Plusieurs centaines de réfugiés syriens ont été évacués jeudi d'un campement situé à proximité de Deir el-Ahmar, dans la Békaa, au lendemain de l'agression, par un groupe de déplacés, d'une équipe de la Défense civile venue éteindre un incendie. Cet incident avait provoqué la colère des habitants et élus de cette localité chrétienne, qui ont réclamé l'expulsion des réfugiés dans ce campement.
Sept cents Syriens ont été évacués jeudi de ce camp informel de Deir el-Ahmar, rapporte la chaîne de télévision locale LBCI, après que des mesures ont été prises la veille par le mohafez de la localité, Bachir Khodr, pour interdire aux réfugiés de circuler. Le camp avait par ailleurs été perquisitionné mercredi et plusieurs suspects avaient été arrêtés.
Dans la journée, les présidents de municipalités, moukhtars, dignitaires religieux et responsables de partis de la région de Deir el-Ahmar ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils affirment "veiller à la stabilité et au calme" dans la région de Baalbeck-Hermel et refuser toute "perturbation de l'ordre public et attaque contre les habitants". Se défendant de tout racisme et affirmant respecter les droits de l'homme, ils ont appelé à éloigner l'incident de la veille et les réactions qui ont suivi de toute surenchère politique et confessionnelle. "La décision d'évacuer le camp a été prise parce qu'il est devenu un danger pour la sécurité publique et comme mesure préventive", poursuit le texte du communiqué.
(Lire aussi : Au Liban, des milliers d'enfants syriens menacés par un plan de démolition)
Démantèlement définitif
Les réfugiés, pris de colère lors de l'extinction d'un incendie en raison du retard mis par les pompiers pour arriver, avaient lancé mercredi des pierres sur le camion de la Défense civile, blessant trois agents de ce service public. Les 33 individus impliqués dans l'incident ont tous été arrêtés.
Les présidents des municipalités et les moukhtars de la région ont condamné cette agression et affirmé dans un communiqué qu'ils s'opposent catégoriquement au retour des réfugiés syriens dans leur campement. Ils ont appelé la police municipale à monter la garde devant les entrées du campement afin de s'assurer qu'aucun réfugié ne revienne s'y installer. Les responsables ont enfin fait savoir qu'ils voudraient le démantèlement définitif de ce campement.
Le député Antoine Habchi, membre des Forces libanaises, a pour sa part affirmé que l'incendie a été "provoqué", sans préciser par qui, et a appelé l'armée à fouiller minutieusement le camp, affirmant que des armes ont été vues entre les mains de certains réfugiés.
Avec une population de quatre millions d'habitants, le Liban accueille entre 1,5 million et deux millions de Syriens, dont un million inscrits en tant que réfugiés auprès de l'ONU.
Chassés par la guerre qui ravage leur pays depuis 2011, plus de la moitié des Syriens enregistrés au Liban vivent selon l'ONU dans une "extrême pauvreté", dans des camps informels dans la vallée de la Békaa, ou des immeubles délabrés. Les difficultés économiques que connaît le pays sont souvent imputées à la présence de ces réfugiés, et les appels se font de plus en plus pressants en faveur de leur retour dans leur pays.
Lire aussi
Expulsions sommaires de réfugiés syriens : la SG réfute les accusations d'ONG
La France « n’est pas insensible » aux conséquences de la présence des réfugiés syriens au Liban
IL FAUT S,EN ALLEGER. CA NE VA PLUS. MEME S,IL FAUT DISCUTER AVEC LE REGIME.
21 h 24, le 06 juin 2019