaume-Uni); Broadly, un site lié au média américain Vice (États-Unis); Folha de Sao Paulo (Brésil); Augustin (Autriche); et CBC (Canada).

Pour la jeune femme, ce prix qui lui a été remis devant 600 personnes, au Cabaret Sauvage à Paris, "donne une visibilité à un projet qui, en soi, vise à accorder davantage de visibilité aux LGBTI, à leurs histoires, leurs peurs et leurs souffrances dans la région". "Ce prix est un encouragement, nous faisons quelque chose de juste et de beau. Quand nous recevons des menaces, que nous lisons des commentaires de haine sur nos réseaux sociaux, ce prix vient comme un réconfort, un encouragement pour continuer", ajoute-t-elle.

Lors de la cérémonie des Out d’or, plusieurs journalistes et rédactions ont également été mis à l’honneur, Coralie Moreau, journaliste à France Bleu Normandie a reçu "l'Out d'or de l'enquête-reportage" pour son sujet "Adoption par les homosexuels: +Uniquement pour des enfants atypiques+ en Seine-Maritime". Le prix du documentaire, est revenu à Perrine Kervran et Annabelle Brouard pour "Les transidentités, racontées par les trans" diffusé sur France Culture. Le magazine L'Equipe a reçu le prix de "la rédaction engagée" notamment pour sa Une montrant deux joueurs de waterpolo gays s’embrasser. Jennifer Padjemi a reçu "l'Out d'or du podcast", nouveauté cette année, pour son podcast Miroir miroir, dans lequel elle aborde les normes corporelles et de genre.

En outre, le chanteur Bilal Hassani, représentant de la France lors de l'Eurovision 2019, a remporté le prix de la personnalité LGBTI de l’année. "L'Out d'or du coup d'éclat artistique" a été remis à la musicienne Léonie Pernet pour son album "Crave" et à la série "Skam France" produite par France Télévision centrée sur un personnage gay. Alexia Cerenys, première rugbywoman trans à évoluer en première division du rugby féminin en France a reçu "l'Out d'or du sport".


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Raseef22, un média indépendant basé au Liban, a remporté mardi "l'Out d'or de la presse étrangère" pour son projet en faveur des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes), lors d’une cérémonie organisée par l'Association des journalistes lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes (AJL) à Paris.C’est Haifa Zeaiter, journaliste libanaise de 33 ans, qui a reçu le...

commentaires (2)

Sans snobisme aucun ...! A mes 15 ou 16 ans probablement, dans une école libanaise on se demandait entre copains, avec curiosité à notre prof de langue arabe, s'il existait un mot arabe pour désigner le "faire l'amour" qu'on ne le trouvait pas dans les dictionnaires arabes. Ce fut la surprise de notre vie car il nous a répondu un peu gêné : MOUDAAJA ! Toute la journée presque, on a répété cette phrase en s'éclatant de rire ... On a découvert un mot qui ne devrait pas exister pour nous, tellement le tabou était grand concernant la sexualité ....en langue arabe. Les choses ont-ils changé depuis ? Je ne le crois pas personnellement

Sarkis Serge Tateossian

00 h 45, le 20 juin 2019

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Commentaires (2)

  • Sans snobisme aucun ...! A mes 15 ou 16 ans probablement, dans une école libanaise on se demandait entre copains, avec curiosité à notre prof de langue arabe, s'il existait un mot arabe pour désigner le "faire l'amour" qu'on ne le trouvait pas dans les dictionnaires arabes. Ce fut la surprise de notre vie car il nous a répondu un peu gêné : MOUDAAJA ! Toute la journée presque, on a répété cette phrase en s'éclatant de rire ... On a découvert un mot qui ne devrait pas exister pour nous, tellement le tabou était grand concernant la sexualité ....en langue arabe. Les choses ont-ils changé depuis ? Je ne le crois pas personnellement

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 45, le 20 juin 2019

  • Pour un Liban toujours conservateur Raseef22 n'ira nulle part dans un pays ou libertés et égalités feront la guerre aux confessions voire rites .

    Antoine Sabbagha

    17 h 52, le 19 juin 2019

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