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À La Une - Droits des femmes

Quand Vancouver bat au rythme de l’égalité entre les sexes

La conférence Women Deliver 2019 réunit au Canada plus de 8.000 participant(e)s du monde entier, parmi lesquels 1.400 jeunes et de nombreux représentants de la société civile libanaise.

Katja Iversen, présidente et directrice générale de l’organisation internationale Women Deliver, lors de son discours d’ouverture. Photo @WomenDeliver2019

Comment utiliserez-vous votre pouvoir pour changer le monde en faveur de l’égalité entre l’homme et la femme ? C’est sur cette question que s’est ouverte lundi 3 juin à Vancouver au Canada, la conférence Women Deliver 2019 sur l’égalité entre les sexes et la santé reproductive et sexuelle des femmes et des filles. Une conférence unique en son genre, au Vancouver Convention Center, qui se veut la plus importante du XXIe siècle sur l’égalité entre les femmes et les hommes, et les droits des femmes, et qui regroupe jusqu’à ce soir, pas moins de 8.000 participantes et participants de 165 pays, dirigeant(e)s, influenceur(e)s, défenseurs, universitaires, activistes et journalistes, parmi lesquels 1.400 jeunes. Importante aussi, parce qu’elle se déroule à la veille du 25ème anniversaire de la conférence de Beijing (1995), qui avait marqué un tournant dans le programme mondial pour l’égalité des sexes.

 

L’absence des politiques libanais

A cette conférence, le Liban est représenté certes, mais partiellement. Aucune femme politique, aucun responsable politique non plus. Pourtant les invitations ont bien été lancées. Par contre, c’est en force que la société civile libanaise fait entendre sa voix, exposant sans retenue la réalité libanaise et les défis auxquels elle est confrontée. Une société civile dans toute sa diversité, composée d’universitaires, de chercheuses, de médecins, de féministes, de militantes, d’expertes, mais aussi de jeunes femmes leaders engagées, avec des projets plein la tête pour bouleverser la donne au Liban et améliorer la situation des femmes.

Parmi ces participant(e)s, The Arab Institute for Women (AIW) de la Lebanese Américain University (LAU) et ses trois expertes, Lina Abi Rafeh, directrice exécutive, Myriam Sfeir Murad, directrice, et Moufeeda Haïdar, spécialiste de l’intégration des questions de genres. L’Université américaine de Beyrouth (AUB) est quant à elle représentée par la professeure associée Sawsan Abdulrahim et par le docteur Fayçal el-Kak, expert en santé reproductive et sexuelle des femmes, vice-président de la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO). Women’s learning Partnership est également de la partie, avec Lina Abou Habib, membre du comité de direction de la coalition pour l’égalité des droits à la nationalité. Figurent également d’autres association, Marsa qui œuvre pour la santé sexuelle et lutte contre le Sida, représentée par Diana Abou Abbas, l’Association libanaise pour le développement et le planning familial (LFPADE) avec Cécilia Chami, et le mouvement « She decides » représenté par la jeune Zahraa Dirani, du Rassemblement démocratique des femmes libanaises (RDFL).

A ces experts dans différents domaines des droits de la femme, viennent s’ajouter cinq jeunes femmes leaders du Liban auxquelles Women Deliver donne la parole, Rozane el-Masri, Zeinab Cherri, Serene Dardari, Maram Barakat et Ramona Abdallah.

Le droit de décider de son corps et de sa vie

Women Deliver 2019 a une vision claire : « Constituer une étape importante dans la marche vers l’égalité des sexes ». Tel est le message de Katja Iversen, présidente et directrice générale de l’organisme international Women Deliver, aux milliers de participantes venues à Vancouver pour l’occasion et à la centaine de milliers de participants qui suivent l’événement en live sur Internet. Car il ne faut pas perdre de vue les objectifs onusiens du développement durable à l’horizon 2030, pour bâtir un monde pacifique, prospère et égal. S’engager dans cette voie vers le progrès et le changement avec les filles et les femmes est « essentiel », d’autant qu’il permettra « d’améliorer le PIB mondial de plus de 22% ». Mme Iversen est une femme pressée. « Nous n’avons pas le temps », insiste-t-elle, estimant que 2030, c’est demain. Il faut donc commencer « maintenant ». « Nous avons tous le pouvoir de contribuer à un monde plus équitable sur le plan des sexes, souligne-t-elle. Si nous mettons en œuvre notre pouvoir individuel et notre pouvoir collectif audacieusement, intelligemment et dans un esprit de collaboration, le progrès suivra ».

A L’Orient-Le Jour, elle dira plus tard « à l’intention des femmes du Liban, qu’elles sont en droit de décider de leur vie et de leur corps » . « Il n’y a rien de contradictoire dans le fait d’être une jolie femme et féministe à la fois, assure Katja Iversen. Nous pouvons lutter pour nos droits, être leaders dans nos domaines professionnels, accomplir notre éducation, tout en étant belles, de dehors et de dedans ». Et de poursuivre que pour être en mesure de s’accomplir, une femme doit être en bonne santé, éduquée et financièrement indépendante. « Je voudrais que toutes les femmes puissent être financièrement indépendantes, afin qu’elles aient le choix de dire oui ou non. Car lorsque vous dépendez de quelqu’un, vos choix sont limités. D’où l’importance que toutes les femmes aient un travail et un revenu », conclut-elle.

Trudeau débloque des fonds

Quatre chefs d’États, le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, la présidente d’Éthiopie, Sahle-Work Zewde, et les présidents du Kenya, Uluru Kenyatta et du Ghana, Nana Akufo-Addo, ont participé à la cérémonie d’ouverture de Women Deliver 2019, lundi soir. Chacun à son tour, ils ont accepté de répondre à l’épineuse question. « Qu’avez-vous réalisé pour l’égalité des genres ? », avant d’être invités à faire part de leurs proches objectifs à ce niveau. Assurément, nous sommes bien loin du compte dans l’évolution vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Non seulement au Liban, mais « dans le monde entier où les progrès sont trop lents, où les choses stagnent », comme le constate une étude publiée à Vancouver par l’institut de recherche McKinsey sur les femmes et l’égalité des genres dans le monde professionnel.

Même au Canada, reconnaît Justin Trudeau, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre notamment l’égalité des salaires à compétences égales, ou pour répondre à des problématiques liées à la santé sexuelle et reproductive. C’est la raison pour laquelle le Premier ministre du Canada a annoncé, lors d’une conférence de presse à Women Deliver 2019, que le gouvernement du Canada allait débloquer des milliards de dollars supplémentaires pour soutenir des programmes de santé destinés aux femmes et aux filles à travers le monde. « Dès l’année 2023, et durant dix ans, Ottawa consacrera 1,4 milliard de dollars par an à la santé des femmes et des filles dans le monde », a promis M. Trudeau, qui se présente comme « un féministe, fier de l’être ». Et vous, Libanaises et Libanais, que faites-vous pour les droits des femmes et l’égalité des genres ?


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commentaires (2)

ANECDOTE : - CHRISTINE : CHRIS, AS-TU ENTENDU PARLER DE L,EGALITE DES SEXES ? - CHRIS : OUI, MAIS DIS CHRISTINE, PEUX-TU FAIRE PIPI DEBOUT ?

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 32, le 06 juin 2019

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Commentaires (2)

  • ANECDOTE : - CHRISTINE : CHRIS, AS-TU ENTENDU PARLER DE L,EGALITE DES SEXES ? - CHRIS : OUI, MAIS DIS CHRISTINE, PEUX-TU FAIRE PIPI DEBOUT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 32, le 06 juin 2019

  • Il n' y a pas d' egalité des sexes. Il y a difference des sexes. En revanche, il y a égalité des droits.

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 21, le 06 juin 2019

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