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À La Une - Scrutin

Elections européennes : l'Irlande et la République tchèque votent, surprise aux Pays-Bas

Les Irlandais sont aussi appelés vendredi à se prononcer, par référendum, sur la modernisation du divorce dans leur pays, où un vent de changement et d'ouverture a balayé ces dernières années une tradition catholique enracinée.

Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, glissant son bulletin dans l'urne, le 24 mai 2019 lors des élections européennes à Dublin. Photo AFP / PAUL FAITH

L'Irlande et la République tchèque votaient vendredi, au deuxième jour des élections européennes qui attisent les ambitions des populistes à travers le continent malgré un revers inattendu des eurosceptiques aux Pays-Bas la veille.

Le climat, côté irlandais, était à l'inquiétude en raison du Brexit, d'autant plus que la Première ministre britannique Theresa May a annoncé sa démission.

Si les prévisions tablent globalement sur une poussée des mouvements nationalistes et populistes lors du scrutin, qui se déroule entre jeudi et dimanche dans toute l'UE, la première journée de vote a réservé une première surprise, aux Pays-Bas.

Les estimations -- aucun résultat officiel ne peut être publié avant dimanche soir -- placent en effet les travaillistes (PvdA) de Frans Timmermans, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, devant les libéraux (VVD) et les populistes (FvD). Ces derniers étaient attendus en force.

Le PvdA devrait remporter cinq des 26 sièges alloués aux Pays-Bas, et le VVD du Premier ministre Mark Rutte, pro-européen, quatre sièges, tandis que le FvD du populiste eurosceptique Thierry Baudet n'obtiendrait que trois sièges avec 11% des suffrages, d'après les estimations Ipsos pour la télévision publique NOS.

"Continuez! Continuez de croire! Nous pouvons le faire", a lancé Frans Timmermans sur Twitter.

Les Pays-Bas ont ouvert le bal des européennes jeudi, avec le Royaume-Uni, où l'élection a été organisée en catastrophe après le report du divorce avec l'UE au 31 octobre au plus tard.

Au lendemain de ce scrutin chaotique, la Première ministre conservatrice Theresa May a annoncé vendredi sa démission, effective au 7 juin, usée par l'interminable saga du Brexit qu'elle n'a pas réussi à mettre en oeuvre à la date prévue du 29 mars.

Samedi, ce sera au tour de la Lettonie, de Malte et de la Slovaquie de voter, les autres pays de l'UE se prononçant dimanche.

Plus de 400 millions d'électeurs sont appelés à voter dans 28 pays pour élire 751 députés européens. Les résultats officiels seront publiés dimanche soir, après la clôture du scrutin (21H00 GMT) à travers le continent.

En France, d'après les derniers sondages, le Rassemblement national de Marine Le Pen (extrême droite) devance La République en Marche (LREM) du président Emmanuel Macron, tandis qu'en Italie la Ligue de Matteo Salvini fait la course en tête avec un discours anti-UE.

La campagne se termine dans les pays de l'UE. Vendredi, la question climatique s'est invitée en Allemagne notamment, où 70 Youtubeurs vedettes allemands ont appelé à voter contre les partis de la coalition dirigée par Angela Merkel, qui mène une politique favorisant selon eux le réchauffement climatique.

Dans toute l'Europe, des milliers de jeunes ont séché les cours vendredi lors d'une grande journée de mobilisation pour placer le changement climatique au coeur des élections.




(Lire aussi : Elections européennes : le Royaume-Uni et les Pays-Bas votent)



La chute de May
Au Royaume-Uni, c'est le Parti du Brexit de Nigel Farage, partisan d'une rupture sans concession avec Bruxelles, qui caracolait en tête des sondages, porté par la lassitude et la frustration des électeurs devant les atermoiements sur le Brexit.

Theresa May a "politiquement mal évalué l'humeur du pays et de son parti" conservateur, a commenté M. Farage après la démission de la Première ministre.

Tirant vendredi les leçons de son échec à faire adopter son accord de retrait conclu avec l'UE, Mme May a jeté l'éponge, la voix brisée par l'émotion. Son Parti conservateur devrait choisir un successeur d'ici la fin juillet.

Suivi dans tous les pays européens, ce feuilleton intéresse tout particulièrement les Irlandais, dont le Royaume-Uni est le plus proche partenaire commercial, et qui craignent le retour d'une frontière physique avec l'Irlande du Nord, province britannique, en cas de Brexit "dur".

La plupart des principaux partis politiques irlandais se sont fortement mobilisés pour renforcer la place de leur pays dans le projet européen, une manière d'atténuer les conséquences du Brexit pour l'économie irlandaise.

Actuellement douze au Parlement, les eurodéputés irlandais gagnent lors de ces élections deux nouveaux sièges, récupérés parmi les places censées être laissées vacantes prochainement par les Britanniques. Les Irlandais ne pourront occuper ces deux sièges que lorsque le Royaume-Uni aura effectivement quitté l'UE.



(Lire aussi : Terrassée par le Brexit, Theresa May démissionne)



Rép. tchèque: les populistes favoris
En République tchèque, seul pays où le scrutin est étalé sur deux jours, les bureaux de vote ouvrent vendredi à 14H00 (12H00 GMT) et samedi à 08H00 (06H00 GMT). Le mouvement populiste ANO du Premier ministre tchèque, le milliardaire Andrej Babis, part favori malgré une vague de protestations antigouvernementales dans ce pays membre de l'UE depuis 2004.

Des dizaines de milliers de Tchèques sont sortis récemment dans la rue pour exiger sa démission et celle de sa nouvelle ministre de la Justice, soupçonnée de vouloir freiner les poursuites contre lui.

Inculpé pour fraude présumée aux subventions européennes, M. Babis, 64 ans, fait également objet d'une enquête de l'UE sur un possible conflit d'intérêt entre ses activités politiques et ses affaires.

Toutefois, ANO remporterait les élections européennes avec plus de 25% des voix devant le parti de droite ODS et le Parti pirate (14% chacun), selon un sondage de l'institut Median auprès plus de 2.100 personnes.



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