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La Consolidation de la paix au Liban - Mai 2019

Protéger les enfants du Liban contre la violence est vital pour la paix future et la stabilité régionale

L’afflux de centaines de milliers d’enfants syriens au Liban depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011 a mis une pression supplémentaire sur un système scolaire libanais déjà tendu. L’amenuisement des ressources des écoles a été accompagné d’une accentuation de la vulnérabilité des enfants à la violence et aux abus, affirme Nahla Harb, Coordinatrice Générale de l'Unité du Conseil Pédagogique auprès du ministère libanais de l’Éducation. 

Craignant un environnement académique dangereux, beaucoup d’enfants choisissent de sécher les cours ou d’abandonner l’école définitivement, selon une étude de 2018 sur le harcèlement au Liban, effectuée par « Save the Children ». La Banque mondiale a abouti à des résultats encore plus inquiétants, trouvant que « le décrochage scolaire aujourd’hui serait susceptible… d’augmenter les risques de conflits futurs ou de déstabilisation de la région ».

Jusqu’à récemment, il n’y avait pas de politique intégrée pour la protection des enfants dans les écoles du Liban. Les enseignants n’étaient pas bien équipés pour gérer des incidents violents, et comptaient surtout sur la formation et l’intervention des ONG.

Afin de pallier ce manque, le ministère de l’Éducation, en coordination avec l’Unicef, a lancé l’année dernière sa « Politique pour la protection des élèves au sein de l’environnement scolaire ». Après avoir testé ce programme dans vingt établissements et avoir reçu les commentaires en retour, le ministère l’a introduit dans 300 écoles publiques avec la perspective d’une implantation dans tout le pays.

Le projet fournit un cadre pour la formation des équipes pédagogiques sur l’identification des signes de harcèlement et d’abus, et sur les rapports à faire aux experts du ministère. Pour Nisrine Tawily, déléguée à la protection de l’enfance à l’Unicef, une telle politique devrait devenir « un standard minimum » pour toute entité qui entre en contact direct avec les enfants.

Outre le fait de doter les enseignants d’outils pour reconnaître la violence, cette politique vise à aider les enfants à construire des relations non-violentes, et à développer un environnement scolaire plus sûr. Ce cadre éducatif sécurisé permettra, à terme, aux enfants de mieux se concentrer sur leurs études et d’apprendre avec plus d’efficacité, affirme la responsable.

Une équipe dévouée de conseillers en soutien psychologique aide à rendre les écoles plus sûres en organisant des sessions avec des élèves pour couvrir cinq aptitudes : la conscience de soi, l’autogestion, la conscience sociale, l’établissement de relations et la prise de décision efficace.

Le thème primordial de la non-violence traverse toutes ces activités, explique Nahla Harb. L’une de ces activités consiste à introduire auprès de jeunes enfants « l’étoile de la gratitude », à travers laquelle chacun obtient une étoile en papier sur laquelle il doit écrire les noms de cinq personnes qui l’ont soutenu. Le sentiment de gratitude contribue à libérer l’oxytocine, une hormone dont on a prouvé la capacité à réparer les préjudices émotionnels et à préserver le bien-être, affirme-t-elle.

Seuls les enfants syriens, dont le programme scolaire est plus flexible que leurs camarades libanais, bénéficient actuellement de la présence permanente de conseillers en soutien psychologique. Pour les élèves libanais, une équipe tournante de conseillers « mobiles » organise les activités de consolidation de la paix et forme les enseignants.

Nahla Harb souligne que le ministère « rêve » d’une équipe de conseillers à plein temps disponible pour les petits libanais, mais assure que cet espoir ne s’est pas encore traduit dans la loi.

Il est évident toutefois que la violence contre les enfants ne s’arrête pas aux portes des écoles. Un degré élevé de tolérance à la violence contre les enfants persiste dans de nombreuses communautés libanaises, déplore Nisrine Tawily.

Étant donné que les prérogatives du ministère de l’Éducation ne s’étendent pas jusqu’aux foyers, les officiels restent confiants que le soutien apporté par cette politique encouragera les enfants à s’exprimer sur les problèmes qu’ils rencontrent chez eux.

« Le principal message que nous adressons aux enfants c’est qu’ils peuvent poser n’importe quelle question sans que cela ne leur cause des ennuis », poursuit Nahla Harb.

La phase initiale d’expérimentation a permis aux concepteurs de cette politique de recevoir des commentaires et de peaufiner le format dans l’espoir de contribuer à un avenir plus pacifique pour la future génération de Libanais et de Syriens.


* Journaliste au quotidien « The Daily Star »


Les articles, enquêtes, entrevues et autres, rapportés dans ce supplément n’expriment pas nécessairement l’avis du Programme des Nations Unies pour le développement, ni celui de L'Orient-Le Jour, et ne reflètent pas le point de vue du Pnud ou de L'Orient-Le Jour. Les auteurs des articles assument seuls la responsabilité de la teneur de leur contribution.



Ensuring Lebanon’s Children are Protected from Violence is Vital to Future Peace
and Regional Stability


The arrival of hundreds of thousands of Syrian children in Lebanon since the outbreak of the civil war in Syria in 2011 has put additional pressure on Lebanon’s already strained education system. The added squeeze on schools’ resources was accompanied by an increase in children’s vulnerability to violence and abuse, says Nahla Harb, the school counseling coordinator at the Lebanese Ministry of Education.

Faced with the prospect of an unsafe academic environment, many children choose to skip school, or drop out altogether, according to a 2018 study on bullying in Lebanon by Save the Children. In even more troubling findings, the World Bank has identified that «a lack of schooling today is likely to [...] exacerbate the risk of future conflict and destabilization in the region.»

Until recently, there was no integrated child protection policy in Lebanon’s schools, meaning teachers were often ill-equipped to deal with violent incidents and were instead reliant on training and intervention delivered by NGOs.

To address this, last year, the Ministry of Education, in coordination with UNICEF, launched the «Policy for the Protection of Students in the School Environment». After piloting it in 20 schools and receiving feedback, it was rolled out in 300 public schools to mainstream the implementation across the country.

The draft policy provides a framework for training school staff on how to identify signs of bullying or abuse, and make referrals to specialists at the ministry. For Nisrine Tawily, a child protection officer at UNICEF, such a policy should be «the minimum standard» for any entity that has direct contact with children.

Besides equipping teachers with the tools to spot violence, the policy aims to help children build nonviolent relationships and to develop safer school environments. This safe educational setting in turn ultimately allows children to focus and learn more effectively, according to Tawily.

Helping to create safer schools is a team of dedicated psychological support counselors from the ministry, who run sessions with pupils that cover five skills: self-awareness, self-management, social awareness, relationship building and effective decision-making.

«Transecting all these activities is the overarching theme of nonviolence,» Harb explained.

One of the activities introduced to younger children is «the star of gratitude»: They are each given a paper star and asked to write the names of five people who have supported them. The feeling of gratitude triggers the release of oxytocin, a hormone that has been proven to repair emotional damage and maintain well-being, Harb said.

Only Syrian children, whose curriculum is more flexible than that of their Lebanese counterparts, currently benefit from the presence of permanent psychological support counselors. For Lebanese students, a rotating team of «mobile» counsellors delivers the peacebuilding activities and trains teaching staff.

Harb said the ministry is «dreaming» of having full-time counselors available for Lebanese children, but said that this hope has not yet found its way into legislation.

Of course, violence against children does not begin and end at the school gates. A high level of tolerance for violence against children remains in many Lebanese communities, said Tawily.

While the Ministry of Education’s mandate does not extend to children’s homes and the wider community, officials are confident that the support offered by the policy will encourage children to talk about problems at home.

«Our main message [to children] is that you can ask and that’s okay—you won’t get in trouble,» Harb said.

The initial policy roll-out allowed its creators to receive feedback and finetune the policy’s format in the hope of building a more peaceful future for the next generation of Lebanese and Syrians.


* Journalist at The Daily Star newspaper


The articles, interviews and other information mentioned in this supplement do not necessarily reflect the views of the United Nations Development Programme nor of L'Orient-Le Jour. The content of the articles is the sole responsibility of the authors.

Craignant un environnement académique dangereux, beaucoup d’enfants choisissent de sécher les cours ou d’abandonner l’école définitivement, selon une étude de 2018 sur le harcèlement au Liban, effectuée par « Save the Children ». La Banque mondiale a abouti à des résultats encore plus inquiétants, trouvant que « le décrochage scolaire aujourd’hui serait susceptible…...
commentaires (1)

Un enfant reste un enfant digne d'etre respecter et proteger et assister etc. , specialement car il est un etre vulnerable.

Eddy

15 h 09, le 31 mai 2019

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Commentaires (1)

  • Un enfant reste un enfant digne d'etre respecter et proteger et assister etc. , specialement car il est un etre vulnerable.

    Eddy

    15 h 09, le 31 mai 2019

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